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Seb #1

Seb faisait du snow seul, en hors piste. Il était venu là seul une semaine, pour décompresser un peu et oublier quelques temps son travail. Alors que ça faisait seulement une heure qu'il skiait après s'être arrêté pour manger, il s'arrêta net en voyant une jeune femme plus bas, allongée dans une position qui n'était pas du tout naturelle. Il l'appela, en espérant une réaction mais n'eut aucune réponse. Il décida alors de descendre au plus proche d'elle. Ainsi près d'elle, il put s'apercevoir de l'extrême beauté de la jeune fille, qui ne devait pas être âgée de plus de vingt ans. Elle avait par ailleurs la peau étrangement pâle et elle ne présenta aucune réaction quand Sébastien l'appela une nouvelle fois.

Il posa sa main sur ses mains, desquelles les moufles avaient étés déchirées, sûrement par ce qu'elle avait voulut amortir la chute, et il les trouva glacées. Il toucha légèrement sa joue, qui avait la même chaleur corporelle que ses mains, c'est à dire presque congelée. Il commença à paniquer mais se ressaisit, il ne pouvait pas appeler les secours d'ici car il n'avait aucun réseau, il prit alors son sac et chercha quelque chose à l'intérieur. Il en sortit deux minis bouillottes et remercia mentalement sa mère de lui avoir fait promettre d'en porter toujours sur lui au cas où. Il détacha la lanière de ses propres gants et commença à essayer de dégager la jeune fille. Il lui enleva son manteau humide et l'entoura du sien, qui avait été chauffé par sa chaleur corporelle et il lui mit ses moufles dans lesquelles il avait mis les deux chaufferettes. Il attrapa son thermos qu'il prenait toujours avec lui et posa sa main sur la joue de la jeune fille pour lui incliner la tête. Tant pis si elle n'aimait pas le café, il lui fallait quelque chose de chaud. Il entreprit donc de lui faire boire la boisson.

Constance sentit d'abord qu'on la bougeait légèrement puis elle commença à sentir de la chaleur au niveau de son buste et de ses mains. Puis sur sa joue et enfin elle sentit un liquide chaud couler le long de sa gorge. A demi consciente, elle commença à ressentir une faible douleur dans sa cheville et son poignet gauche. Elle commença à ouvrir faiblement les yeux, agressée par la lumière qui se réfléchissait sur la neige trop blanche. Et elle vit son visage pour la première fois.

Sébastien vit les joues de la jeune fille reprendre des couleurs et ses yeux s'ouvrir petit à petit. Il lui sourit et s'écarta un peu pour pas qu'elle n'ai trop peur. Dans un faible mouvement, elle porta sa main gantée à sa tête. Elle le regarda dans les yeux un petit moment et lui dit :

- Merci.

Il fut de suite séduit par sa voix.

- De rien, tu as mal quelque part ?

- Un peu à la cheville et au poignet mais ça n'a pas l'air bien grave.

- Par contre ce qui a l'air plus grave c'est que tu es restée sans doute assez longtemps dans le froid, au moins tu n'a pas l'air de trembler c'est déjà ça. Tu es la depuis combien de temps tu sais ?

- Pas vraiment je sais juste que je partais pour manger en bas.

- A oui donc tu es resté la au moins une heure et demi.

Il la regarda quelques secondes et porta son attention sur les pieds de la jeune fille, toujours tenus dans ses chaussures et rattachés à ses skis.

- Tu penses que tu pourrais te lever pour qu'on rejoigne la piste et que je puisse appeler les secours et peut-être prévenir quelqu'un de ta famille.

- Oui ça devrait aller, et je suis venue seule donc...

- T'inquiètes. Vas-y appuies toi sur moi.

Constance se leva tant bien que mal à l'aide de son poignet valide et elle s'appuya sur Seb ainsi que sur sa jambe valide. Le court trajet jusqu'à la piste fut pour le moins laborieux mais ils arrivèrent tant bien que mal sur la piste. Là il la fit s'asseoir et il prit son portable pour appeler les secours. Les deux secouristes arrivèrent très rapidement, en seulement quelques minutes, pendant lesquelles Seb racontait au téléphone comment il l'avait trouvée et ce qu'il avait fait. Ils prirent Constance en charge, rendant son manteau et ses gants à Seb et au moment où la motoneige démarrait, Seb se souvint qu'il ne savait rien d'elle, et qu'il ne la reverrait peut-être plus, alors il lui demanda en criant son nom et elle hurla :

- Constance ! Je suis à la résidence du chamois en haut de la station.

Ce fut les dernier mots qu'il entendit alors que le scooter des neiges s'éloignait. Il eut alors pour consolation de savoir qu'ils étaient dans la même résidence, avec un peu de chance il la croiserait avant de partir. Il continua de faire du snow jusqu'à la fin de l'après midi, après quoi il rentra pour aller faire un saut à la piscine de la résidence.

Alors qu'il regardait les étoiles, dans le petit jacuzzi extérieur de l'hôtel, il sentit quelqu'un ouvrir la porte derrière lui et entrer dans le bain. Il tourna la tête et son cœur sauta quand il reconnu Constance, elle lui sourit et vint s'asseoir à côté de lui.

- Alors ? Demanda-t-il.

- Poignet et cheville foulés, mais apparemment je n'était pas en hypothermie, du coup c'est la première fois qu'on me prescrit des bains chauds, rit-elle.

- Tant mieux écoute, je suis content que tu n'aies rien.

- Merci beaucoup, pour tout ce que tu as fait, tu aurais très bien pu ne pas m'aider.

- Bien sûr que je t'aurais aidée, qui peut ne pas aider une aussi jolie fille ?

La jeune fille sourit en rougissant. Il se regardèrent longuement, seulement éclairés par la lumière de la lune, presque pleine. Et, inexplicablement, ils se rapprochèrent, encore et encore, jusqu'à ce que leur lèvres se scellent dans un long baiser.

Fin de l'os.