8 ·  ·  · 𝑨𝒖 𝑩𝒐𝒓𝒅 𝒅𝒆 𝒍'𝑨𝒃𝒊̂𝒎𝒆

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➠ 𝘉𝘳𝘺𝘢𝘯𝘯𝘢
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Je t'aime, ma sœurette, mais mon amour s'arrête là.

Tout a une limite, n'est-ce pas ?

— Va prendre une douche, tu sens le chacal.

— J'ai la flemme... Je vais me recoucher, ouais.

— Non, non.

Je la prends par le bras et la guide jusqu'à la salle de bain. Je l'aide à retirer ses vêtements, puis je la fais s'asseoir dans la baignoire. J'allume le jet d'eau et lui verse de l'eau froide.

— Ah putain !

— Ça va te faire du bien.

— Tu veux me rendre malade ou quoi ?!

— Non.

— Tu te venges de quelque chose ?

— Même pas. Ferme les yeux.

Je lui éclabousse le visage d'eau, puis je l'aide à sortir et lui tends une serviette. Elle se sèche en tremblant de tout son corps.

— Je ne sais toujours pas ce que je fais encore ici avec toi. Je suis en train de perdre du temps sur ma vie...

Je prends ses mains et la regarde droit dans les yeux.

— Si tu veux partir, je ne te retiens pas, Sister.

— Je ne veux pas partir, mais je voudrais réaliser mes rêves...

— Quels sont tes rêves ?

— Être mannequin, tu le sais bien.

— Mais ce sont des bêtises, tu le sais bien.

Elle lâche mes mains brusquement.

— Et ce n'est pas des bêtises ce que tu fais chaque jour ?! Préméditer le meurtre d'un pauvre gamin, c'est sensé pour toi ?! Crie-t-elle.

— Ok, calme... Si tu veux être mannequin, tu deviendras mannequin.

Je lui tourne le dos et m'en vais, la laissant seule dans la salle de bain.
Je déteste me disputer avec elle, c'est vraiment la seule chose qui me ferait du mal.

J'attrape mon téléphone portable et appelle Octave.

— Allô ?

— Salut, tu peux me rendre un service ?

— Dis-moi tout, Anna ?

— J'aimerais que tes talents informatiques me servent à inscrire ma sœur dans une agence de mannequins.

— C'est comme si c'était fait.

— Merci.

Je raccroche et me prépare pour ce soir. J'enfile une tenue en cuir que j'avais achetée récemment en pensant qu'elle resterait bien au chaud dans mon placard, mais finalement, j'ai changé d'avis.

Je me regarde dans le miroir en me disant que je devrais me changer immédiatement, car dans ma tête, ça ne me va pas du tout, mais surprise, je pense le contraire. Sans me vanter, elle me va parfaitement.

C'est le genre de vêtement que portent les femmes fatales dans les films. Il ne me manque plus que les cheveux noirs...
Si ça continue, je vais me faire une coloration...

Non...

Ta pureté réside dans la couleur de tes cheveux...

Je salue ma sœur qui est retournée se coucher, mais je crois qu'elle ne m'a même pas entendue. Je ferme la porte avant de partir rejoindre Nico.

Une fois sur place, je sais que c'est l'heure de l'entraînement. Ça fait un an que je fais la même chose : tirer sur des cibles inertes pour perfectionner mon tir.

Ça n'a pas été facile jusqu'ici, car tirer n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Il faut avoir une technique et une posture précises.

— Tu es en retard...

Il le dit d'un ton sérieux et aigri.

— N'importe quoi, j'ai dix minutes d'avance !

— Je rigole, ma belle. Allons-y.

Son visage s'adoucit. Il redevient celui d'un grand frère protecteur.

Cet endroit est froid, et je ne parle pas seulement du fait qu'il n'y ait plus de chauffage...

J'enfile le casque antibruit, car les bruits de balles peuvent être assourdissants en fin de journée.

Je charge mon arme et commence à tirer. Je vide mon chargeur en à peine trois secondes, j'aime me défouler ainsi.

— Tu as la niak ce soir.

Il me recharge le pistolet, et je recommence. Mes entraînements durent généralement une heure, ça me défoule énormément et en même temps, ça me permet d'être forte au tir.

Je ne te raterai pas, Sharp...

Je vais te tuer de sang-froid, comme elle l'a fait...

Je serai forte, comme elle.
Tu seras fier de moi.
Je t'aime.

— Bon... Bryanna, ta séance est terminée.

Il essaie de me prendre l'arme des mains.
Mon regard est figé sur la cible, et mes mains sont serrées autour du pistolet. Il sait que quand je suis comme ça, j'ai des accès de colère...
C'est comme si j'étais en transe.

Je n'ai jamais su d'où me venait cette impulsivité où je faisais n'importe quoi, jusqu'à me faire du mal moi-même, mais ça ne m'a jamais posé problème, même si c'en est un.

Plusieurs fois, j'ai frôlé la mort à cause de mes bêtises, mais sur le moment, je ne réfléchis pas au danger que cela peut provoquer.

— Bryanna !

Je reviens à moi peu à peu et lâche le pistolet qui tombe au sol. J'enlève le casque et le pose sur la petite table.

— J'y vais...

Je pars sans me retourner, je n'ai pas envie de le faire...

Le silence est assourdissant, seulement interrompu par le murmure lointain du vent qui agite doucement les feuilles des arbres.

Je me sens isolée, comme si le monde entier s'était évanoui, me laissant derrière dans un vide béant. Mes pas résonnent faiblement sur le pavé désert, créant une symphonie solitaire dans l'atmosphère nocturne.

Malgré la solitude qui m'entoure, je reste debout, forte et résolue. Les ombres dansent autour de moi, mais je ne fléchis pas. Je sais que la solitude n'est qu'une illusion passagère, une pause dans le flux incessant de la vie.

Je n'ai pas la force de rentrer chez moi, alors je décide d'aller vers un endroit où il y a la mer. Je marche toute la nuit au bord de celle-ci, le cerveau perdu dans les pensées.

Tu vas le tuer...

Les vagues s'écrasent doucement contre le rivage, emportant avec elles les traces de la journée écoulée. Le sable chaud glisse entre mes orteils alors que je marche le long de la plage, sentant le vent salé caresser mon visage. Les reflets dorés du soleil couchant dansent à la surface de l'eau, créant un spectacle hypnotique.

Je m'arrête pour contempler l'horizon infini, où le ciel se fond harmonieusement dans la mer scintillante. Les mouettes survolent majestueusement les vagues, leur cri mélodieux se mêlant au murmure apaisant de l'océan. Un sentiment de calme et de sérénité m'envahit alors que je me laisse emporter par la beauté éphémère du moment.

Je ferme les yeux et respire profondément, remplissant mes poumons de l'air marin vivifiant. Chaque souffle me semble chargé d'énergie et de renouveau, comme si la mer elle-même insufflait la vie à mon être. Dans cet instant de paix, je me sens connectée à quelque chose de plus grand, à l'immensité et à la puissance de l'océan.

Je me promène le long de la côte, laissant mes pensées vagabonder au gré des vagues. Chaque pas me rapproche un peu plus de la vérité de l'existence, de la simplicité et de la grandeur de la nature. Et dans ce moment de communion avec la mer, je trouve la réponse à bien des questions, la tranquillité dans le tumulte de la vie.

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now