30 ·  ·  · 𝑪𝒐𝒎𝒑𝒍𝒊𝒄𝒊𝒕𝒆́ 𝒏𝒂𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒕𝒆

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➠ 𝘈𝘯𝘥𝘳𝘦𝘸
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Une voix résonne encore dans ma tête... je sais que c'est celle de la blonde, je pourrais la reconnaître à des milliers de kilomètres à force de l'entendre. De ma vie, je n'ai jamais autant entendu la voix d'une femme, mais la sienne est agréable...

Je sens quelque chose... mais je ne sais pas quoi exactement... ou peut-être que je ne veux pas réaliser qu'elle a déposé ses douces lèvres sur les miennes...

Ce qui m'angoisse intérieurement, c'est que je ne peux pas voir ce qui se passe autour... et j'ai toujours eu l'habitude d'observer mes arrières, mais qui le ferait pour moi...

Quand je me réveille, c'est comme si j'avais simplement dormi toute une nuit, je me sens bien reposé contrairement à d'habitude, où j'ai toujours un manque de sommeil.

Elle prend ma main dans la sienne et son geste affectif me surprend, mais je me rappelle que Pablo aurait pu faire ça dans ce genre de moment, donc je lui caresse délicatement la main à l'aide de mon pouce, cela n'a pas l'air de lui déplaire.

— Tu as alors décidé de me sauver, hein...

Je dis cela sur le ton de l'humour, pourtant je le pense sincèrement. Si j'avais été en mission et que je devais tuer quelqu'un, je l'aurais fait sans hésiter... je n'aurais pas pris la peine de le sauver.

— Je ne suis pas si mauvaise, hein.

Elle affiche un regard presque surpris de sa propre bonté, comme si elle était un monstre, alors que jusqu'ici, j'avais juste vu une fille maladroite et sans expérience, sans vouloir être vexant... mais j'avais réellement vu des gens horribles et exécrables et je peux maintenant affirmer qu'elle n'en faisait pas partie.

— Je n'ai jamais pensé que tu étais mauvaise, bien au contraire.

Ce que je viens de dire vient de mon cœur mort, mais c'est sincère... en fait, je voulais le penser, mais ma pensée a dépassé la barrière de ma bouche, venant de faire entendre celle-ci à voix haute. Elle semble hésiter avant de répondre, comme si je l'avais mise mal à l'aise.

Je réussis à rire un peu avec elle... je ne devrais pourtant pas le faire... Je l'observe avec un sourire, c'est vrai qu'elle est jolie... je ne peux pas dire le contraire...

Mon regard descend sur elle quand je viens froncer les yeux, remarquant qu'elle aussi a une sorte de bandage mais un peu plus bancal, j'avais alors directement imaginé qu'elle s'était blessée.

Quand je me redresse pour observer le contenu en dessous du sorte de fil alimentaire, je vois alors un tatouage, ce qui était logique, elle sortait du tatoueur quand je la suivais... mais ce qui me surprend n'est pas le magnifique scorpion qu'elle s'est fait mais les lettres inscrites en plus petites.

Mes initiales...

Mais que font mes initiales sur son corps...

Quelque part au fond de moi, j'aime cette idée... une femme qui a les initiales de son homme... là où il peut passer ses mains... mais, moi, je ne suis pas son homme alors pourquoi ?

Elle ne répond même pas à ma fausse question mais m'en lance une vraie. Si j'aime ? Oui, bien sûr que j'aime... c'est magnifique...

Elle se rattrape immédiatement, sans même que j'aie notifié exactement ce que je pensais, en disant que c'étaient les initiales de ses parents. Mais avec elle, puis-je croire en sa sincérité ?

Il y a deux choses auxquelles je ne crois pas, le destin et les coïncidences. Ce tatouage a un lien avec moi et je vais découvrir pourquoi.

Je me lance sur un autre sujet... fumer... mon corps a absolument besoin de nicotine. C'est une chose qui m'est vitale pour évacuer mon stress...

