45 ·  ·  · 𝑳𝒖𝒕𝒕𝒆𝒔

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➠ 𝘉𝘳𝘺𝘢𝘯𝘯𝘢
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Les jours passent sans que je ne m'en rende compte. Déjà une semaine et demie se sont écoulées depuis le départ de Luka, et je n'ai pas revu ma sœur. Quelque part, je suis contente, car pour le moment, je ne souhaite pas avoir à faire avec elle.

Ce soir, Andrew m'a invité à une fête. Je vais jouer le rôle de sa petite amie... Cette situation me met mal à l'aise. Le fait de savoir qu'il est maintenant en couple change beaucoup de choses. Et la seule fois où je me suis laissée ouverte à une relation, voilà ce qu'il m'arrive... J'ai été bête. Je ne suis pas faite pour l'amour, et je pensais qu'Andrew pensait comme moi...

Il vient me chercher comme à son habitude. J'ai l'impression totale d'avoir oublié mon but initial et presque de me sentir comme l'une de ses amies...

Aujourd'hui, je porte une robe rouge. Elle est très sexy, je n'ai pas l'habitude de mettre autant en valeur. D'ailleurs, je trouve que ce genre de tenue va mieux aux brunes, pourtant là, j'adore... Je me sens divine, j'ai l'impression de voir ma mère dans le miroir, c'est troublant.

— T'es radieuse, mi rubia.

C'est la première fois que je l'entends m'appeler comme ça... Je me mordille la lèvre en l'observant, retenant un sourire entre mes lèvres. "Ma blonde". Jusqu'ici, ma couleur de cheveux était un complexe, pas qu'elle soit moche, mais je trouvais qu'elle n'allait pas avec mon caractère.
Mais finalement, qu'est-ce que le caractère a à voir avec la personnalité ?

Il m'avait connue avec des cheveux teints en brun, mais mon blond n'avait pas l'air de le gêner. Mais cette question brûlait mes lèvres.

— Tu me préfères blonde ou brune ?

— Blonde, t'es magnifique.

Il affiche un sourire, et j'avoue qu'il réchauffe mon cœur.

21 h 38, Barrio El Poblado, Medellin, Colombia.
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Nous arrivons à la fête chez Santiago. Il aime bien créer des événements, j'imagine que c'est positif pour ses affaires, mais je m'en fiche. Ça me permettra de me distraire et de penser à autre chose au lieu de ruminer sur la façon dont je vais tuer Luka. En parlant du loup...
Il se dirige tout droit vers moi, et je fronce les sourcils.

— Bryanna, il faut qu'on parle...

— Dégage avant que je ne te tue.

Je parle d'une voix basse pour que les gens autour ne m'entendent pas, mais j'ai la mâchoire qui se serre dès que je le vois. Rien que de le regarder là maintenant me dégoûte... J'ai encore cette image en tête, et je n'imagine pas combien de fois ça s'est produit sous mon propre toit...

Je mérite de me faire respecter... Je devrais les anéantir. Je serre ma flûte de champagne entre mes mains tellement fort qu'elle se brise à l'intérieur.

— Mais laisse-moi m'expliquer.

Andrew, que je pensais en train de parler avec quelqu'un d'autre, s'interpose entre Luka et moi.

— Tu n'as pas entendu ? Elle ne veut pas te parler, alors dégage avant que je ne te refasse le portrait !

— Tu vas rien faire du tout, minable.

— Sors dehors que je te montre.

— Andrew, c'est pas la peine...

Je commence à voir trouble, sûrement la fatigue ou l'énervement. Il se tourne vers moi, écarquillant les yeux. À chaque fois que son regard croise du sang, j'ai l'impression qu'il est mal à l'aise.

— Tu t'es blessée ?!

— Laisse-moi voir.

Luka s'approche pour voir, et Andrew ne peut s'empêcher de lui en coller une avant de m'attraper par le bras et de m'accompagner vers la salle de bain.

Je n'ai pas l'habitude de le voir violent... D'habitude, chacun de ses gestes est maîtrisé et dans un calme. Il inspire presque la paix, si on ne le connaissait pas.

Au fond, je ne comprenais pas pourquoi il me défendait de la sorte... Peut-être que c'est pour sauver les murs ? Nous n'étions pas seuls après tout... Non, non, au contraire, ça apporte une mauvaise image.

— Arrête d'harceler ma petite amie.

C'est la dernière phrase qu'il lâche avant de laisser le brun qui me sert d'ex comme un con au milieu de tout le monde.

Andrew attrape une serviette, mais j'avoue que je ne fais attention à rien. Il m'a lavée et désinfectée la main sans que je ne m'en rende compte. Je l'ai même suivi dans sa chambre où il m'a proposé de rester au moins le temps que les invités partent.

Je sais qu'il n'a pas l'habitude de rester dormir ici. Il a sa propre maison, bien aménagée et confortable. En comparaison, cette chambre est sûrement plus simple. Quelques objets d'enfance traînent encore ici et là, témoignant de souvenirs passés. Mon sourire s'élargit lorsque mon regard se pose sur une petite moto en figurine, posée délicatement sur une étagère.

La mienne, c'est mon bijou. Bien sûr, je l'utilise moins ces temps-ci. La voiture est plus pratique pour mes missions, plus discrète aussi. Et puis, je crains de l'abîmer. Elle m'a coûté cher, tant en argent qu'en passion. Pourtant, la voir traîner dans mon jardin à chaque fois que je sors, me rappelle à quel point elle fait partie de moi, de mon identité.

Je m'allonge sur le lit, et Andrew me couvre, s'asseyant à côté de moi.

— Tu vas faire comment avec ta petite amie...

— Quelle petite amie ? Il soupire. Ah oui... et bien, dans quel sens tu demandes ça ?

— Je veux dire... pour les missions... Elle est au courant de tout ça ?

— Ne t'inquiète pas.

Il dépose sa main froide sur la mienne, et je relève la tête vers lui, ancrant mon regard dans le sien.

Le fait qu'il ait quelqu'un dans sa vie maintenant me donne une sensation bizarre... Il m'a pourtant dit être gay puis... Je ne sais pas, depuis que je l'ai vu, je ne fais que me comparer à elle et me demander si elle est plus jolie que moi.

Pourtant, je ne vois pas pourquoi je me demande une telle débilité... Peut-être parce qu'il m'a repoussée et qu'il ne l'a pas fait avec elle ? C'était comme si je m'étais faite trahir une deuxième fois alors que je ne suis même pas avec Andrew.

— J'ai une question...

Ça me démangeait, c'était plus fort... Elle chatouillait ma langue depuis que je l'ai vue avec cette femme.

— Je suis la seule à avoir ressenti... une connexion entre nous pendant cette danse ?

Il me dira sûrement qu'il ne voit pas de quoi je parle. Après tout, les hommes comme lui ne se soucient pas de ce genre de détails, et à la base, moi non plus, d'ailleurs. Mais là, c'est différent.

— Je ne veux pas parler de ça...

Je vois que je l'ai déstabilisé... C'est certain, parce qu'il a détourné le regard de moi.

Peut-être que ce que j'ai ressenti, il l'a ressenti, lui aussi... ? Je me suis sentie comme une princesse... Comme si j'étais unique à ses yeux... Mais ce mec est si louche.

She Idealizes The Mafias  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant