Joyca #6

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Le petit chapitre de la semaine 🥰
Faudrait que j'arrête de faire des Joyca, il va y en avoir trop par rapport aux autres mdrrr

Bref bonne lecture, ciao ! ❤️❤️

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Anaïs attendait dans cette minuscule pièce qui lui avait servit de lieu de vie pendant cinq ans. C'était une pièce miteuse, mal éclairée, composée d'un lit superposé, d'une étagère ainsi que d'une table et deux chaises. De la seule fenêtre, elle pouvait apercevoir la cour, ou plusieurs femmes en uniformes se promenaient.

Cinq ans. Cinq ans et 75 000 euros d'amande, c'était le prix à payer pour s'être faite attrapée. Anaïs comptait les jours depuis son arrivée. Elle s'était laissée entraînée par des vieilles connaissances, des gens de son ancien quartier, des mauvaises fréquentations. Elle les avait écoutés, elle les avait suivis, et où en était-elle arrivée ? En taule. Et ces fils de putes n'avaient même pas été attrapés.

Tout ça pour du fric, elle se sentait mal, très mal. Peut-être pas envers elle, mais surtout envers lui. Jordan.

Flash back :

Anaïs enfila sa veste en vitesse, passa sa capuche sur sa tête, attrapa son sac et ouvrit la porte. Une voix étouffée lui parvint du salon :

- Anaïs ? Tu vas où ?

- Euh..je sors. Avec des amies. Je vais en boîte.

- Ok, fit le brun en passant sa tête dans le couloir. Tu reviens vers quelle heure ?

- Je serais de retour avant demain matin, si je ne suis pas là, c'est que je dors chez Inès.

Jordan lui sourit et l'embrassa chastement avant de repartir d'où il venait. La brune souffla, elle culpabilisait un peu. Mais Dimitri lui avait promis que ce serait le dernier coup, et qu'il la laisserait enfin tranquille quand elle les aurait accompagnés.

Fin du flash back

Une des gardienne entra dans sa cellule et lui fit signe de sortir. Anaïs la suivit et s'arrêta dans une cabine.

- Met ça.

La gardienne lui tendit les vêtements que la jeune femme portait à son arrivée. À la vue de ce haut court et de ce jean, de douloureux souvenirs lui revinrent en mémoire.

Flash back :

Anaïs attendait au coin de la rue, près de la bijouterie, servant de guet. Elle tapait du pied, craquant ses doigts de stress. Elle n'était pas censée être là. Elle avait une vie maintenant, un copain parfait qu'elle aimait, un petit boulot, un appartement, tout ce dont elle avait rêvé étant gamine. Mais elle avait une dette envers Dimitri, qui l'avait beaucoup aidé quand elle était ado et qu'elle traînait dans les rue, cherchant de l'argent pour subvenir aux besoins de sa famille.

C'était la dernière fois, elle se le promettait. Après elle arrêterait, elle couperait les ponts avec eux, elle vivrait une vie tranquille avec Jordan, elle pourrait même se marier, fonder une famille...

Elle fut sortie de sa rêverie par des sirènes de police. Elle s'affola. Tout aurait du se dérouler sans problèmes ! Elle vit une voiture arriver dans sa direction, et elle se mit à courir dans l'autre sens, plaquant sa capuche sur sa tête. En passant devant la bijouterie, elle vit la porte ouverte, la boutique dans un état désastreux, mais aucun signe de ses "coéquipiers". Son cœur tomba alors dans sa poitrine. Ils étaient partis sans elle...Ils s'étaient servi d'elle et elle allait se faire prendre. Sans le vouloir des larmes dévalèrent ses joues. Elle les balaya avec rage et continua de courir, espérant pouvoir échapper aux forces de l'ordre.

Elle tourna au coin de la rue et tomba sur deux voitures de police, desquelles sortaient plusieurs agents, leurs armes pointées sur elle. Les larmes recommencèrent à couler tandis qu'elle levait les mains en l'air et qu'on lui passait des menottes. 

Son cœur était comprimé dans sa poitrine par la culpabilité et la tristesse. Ça y était. Qu'allait dire Jordan ? Elle lui avait mentit, il ne voudrait plus jamais la revoir...

