23 ·  ·  · 𝑻𝒉𝒆́𝒂̂𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑽𝒊𝒆

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➠ 𝘉𝘳𝘺𝘢𝘯𝘯𝘢
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La frontière entre la réalité et la fiction semblait si floue que je peinais à distinguer ce qui m'arrivait comme vrai ou faux. Mon cœur battait la chamade dans l'instant, mais je m'efforçai peu à peu de retrouver mon calme. Il était crucial de ne pas laisser transparaître mon insensibilité dans une situation aussi effrayante, alors je fis appel à mes talents d'actrice pour simuler la peur, même si j'avais déjà compris que tout cela faisait partie du plan malgré le coup de théâtre initial.

Je ne savais pas qui était ce Luka, mais il devait forcément être l'un d'eux. Je tentai de toutes mes forces de retenir mon téléphone, serrant mes mains autour de lui alors que le brun se dirigeait vers moi, probablement conscient de l'agression en cours.

— Lâche-la, connard, intervint-il alors que j'essayais de garder mon agresseur en échec.

Luka, si c'était bien lui, le tira en arrière avant de lui asséner un coup à la mâchoire. La bagarre éclata, mais l'agresseur finit par s'enfuir en courant. Le brun, le visage crispé, me regarda de haut en bas, son regard vide rappelant étrangement celui de Sharp... Comme si une fois qu'on entrait dans cet univers, on perdait toute lumière dans les yeux. Avais-je déjà eu cette lumière ? L'avais-je perdue ?

— Vous allez bien, mademoiselle ?demanda-t-il avec sollicitude.

— Oui, oui... merci, répondis-je d'une voix tremblante, tentant de jouer le rôle de la femme apeurée, laissant paraître une détresse feinte.

— C'est rien, c'est normal, répliqua-t-il, son regard scrutant le mien.

— Je ne sais pas comment vous remercier... Cet homme aurait pu me tuer, continuai-je, maîtrisant mes expressions pour refléter la peur et le désespoir.

Depuis mon enfance, j'avais été fascinée par les acteurs et le cinéma. Je me demandais comment ils parvenaient à se glisser dans la peau d'un personnage avec autant de facilité. J'avais appris que cela nécessitait un entraînement constant, et plus je pratiquais, plus je me créais un personnage dans ma vie quotidienne.

— Ça va maintenant, répondit-il avec une assurance rassurante.

— Je peux vous inviter à déjeuner pour vous remercier ?

— C'est vrai qu'il est presque midi et que j'ai faim, alors pourquoi pas ?

J'affiche un large sourire quand il accepte.

— Je viens d'arriver en ville, aurais-tu un restaurant sympa à me conseiller ? Dis-je avec un sourire curieux.

— Si tu aimes la cuisine italienne, ma mère adore le restaurant Antonio. Elle y va depuis des années avec sa meilleure amie, répond Luka en lui lançant un regard approbateur.

— Oh, alors je te suis. Ta maman doit avoir un excellent sens du goût, déclarai je avec admiration.

— Oui, elle a vraiment bon goût en matière de cuisine, confirme Luka avec un léger sourire.

— Es-tu proche d'elle ?

— Beaucoup moins que de mon père. Ma mère a toujours été plus proche de mon frère, avoue-t-il avec une pointe de nostalgie dans la voix.

— Oh, je comprends... murmurai je, compatissant à sa situation familiale.

Nous marchons jusqu'au restaurant, et dès l'extérieur, il semble déjà accueillant. La vue des fenêtres allumées et des gens à l'intérieur crée une ambiance chaleureuse.

À peine avons-nous franchi la porte que l'odeur alléchante de pizza chatouille mes narines, mêlant senteurs de fromage fondu et de sauce tomate. Le lieu est animé, chaque table occupée, et l'atmosphère est chargée de l'excitation propre à un endroit où la nourriture est appréciée.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now