47 ·  ·  · 𝑴𝒆𝒏𝒂𝒄𝒆

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➠ 𝘈𝘯𝘥𝘳𝘦𝘸
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Cet après-midi, l'entrepôt est bondé et je dois admettre que travailler avec autant de monde autour de moi ne me plaît guère, mais je n'ai pas le choix...

Santiago insiste pour que je m'occupe de chercher des enveloppes, me voilà donc devenu coursier maintenant... Ces enveloppes sont sûrement remplies d'argent, mais ce n'est pas mon problème, je suis juste l'intermédiaire.

Parmi toute cette foule, deux personnes attirent un peu plus mon attention. Je repère Luka avec une blonde, ma blonde. Je fronce les sourcils, il l'embrasse et elle le salue avant de s'en aller dans la direction opposée.

Je m'avance vers lui, ressentant toujours autant de colère à son égard. Peut-être que je devrais le tuer ? Je ne sais pas trop ce que je fais, mais je le fais. Bryanna ne m'appartient pas, mais je n'ai pas envie que ce con lui fasse du mal.

— Tu faisais quoi avec elle ?!

— Qui ? Répond-il avec un air hautain.

Son comportement me rend aigri, je déteste les riches parce qu'ils se pensent supérieurs à tout le monde.

— Bryanna, ne fais pas l'idiot.

Il affiche un sourire provocateur, comme si la situation l'amusait, et je sens mes poings se crisper, prêts à être collés dans sa figure.

— Et si j'étais avec elle, il est où le problème ?

— Le problème, c'est que t'es un connard.

— Et toi ? Tu es quoi ?

Il a raison... Qui suis-je pour elle ? Rien... un amusement qu'elle aurait voulu avoir pour une nuit, ou simplement l'homme qu'elle devait tuer...

— Je suis celui qui, au lieu de lui retirer son mascara, lui quitte son gloss.

En réalité, je ne sais même pas d'où est sortie une telle bêtise... Mais un bon homme se doit de rendre heureuse sa femme et non de la faire souffrir. C'est bien pour ça que j'ai préféré rester loin des femmes, je sais que ma vie risquerait de les blesser.

J'aurais bien dit que Daye en est la preuve, mais elle n'avait pas du tout l'air triste quand on a eu cette conversation. Au contraire, elle avait l'air d'avoir réellement réalisé quelque chose.

Le brun affiche un sourire, je pensais pourtant pouvoir le déstabiliser... Un homme amoureux aurait été furieux... J'ai été furieux quand je les ai vus ensemble... Mais je ne suis pas amoureux, moi.

— Je m'en fous, Sharp... J'ai eu ce que je voulais, tu sais.

— Et que voulais-tu ?

Je l'observe sur mes gardes... Quelque chose me dit qu'il ne s'agit plus de Bryanna là...

— Je veux passer un accord avec toi.

— Un accord ? De quel genre d'accord parles-tu ?

Je ne comprends pas pourquoi il veut faire cela avec moi de but en blanc, ça n'a aucun sens, et puis, je n'irais jamais lier quoi que ce soit avec cet idiot.

— Je sais que le frère de ton parrain veut tuer mon père alors qu'il fasse attention.

— Le frère ? Santiago n'a pas de frère.

— C'est une façon de parler chez nous, je parle de son bras droit.

Je reste mitigé... Son frère ? Qui sait ? Après tout, Santiago cache bien des mystères...

— Je veux que Santiago utilise ses contacts pour que mon père soit protégé en prison le temps que Alme le sorte.

— Et si je ne le fais pas ?

— Je m'en prendrai simplement à la blonde. Tu crois que je n'ai pas vu votre jeu ? Tu te la fais en cachette et moi je suis le cocu ?

Il me menace comme ça ? Comme s'il me faisait peur ?

— Premièrement, j'étais là avant toi, deuxièmement, elle ne t'appartient pas et troisièmement, je m'en fous.

Il commence vraiment à me taper sur les nerfs à se sentir puissant alors que c'est un vulgaire gamin, idiot, pourri gâté, fils à papa qui ne connaît rien à la vie et qui a décidé de vivre dans un taudis pour se faire remarquer. Lui, il a une famille, une mère... et il la laisse souffrir simplement par plaisir. Donc, il n'a aucune valeur à mes yeux.

— Tu es sûr ?

— Certain.

Bien sûr que je n'ai pas peur... Elle n'est personne pour moi, mais quelque chose à l'intérieur de moi me faisait regretter... C'est comme si maintenant je pourrais souffrir s'il lui arrivait quelque chose.

— Je vais faire comme si je te crois, mais tu as 24 heures pour que quelqu'un me prévienne que tu as fait ce que j'ai dit.
Je lâche un rire, m'avance vers lui, le faisant reculer.

— Écoute-moi bien, merdeux de mes couilles, ici, tu n'es personne et tu ne fais peur à personne. Ton père, c'est qu'un immigré suceur d'Amérique qui n'a jamais eu de pouvoir ici, alors maintenant, ne viens pas faire le grand sur des terres qu'il a reniées, ok ?

— Wow, wow, ne parle pas de mon père, je ne parle pas de tes parents.

— Si tu veux parler de mes parents, fais-le, mais d'abord, trouve des choses à dire, parce que même moi, je n'en connais rien. Tu as bien compris ce que j'ai dit ?

— Tu penses vraiment que je n'ai aucun pouvoir ?

— Oui, tu n'as aucun pouvoir, Rodríguez.

— Tu vas me le payer, sale gay.

Et là, je ne me retiens plus et lui colle mon poing dans la figure. Ça fait un bien fou.

— Un gay qui couche avec ta petite amie, tellement tu t'y prends mal au lit. Voilà quelle ironie, à savoir qui est le gay, Lukette la kekette.

J'affiche un dernier sourire avant de partir sans me retourner. On dit qu'on ne tourne jamais le dos à son ennemi, mais un ennemi n'en est qu'un quand il nous fait un minimum peur. Mais lui, il me provoque juste de la blague, tel un clown de cirque.

Je ne prends pas réellement au sérieux les mots de Luka parce que là seule chose qu'il voulait provoquer en moi, c'est de la terreur. Sauf que celle-ci je ne l'éprouve pas. Le genre de sentiments où on a peur de perdre quelqu'un n'a pas grandi chez moi. Ce sentiment est une case inconnue qui ne pourra pas s'y développer.

Une fois toutes les enveloppes récupérées, je les ramène à Santiago. Il me reste la soirée pour faire ce que j'ai envie, ce qui est assez rare, mais en réalité, je n'ai pas grand-chose de prévu.

Depuis que je suis sorti de chez mon parrain, je sens une présence qui me suit, mais il n'y a personne, ce qui est encore plus bizarre. Peut-être qu'il a réussi à me provoquer un peu de peur ? Non, non... Après tout, ce n'est même pas moi qu'il a menacé, c'est Bryanna, donc rien à voir.

Par contre, c'est un réel connard... Continuer de jouer avec elle comme ça... Je l'avais dit... Elle a un bon cœur, malgré ce qu'elle veut faire croire, ou plutôt se persuader elle-même...

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now