On la fit entrer dans la voiture de police, puis tout se passa très vite : interrogatoire, procès, entrée à la prison...

Son visage la hantait, il la hanta chaque jour pendant ces cinq années. Plusieurs fois une gardienne vint la voir pour lui annoncer que quelqu'un, un jeune homme, l'attendait au parloir, mais chaque fois elle refusait. Elle ne voulait pas voir son visage peiné par sa trahison, ses yeux remplis d'incompréhension, qu'il lui demande pourquoi elle avait fait ça...Elle avait trop honte pour ça. Beaucoup trop honte.

Fin du flash back

Une fois habillée en civile, toutes les étapes pour sortir de ce lieux mal accueillant passées, elle mis un pied dehors, ferma les yeux et respira un grand bol d'air frais. Elle était enfin dehors. Enfin libre. Anaïs tourna sur elle-même, le sourire aux lèvres. Plus de gardiens, plus de cantine, plus de "camarades" qui la regarderaient mal, plus cette impression d'être jugée chaque minutes.

Mais elle revint vite à la réalité. Elle n'avait plus d'appartement. Jordan avait beau venir chaque mois pour la voir bien qu'elle refuse, il avait du refaire sa vie avec une femme bienveillante, honnête, assez bien pour lui. Elle avait perdu son métier à partir du moment où elle avait été arrêtée. Elle n'avait plus ni endroit pour dormir, ni travail.

Sa vie était fichue. Elle l'avait foutue en l'air de manière brillante ! Voilà comment son passé l'avait rattrapé. Elle avait réussi à remonter la pente, à entrevoir en haut de la montagne son avenir, mais elle avait rebroussé chemin.

Anaïs releva la tête et balaya la rue du regard. Soudain ses yeux accrochèrent deux billes bleu-océan. Sa bouche s'ouvrit légèrement et se mit à trembler. Jordan traversa la rue et se dirigea vers elle, tandis qu'elle restait plantée là où elle était, incapable de bouger.

- Anaïs...fit-il en arrivant à sa hauteur.

La brune baissa les yeux, ne pouvant supporter le regard du jeune homme.

- Jordan je...je suis désolée. Mais ça n'a plus d'importance. Tu dois me détester...

- Anaïs je suis venu te voir, tu n'es jamais venue.

La jeune femme ne répondit pas, se contentant de se mordre la lèvre inférieure, fuyant le regard pénétrant du jeune homme.

- Tu penses que je t'en veux ?

Anaïs releva enfin la tête et croisa le regard de Jordan. À ce moment là, elle craqua. Les larmes coulèrent et elle ne put plus les retenir. Jordan la prit dans ses bras et elle s'y réfugia, se sentant bien pour la première fois depuis ces cinq dernières années.

- Je ne t'en ai jamais voulu, ma puce, je t'aime, ce que tu as fait, j'en ai rien à foutre, ce que je prends en compte, c'est que tu regrette et que je sais que tu ne le feras plus.

Jordan encadra le visage d'Anaïs avec ses mains.

- Ce soir tu reviens à la maison, tu reviens chez toi. On va tout recommencer, d'accord. Je ne te lâcherai plus.

Il l'embrassa tendrement et la serra dans ses bras le plus fort qu'il put.

Pendant cinq ans il l'avait attendue impatiemment, il n'avait pas arrêté de vivre, il n'était pas allé voir autre part, il avait juste attendu. Bien sûr qu'il avait été ébranlé au début, il n'y avait pas cru, mais il s'y était fait. Elle avait beau lui avoir caché quelque chose, il la connaissait, presque mieux qu'elle se connaissait elle même. Il avait toujours été persuadé qu'elle regrettait.

Il lui prit la main et ils marchèrent tous les deux dans la rue pour rentrer chez eux, comme ils l'auraient fait s'ils étaient juste allés visiter un musée. On n'aurait même pas dit que cinq années étaient passées. Anaïs retrouva sa chambre, ses affaires, sa vie. Et plus jamais elle ne défia la loi. Elle fonda enfin la famille dont elle avait rêvé, et elle fut heureuse jusqu'au bout.

Fin de l'os

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