58 ·  ·  · 𝑽𝒆́𝒓𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒐𝒖𝒍𝒐𝒖𝒓𝒆𝒖𝒔𝒆

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➠ 𝘈𝘯𝘥𝘳𝘦𝘸
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Maintenant que je connais la vérité sur Nico, le voir ici dans les bureaux de Santiago après tant d'années me perturbe... Je me demande bien pourquoi ?

Ils ne m'ont pas vu, mais j'ai été informée par des cons qui ont vu qu'il est rentré dans les bureaux. Ses hommes sont pires que des pipelettes, ils commentent chaque mouvement comme si c'était l'article du siècle, ce qui parfois m'arrange finalement.

Je me colle à la porte pour écouter ce qu'ils se disent. Après tout, Nico se dit être de mon côté et il doit bien y avoir une raison à toute cette connerie, non ?

— Hermano, quelle surprise de te voir ici !

La voix de mon parrain est enjouée, il aime en faire des tonnes et c'est ce qu'il fait là parce qu'en réalité, cela signifie qu'il n'est pas du tout ravi. Je fronce les sourcils au surnom donné.

Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas revu Nico que j'ai à peine le souvenir de qui il était réellement pour moi. Ça a toujours été un partenaire qui a trahi Santiago.

— Arrête avec tes banalités.

— Rohhh, depuis le temps qu'on ne s'est pas vus... Je pensais que tu me rendrais plus visite quand même.

— Tu crois vraiment que j'ai envie de me réconcilier avec toi, là ? On n'a pas la même façon de fonctionner et je ne serai jamais d'accord avec tes agissements.

— Tout ça parce que tu es un raté.

— Et bien, pour le moment, le raté t'es égal sur le marché.

— C'est simplement parce que tu es un Riascos.

Je fronce les sourcils une nouvelle fois, réellement perturbée. Alors, il serait son frère ? Je n'ai aucun souvenir de ça...

— Ah oui ? Personne ne sait qu'un lien de sang nous lie. Tu m'as toujours laissé de côté alors ne viens pas faire comme si c'était ça qui m'avait sauvé !

— Bon bon, calme-toi... Tu veux quoi ?

— Que tu laisses Sharp en paix. Tu l'entraînes dans de la merde et si ça continue, il sera une pourriture comme toi.

Il veut que je sorte de ce monde ? Pas que ça me dérange, mais vu mon statut, ce n'est pas quelque chose de facile... Puis Santiago ne permettra jamais ça. S'il fait ça, c'est sûrement à cause de ma relation naissante avec Bryanna.

— Mais il est déjà pourri comme moi, son âme est noire.

Je sais, au ton de sa voix, qu'il sourit, car je le connais trop bien.

— Son âme n'est pas noire... Tu l'as salie le jour où tu as décidé de tuer ses parents !

La nouvelle m'atteint comme un coup de tonnerre, un choc brutal qui fait vaciller mes certitudes. Mes mains tremblent, mon cœur bat la chamade, et mes pensées tourbillonnent dans un chaos indescriptible.

Il a osé prononcer ces mots impensables, ces mots qui brisent mon monde en mille morceaux. Mes parents, mes propres parents, tués ? L'idée est inconcevable, impossible à assimiler.

Des larmes brûlantes sillonnent mes joues, trahissant la douleur insoutenable qui m'étreint. Chaque goutte salée emporte avec elle un peu de mon innocence, un peu de mon innocence, un peu de mon monde autrefois si sûr et stable.

Je m'accroche à ce qui me reste de lucidité, mais la douleur est trop forte, trop dévastatrice. Mon cœur se serre dans un étau invisible, mes poumons se contractent dans une étreinte étouffante. Je sens le vertige m'envahir, le sol se dérober sous mes pieds.

Tout devient flou, les contours s'estompent, les sons se fondent dans un bourdonnement incessant. Je lutte pour rester consciente, pour ne pas sombrer dans les ténèbres qui m'appellent avec insistance.

