28 ·  ·  ·  𝑯𝒂𝒊𝒏𝒆 𝒆𝒕 𝑪𝒐𝒎𝒑𝒂𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏

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➠ 𝘈𝘯𝘥𝘳𝘦𝘸
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13 h 50, Appartement, Medellín, Département de Antioquia, Colombie.
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Elle était là, juste devant moi, mais hors de portée. Peu importe à quel point je tendais la main, mes doigts semblaient glisser sur un invisible écran de verre, incapable de la toucher.

Une sensation d'impuissance enveloppait mon être, comme si mon âme se désolidarisait lentement de mon corps.
Son aura blonde éclatante contrastait avec l'obscurité qui l'entourait, son regard cherchant le mien avec désespoir.

Je sentais son appel silencieux me traverser, me suppliant de l'aider, de la sauver, mais mes membres restaient figés, immobilisés par une force invisible.

Les cris déchirants qu'elle poussait résonnaient dans mon esprit, transperçant mon cœur de leur douleur lancinante. Chaque son semblait être un coup de poignard, me rappelant mon incapacité à intervenir.

Une main sombre, surgissant des ténèbres qui l'entouraient, l'attirait inexorablement vers un gouffre béant, un trou noir dévorant toute lumière. Je pouvais sentir sa peur palpable, sa lutte désespérée pour résister à cette force obscure.

Pourtant, malgré son appel muet et ses efforts désespérés, je restais planté au sol, comme enraciné par une force invisible, impuissant à intervenir, à la regarder sombrer dans les abysses de l'obscurité.

— Ne me laisse pas tomber...

Un coup de feu retentit, et je sursautai dans mon lit, réalisant que ce n'était qu'un cauchemar. Pourtant, son réalisme me laissait encore angoissé. Je me lève et me lave le visage pour reprendre mes esprits.
En descendant à la cuisine, je vois le mannequin et mon frère, plongés dans un magazine, souriant.

— Ça va, hermano ?

— Oui...

Je fixe le visage de la blonde, de plus en plus persuadé qu'elle me rappelle quelqu'un... Le même accent... Je soupire avant de les saluer et de partir.

Il faut que je vérifie si elle va bien. Elle est rentrée seule hier soir... Mais pourquoi est-ce que je m'en préoccupe autant ? Je ne veux pas chercher à comprendre...

Je me dirige vers chez elle et la vois sortir. C'est peut-être un peu glauque, mais je me mets à la suivre. Je ne sais pas trop quoi faire d'autre... L'aborder ? Ça paraît louche.

Je la vois entrer dans un salon de tatouage, ce qui éveille ma curiosité. J'attends à l'extérieur, une cigarette à la main, imaginant tous les endroits où elle pourrait se faire tatouer. Mais je fronce les sourcils en remarquant une voiture noire qui semble nous suivre depuis un moment, stationnée juste là.

Je reconnais entre mille les voitures de fonction des Zarris. J'en ai conduit une à l'époque où Santiago était encore allié avec eux. Je tire une bouffée de ma cigarette, de plus en plus inquiet. Mon cauchemar est-il prémonitoire ?

Quand elle sort du salon, indemne, je lui souris discrètement tout en restant vigilant envers la voiture. Quand elle démarre, je mets ma capuche pour ne pas être reconnu et la suis, gardant une distance raisonnable.

Mais lorsque la vitre teintée du passager s'ouvre, je comprends qu'ils vont tenter quelque chose contre elle. Sans réfléchir, je cours vers elle, la poussant au sol juste à temps pour éviter le pire. Un coup de feu retentit, et je ferme les yeux, terrifié. Ai-je échoué à la sauver ?

Quand je les rouvre, je la vois indemne, et un soulagement immense m'envahit. Mais mon cœur se serre, et une crise d'angoisse me submerge.

Je me lève et l'aide à faire de même, avant de prendre la fuite. Mon bras me fait mal, mais ce n'est rien comparé au soulagement de savoir qu'elle est en vie.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now