29 ·  ·  · 𝑼𝒏 𝒃𝒂𝒊𝒔𝒆𝒓 𝒎𝒂𝒈𝒊𝒒𝒖𝒆

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➠ 𝘉𝘳𝘺𝘢𝘯𝘯𝘢
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Je remarque qu'Andrew transpire énormément, tremblant même, ce qui m'inquiète au plus haut point. En déposant ma main sur son front, je sens qu'il est brûlant de fièvre.

Je me rappelle les gestes que ma mère faisait lorsque ma sœur était malade, une époque où les soins maternels semblaient capables de guérir tous les maux.

À contrecoeur, je me lève et me dirige vers mon rangement à serviettes. J'en prends une petite blanche que j'humidifie et plie soigneusement. Je saisis également un petit pot d'eau froide que je ramène près de moi, trempant à nouveau la serviette que je dépose sur son front.

Il semble délirer, passant de l'énervement à la peur en un instant. C'est étrange de voir autant d'émotions transparaître sur son visage, lui qui d'ordinaire reste imperturbable.

Après une trentaine de minutes, sa fièvre commence à descendre, me rassurant quelque peu.

Au début, je pense qu'il se repose simplement, mais plus le temps passe, plus je m'inquiète. Cela fait exactement deux jours que je ne suis pas sortie, à peine mangé d'ailleurs, et lui... il dort toujours.

Je vérifie toutes les minutes si son souffle est présent, m'assurant que tout va bien. À première vue, il semble en bonne santé, sa respiration est régulière. Mais même si je le trouve en bonne santé, je ne suis pas une médecin qualifié j'ai même pas eu mon diplôme et je pourrais totalement me tromper.

Je retire son bandage comme je l'ai fait depuis deux jours. Je désinfecte du mieux que je peux, et son visage affiche une grimace, ou peut-être est-ce juste une impression. Je referme la blessure qui recommence à saigner légèrement.

— Aujourd'hui, il fait beau, tu sais, tu ne sais pas ce que tu rates, Sharp, je lui murmure, essayant de lui insuffler un peu de la légèreté qui me manque.

J'affiche un sourire doux et nostalgique... je prend une bouteille de vin que j'ouvre et je me met à boire assise à côté de lui.

— Nous aurions pu danser comme dans un bal... j'aurais été cendrillon et toi mon prince...

Je raconte n'importe quoi, ne sachant pas s'il m'entend, mais dans les films, ils disent que c'est le cas, et certains témoignages dans la vraie vie semblent confirmer cela.

Je me dis qu'il va oublier, alors je me mets à parler de moi, me livrant comme si j'écrivais dans un journal intime. Je ne me suis jamais confiée à personne auparavant, minimisant toujours tout, voyant les choses comme si j'étais dans un rêve. Mais à force de faire comme si je n'avais pas de problème, ceux-ci finissent par me rattraper.

Je sais que mentalement ça ne va plus, mais je n'ai jamais voulu l'accepter. Pour moi, admettre que le problème puisse venir de moi-même était impensable. C'était comme si reconnaître mes propres failles ébranlerait tout ce en quoi je croyais.

Pourtant, en discutant avec Andrew, quelque chose en moi commençait à se fissurer. Chaque mot que je prononçais me rapprochait un peu plus de cette réalisation. Je me rendais compte que mes pensées et mes émotions n'étaient pas aussi bien contrôlées que je l'avais toujours cru.

Parler me fait du bien, comme si chaque confession allégeait un peu le poids sur mes épaules. Plus je parle, plus je me libère de cette lourde charge qui pesait sur moi depuis si longtemps. Même si mes paroles semblent parfois incohérentes, elles sont pour moi une échappatoire, un moyen de me confronter à mes démons intérieurs.

Je raconte des histoires que je n'ai jamais partagées avec personne, des souvenirs enfouis au plus profond de moi-même. Je parle de mes peurs, de mes doutes, de mes regrets. Je me mets à nu devant Andrew, comme si j'avais enfin trouvé quelqu'un à qui je pouvais tout dire sans crainte de jugement.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now