Mais malgré tous mes efforts, je sens que je perds pied, que je m'enfonce dans un abîme de désespoir. Mes pensées s'embrument, mes forces m'abandonnent, et bientôt, je sens la noirceur m'envahir, m'engloutir tout entière.

— Alors quoi ? Tu veux sauver le petit de moi ? Je l'aime sincèrement alors tu ne me le quitteras pas. Si j'ai tué ses parents, c'était pour son bien !

— On ne retire jamais des parents à leur enfant pour faire du bien, bordel !

— Ils allaient le vendre de toute façon !! Le vendre contre de la drogue !

J'entends la chaise grincer, signe qu'il s'est sûrement levé, mais je n'écoute aucune des paroles, ou presque pas.

— Tu peux te permettre de me juger pour tout et n'importe quoi, Nicolas, mais cette bonne action, tu ne me la quitteras pas. Il est comme mon fils et je le protégerai jusqu'au bout ! Il me faudra me passer sur le corps pour qu'il l'apprenne !

Je voulais rentrer à l'intérieur et lui crier dessus... Oui, lui demander pourquoi il m'avait fait une telle chose... Je me suis tellement retenue d'exprimer mes sentiments jusqu'ici que maintenant je ne sais plus gérer ça.

Et je n'arrive plus... Tant pis... Je rentre à l'intérieur et quand je pense me mettre à crier, je l'observe juste, sentant mes larmes couler, et d'une petite voix, je dis juste :

— Pourquoi... ?

Les deux hommes en face de moi sont choqués, sûrement surpris que j'ai tout entendu... Ou peut-être qu'ils ne savent pas exactement ce que j'ai pu entendre.

— Mon petit prince...

Santiago s'approche de moi, et je recule par automatisme. Plusieurs questions me traversent l'esprit... La première était pour Nico :

— Pourquoi vouloir me protéger ?

— J'avais une demi-sœur à l'époque... Léna... Tu as découvert un jour que Santiago allait la faire prostituer, et tu la protégeais... Tu as toujours eu ce côté justicier... À ce moment-là, quand elle me l'a raconté, j'ai juré de t'être reconnaissant, mais ce bâtard là l'a quand même tuée quand il l'a retrouvée...
Léna...

J'avais souvenir d'elle, une petite blonde qui aimait me suivre partout. On avait le même âge à peu près, et elle avait toujours un sourire mignon qui me rappelle beaucoup celui de Bryanna maintenant que j'en ai souvenir...

— Je ne l'ai pas tuée !

— Si ! Tes hommes l'ont fait !

Toutes ces informations me rendent fou mentalement, ma poitrine me fait trop mal.

— Santiago...

— Ne m'appelle pas-

— La ferme. Pourquoi les as-tu tués ?

— Ton père travaillait pour moi à l'époque... Il avait qu'un seul rêve, retourner en Amérique, mais il n'avait plus un sou... C'est là qu'il nous a contactés et qu'il a commencé à vendre de la drogue pour moi, mais ça ne lui rapportait pas assez vite la somme qu'il souhaitait. Ta mère s'occupait à peine de toi, tournant de bar en bar. Ton père a vu que la vente d'enfants rapportait beaucoup plus et il en a parlé à sa femme qui a accepté. Ils sont venus me voir, mais je n'ai jamais été intéressé par les enfants, je ne prends que des majeurs volontaires. Après ça, savoir qu'ils iraient te vendre me tournait en boucle dans la tête... Je sais très bien comment ça marche... Mais c'était pas mon problème jusqu'au moment où tes parents m'ont volé de la marchandise pour l'ennemi, et là, je me devais de me venger... Et je les ai tués... Tu as tourné alors dans la rue quelque temps, mais ça me brisait le cœur et j'ai toujours rêvé d'avoir un enfant, et c'était comme ça que je t'ai recueilli...

Je savais qu'il était sincère, car chacune de ses paroles était sérieuse, et ses yeux étaient humidifiés de larmes. Je lance un regard à Nico, qui a l'air tout aussi surpris que moi.

Santiago, un cœur, hein... Comme quoi tout est possible...

Mais c'était déjà trop tard...

She Idealizes The Mafias  Where stories live. Discover now