Elle allume ma cigarette et chaque bouffée de nicotine qui rentre en moi est comme une couche moelleuse sur un lit dur... elle calme mes nerfs et aussi ma douleur au bras et même si c'est à éviter, qui mourra mourra.

Elle me propose à manger et j'avoue que je ne dirais pas non, j'ai l'air de crever de faim comme si on ne m'avait pas nourri depuis deux mois. Elle part en cuisine et j'attends mais le temps commence à se faire long et je n'aime pas rester sans rien faire alors je pars lui proposer mon aide.

Les plats dont elle me parle, je n'en ai aucune connaissance mais je n'ai pas oublié ses talents de cuisinière alors je salive déjà.

Elle me propose d'aller me reposer mais... je préfère être ici avec elle je dois l'avouer.

— J'ai le bras qui me fait un peu mal, mais je ne suis pas encore handicapé à ton désespoir.

Je la vois lever les yeux au ciel, ce qui me provoque un petit sourire en coin.

— Tu n'as qu'à couper la viande alors si tu y arrives vraiment.

C'est un défi qu'elle me tend ? Je prends la planche et la viande qu'elle m'a tendue puis le couteau et je commence à découper la viande pour la passer au hachoir.

Elle m'explique comment faire le montage de sa fameuse tourtière avant de la mettre à cuire. Elle avait l'air ravie dans son visage et ça me réchauffe un peu ce cœur que je pensais aussi froid qu'un congélateur.

— Alors je vais t'expliquer quelque chose.

Elle prend la parole et en même temps elle vient nous servir deux verres de vin.

— Je ne suis pas Américaine mais Canadienne et ce sont des plats typiques québécois qui me rappellent mon enfance.

J'affiche un petit sourire, c'était donc aussi un mensonge... mais ce mensonge me faisait plaisir parce que je la déteste moins. Quand elle avait dit qu'elle était Américaine, ça m'avait complètement dégoûté, mais maintenant que j'apprends que c'est faux...

Tu penses à quoi sérieusement...

Son origine, on s'en tape...
Une voix au fond de ma tête me résonne que je ne m'en fous pas et que, au contraire, mais pourquoi ?

— Je préfère cette version...

Son sourire s'élargit, illuminant son visage d'une lueur indescriptible. Elle se lève avec une grâce presque féline pour se diriger vers la cuisine, laissant flotter derrière elle une délicieuse odeur de plats qui mijotent.

— J'adore.

Je laisse échapper un léger rire, intrigué par son commentaire spontané. Puis, prenant mon verre, je bois doucement, savourant chaque gorgée, bien que l'alcool ne soit pas ma préférence.

Enfin, le moment tant attendu arrive : la nourriture est prête. Nous nous installons à table dans un calme apaisant, et dès la première bouchée, je suis conquis par l'explosion de saveurs qui envahit ma bouche. C'est tout simplement divin.

— Tu aimes ?

— J'adore !

Ma réponse est un écho de ses propres mots, et je savoure le plaisir de la déstabiliser un peu, un sourire espiègle aux lèvres. Ses expressions trahissent son amusement, et cela me satisfait pleinement.

— Ce qui est sûr, c'est qu'avec ce plat, je vais reprendre des forces !

Mais au fond de moi, une pensée persistante émerge : il me faut un téléphone. Santiago risque de s'inquiéter, voire de s'irriter, à force de se demander où je suis.

Une fois le repas terminé, je me lève, un sentiment de gratitude mêlé à une pointe d'anxiété m'envahissant.

— Il faut que je m'en aille... mais merci...

— C'est rien, la prochaine fois c'est moi qui te tuerai.

Son humour me fait esquisser un sourire, bien que la perspective d'affronter Santiago me donne un frisson. Après un dernier regard, je quitte la pièce, prêt à affronter ce qui m'attend à l'extérieur.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now