3 ·  ·  · 𝑳𝒂 𝒎𝒊𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏 𝒔𝒆𝒄𝒓𝒆̀𝒕𝒆

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➠ 𝘈𝘯𝘥𝘳𝘦𝘸
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21 h, Calle Candelaria, Bogotà Colombia
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— Êtes-vous prêts ?" murmurai-je dans le talkie-walkie, ma voix à peine audible.

— Oui, on attend ton signal. Quand tu te râcles la gorge, on y va, répond la voix de mon complice.

Je patiente dans ma cachette, observant attentivement le quartier. Bien que pauvre, ce quartier attire de nombreux touristes, et notre mission est de leur dérober tout ce qui a de la valeur.

Une dame, parée de nombreux bijoux en or, déambule tranquillement, émerveillée par les lieux. Je la trouve hypocrite, se pavanant ainsi alors qu'elle pourrait aider les nécessiteux.

J'appuie sur le bouton de mon gadget et me râcle la gorge. Les hommes de Santiago se précipitent à l'écoute de mon signal pour fondre sur elle, lui arrachant son sac et ses bijoux. Elle finit par s'effondrer en larmes sur le sol.

Ma pauvre, pensé-je en les regardant partir. Nous n'avons plus de temps à perdre, d'autres affaires nous attendent.

Nous nous retrouvons tous au QG pour écouter les directives de Santiago, notre chef et mon parrain, l'un des barons de la drogue les plus respectés de Colombie.

Cela fait six mois que nous préparons un braquage, et j'ai hâte que tout soit terminé. La pression constante me ronge lentement mais sûrement.

Nous passons en revue le plan pour la millième fois cette semaine. Je le connais tellement bien que j'en fais des cauchemars.

— D'accord, toi, tu serviras de couverture. Toi, tu dois te rappeler de donner les cafés avec les somnifères aux gardiens, rappelle Santiago, distribuant les rôles une fois de plus.

19 h 30, Réception, Colombie.
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Nous attendons le moment propice pour que je fasse mon entrée.

Je déteste être le centre de l'attention, mais Santi insiste pour que j'apprenne à jouer de mon apparence. Pourtant, cela ne m'intéresse guère.

Quand je pénètre à l'intérieur de la réception, tous les regards se tournent vers moi. Je me sens incroyablement mal à l'aise, même si mon visage impassible laisse croire le contraire.

Avec le temps, j'ai appris à me construire une carapace, ce qui me rend moins vulnérable dans ce monde impitoyable.

Je m'installe dans un coin, attendant patiemment le moment propice. Je ne suis pas là pour m'amuser.

Alors que je me dirige vers les toilettes, une femme me percute. C'est la dernière chose dont j'avais besoin. Si je rate ma mission, ça sera de sa faute.

En la voyant dans cet état, une impression de déjà-vu me saisit.

Mais elle s'excuse, et je n'ai pas le cœur de la laisser ainsi. Je l'accompagne dans la salle de bain pour nettoyer le champagne renversé, bien que la situation soit des plus gênantes.

Nous sommes là, enfermés dans une même pièce, respirant le même air. Cela m'angoisse légèrement.

Je ne suis pas habitué à être aussi proche d'une femme.

Je nettoie le champagne sur sa robe, et mes battements de cœur s'accélèrent. Je n'aime pas cette sensation qui m'envahit chaque fois que je suis trop proche d'une femme.

Je dois me concentrer sur ma mission, nous avons préparé cela depuis des mois, il n'y a pas de temps à perdre.

Elle me demande de lui accorder un peu de temps ce soir, mais cela ne m'intéresse pas. Je préfère lui dire que je ne pourrai pas. Surtout que je connais Santi, il voudra qu'on fête notre victoire.

Je m'approche de l'organisatrice de l'événement, lui adressant un large sourire faux mais efficace.

— Bonsoir l'évènement est une grande réussite.

— Oh oui je suis toute excitée !

— Vous devez être fière de vous.

— Effectivement.

Vous savez ce que je fais la ?

Je la détourne de son attention, et sans qu'elle ne s'en rende compte, j'attrape les clés de sa poche.

— Je vais aller me chercher un verre de champagne vous en souhaitez un vous aussi ?

— Non sa ira merci jeune homme.

Je lui adresse un clin d'œil avant de m'éloigner et de faire comme si tout était parfais dans le meilleur des mondes.

Être un expert en vol a ses avantages.
Quand les "serveurs" nous donnent le signal dans l'oreillette, les gardes sont enfin assommés.

Avec Pablo, nous entrons dans la pièce où se trouve le diamant. Il faut ouvrir le verre qui le protège sans déclencher l'alarme, et pour cela, j'ai pris les clés.

Nous prenons le diamant dans un grand sac et je vais leur ouvrir la porte de derrière.

Ils se rendent rapidement compte qu'il y a un problème, mais heureusement, j'ai eu le temps de me cacher dans les toilettes du personnel.

Mes mains sont moites à cause du stress, et ma respiration est difficile. Je fais beaucoup d'anxiété depuis petit, et cela ressurgit souvent lors de ces missions. Mais je dois me contrôler, c'est honteux pour un mec de mon monde.

Je retrouve peu à peu mon calme, mais je sais que si je retourne dans cette salle pleine de monde, l'anxiété reviendra. Je sors dehors et remarque la même femme qui m'a percuté. Elle fume, ce qui me surprend légèrement. Les poils de sa peau sont légèrement irisés, sûrement à cause du vent froid du soir.

Je décide d'entamer une conversation avec elle, suivant le conseil de Pablo. Son accent est incroyable, et je ne l'avais jamais entendu auparavant. Ses cheveux châtains bougent au gré du vent, créant une vue agréable.

Quand elle me dit qu'elle est Américaine, je sens mon sang se glacer. Je hais les Américains, alors je vais rester très loin d'elle. Mais elle commence à se sentir triste à cause de moi, et mon cœur se serre. Je n'aime pas blesser les gens, je n'aime vraiment pas ça.

Je la serre doucement contre moi, même si je n'ai qu'une envie : reculer et partir en courant. Je n'aime vraiment pas les contacts physiques.

Elle passe ses mains le long de mon dos puis elle les plonges dans mes cheveux.

Un frisson parcours tout mon corps, c'est comme une sorte d'électricité que je n'ai jamais ressenti.

Après quelques minutes, je commence à reculer. Je m'en vais sans me retourner, par peur de regretter. Mais moi, je ne regrette jamais. J'assume tout ce que je fais, car les regrets ne servent à rien.

Ceux qui regrettent sont faibles et se mentent à eux-mêmes. Si tu as fait quelque chose, c'est parce que tu l'as voulu, à moins qu'on ne t'ait forcé.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now