She Idealizes The Mafias

44 ·  ·  · 𝑺𝒖𝒓𝒑𝒓𝒆𝒏𝒂𝒏𝒕𝒆 𝒅𝒆́𝒄𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒕𝒆

➠ 𝘉𝘳𝘺𝘢𝘯𝘯𝘢
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Trois jours se sont écoulés depuis que je suis rentrée chez moi. La solitude me ronge de l'intérieur.

Je n'arrive toujours pas à savoir si je devrais pleurer ou rire. La situation n'est pas simple, même si, en réalité, je m'en fous... Avec du recul, je n'ai rien perdu, et si ma sœur est heureuse avec lui, et bien, tant mieux.

C'est une autre obsession qui tourmente maintenant ma tête. Je me sens redevable envers Sharp, et il faut que je trouve un moyen pour me faire remercier. Je ne sais pas encore ce que j'ai en tête, mais je me prépare avant de rejoindre ma moto, un sourire aux lèvres. Monter dessus me fait plaisir.

Je roule dans les rues sans souci avant d'arriver devant sa maison, un grand sourire aux lèvres. Je pense l'inviter à sortir... Je sais que ce n'est pas le genre de truc que je devrais faire, mais je n'ai jamais été du genre à réfléchir. J'ai toujours fait ce qui me passait par la tête dès le premier instant où ça franchissait mon esprit.

11 h 45, Carerra Séptima, Bogotà, Colombia.
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Je frappe à la porte, mais personne ne me répond. Alors j'appuie sur la poignée, et la porte s'ouvre. Je fronce les sourcils, parce que c'est clairement bizarre. Je n'imagine pas un mec comme lui laisser sa porte grande ouverte à n'importe quel ennemi.

Je tombe sur Sharp qui discute avec une femme que je ne pense jamais avoir vue. Elle n'est pas plus grande que moi, possède de très beaux cheveux bouclés et un corps divin, avec une peau bronzée qui a l'air incroyablement douce.

Ils sont assez proches et discutent avant qu'Andrew ne relève le regard vers moi.
Je ne comprends pas ce qu'il se passe dans sa tête, mais je ressens quelque chose de mauvais. C'est comme si ses pupilles m'avaient clairement fait comprendre que ce qui arriverait ne me plairait pas.

Il me fixe avant de poser sa main sur la joue de la femme et de l'embrasser, devant moi, il vient de l'embrasser...

Je déglutis en les observant. J'ai presque l'impression que ce qu'il se passe devant moi est encore pire que la scène que j'ai vue avec mon propre mec et ma sœur.

En apparence, je n'ai aucune réaction, mais au fond... Au fond, je suis prise d'une si grande jalousie. J'aimerais être à sa place... Mais je pense que ce qui me peine, c'est juste que mon ego a été touché... Rien de plus...

Je lève les yeux au ciel. Je ne peux pas montrer que ça m'atteint, jamais. J'affiche un sourire en croisant mes bras sous ma poitrine. La fille se détache de lui avant de se tourner vers moi. Elle n'a pas un visage mauvais, elle a même l'air mignonne.

— Qui est-elle ? demande-t-elle.

Pourtant, j'irais presque jurer avoir déjà vu son visage quelque part, mais je n'ai pas souvenir d'où...

— Anastasia, répondis-je en m'avançant vers elle, la main tendue.

Elle serre la mienne, affichant un sourire timide.

— Dayena. Je ne t'ai jamais vue ici auparavant.

— C'est normal, je ne reste pas trop dehors.

Je relève la tête vers Sharp, qui ne dit rien mais nous regarde toutes les deux comme si lui-même était perdu par la situation.

— Je vois...

Tu ne vois rien du tout, ma jolie... Si tu voyais, tu aurais compris que... En fait, maintenant que je sais qu'il est pris... Tout se chamboule en moi, parce que je sais que je n'irai jamais avec un homme en couple... Puis pourquoi voudrais-je aller avec lui, d'abord ? Je ne suis pas Celestia.

— Tu as mangé, Bryanna ? Enfin, Anastasia. On allait passer à table.

Je remarque que la femme retient ce détail mais ne dit rien, comme si elle allait se renseigner de son côté pour voir qui était cette "Bryanna".

Je plisse les yeux, me demandant s'il était sérieux. Pas sur le fait de manger, après tout, il était presque midi, mais... C'est comme si tout cela était normal pour lui... J'ai pourtant cru que... Non, je n'ai rien cru en fait.

Alors, ça serait comme ça ? Nous serions des amis qui s'invitent à des repas de famille ?

Nous sommes à table, et je fais tout pour ne pas croiser son regard. C'est tellement déstabilisant.

— Mon chéri, tu re veux des pommes de terre ?

Alors que le dîner se poursuit, je me sens de plus en plus mal à l'aise. L'attention chaleureuse de la fille en face de Sharp ne fait qu'accentuer mon malaise. Leurs sourires complices et leur connexion évidente me laissent perplexe et, je dois l'admettre, un peu jalouse.

Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il lui trouve. Je veux dire, elle a l'air d'être sortie tout droit d'un magazine, avec son charme charismatique et sa présence élégante. Et moi ? Je suis juste là, à côté d'eux, me sentant totalement hors de propos.

Chaque mouvement de mon estomac semble être synchronisé avec chaque sourire échangé entre eux. Je me sens de plus en plus mal à l'aise à mesure que la soirée avance.

Et puis, il y a ce moment où nos jambes se touchent sous la table. Je sens un coup de pied de Sharp, et son sourire amusé me laisse perplexe. Je ne sais pas s'il l'a fait exprès, mais je ne peux m'empêcher de ressentir un frisson inattendu parcourir tout mon corps.

Et en les regardant tous les deux, je me rends compte qu'ils ne vont même pas ensemble. Je veux dire, elle est superbe, mais ils ne semblent pas du tout être sur la même longueur d'onde. Elle semble être une fille douce et posée, alors que lui... Eh bien, il est juste lui-même, avec toute sa spontanéité et son espièglerie.

C'est tellement déroutant. L'autre jour, on avait passé un moment tel un couple, et maintenant, il fait comme si de rien n'était et sort avec une autre fille. Je me sens trahie, déconcertée, et complètement déboussolée.

Et puis elle sort d'où ?

Alors que le dîner avance, je lutte pour garder un visage impassible, même si à l'intérieur, je suis en train de bouillir. Je me force à sourire, à participer à la conversation, mais chaque seconde me pèse davantage.

Sharp semble totalement inconscient de l'effet que cela me fait. Il rit, il discute, il semble parfaitement à l'aise dans cette situation. Pendant ce temps, je lutte pour garder ma contenance, pour ne pas laisser transparaître le tumulte émotionnel qui se déroule en moi.

Quand vient enfin le moment où nous nous levons pour partir, je suis soulagée. Je veux juste sortir de là, m'éloigner de cette situation qui me rend mal à l'aise.

Sur le chemin du retour, je reste silencieuse. Je ne veux pas laisser paraître à quel point je me sens blessée par tout ça. Mais au fond de moi, je sais que je vais devoir affronter ces sentiments tôt ou tard.