Chapitre 3 {Ivy}- Apprends-moi

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« Un des plus grands bonheurs de cette vie, c'est l'amitié ; et l'un des bonheurs de l'amitié, c'est d'avoir quelqu'un  à qui confier un secret. »

Alessandro Manzoni - Le comte de Carmagnola


P.O.V Ivy's

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Comment le pourrais-je ? C'est mon premier jour de boulot et je me suis déjà mis mon patron à dos. Comment est-ce que ça pourrait bien se passer hein ? Je ne suis déjà pas d'une nature très enthousiaste mais là je suis clairement réaliste. Il va me saquer et me coller toutes les tâches ingrates à faire, peut-être même de récurer les toilettes alors que ce n'est pas pour ça que j'ai étais engagée. J'ai rencontré mon boss parce qu'il volait ma tablette de chocolat, je l'ai insulté quand il était garé sur une place handicapée. Non désolée mais je ne vois pas comment ça pourrait bien se passer. Peut-être que je ferais mieux de ne même pas y aller, au moins il aurait une bonne raison de me renvoyer. Arès Cooper. Je ne le connais que depuis la veille mais il hante déjà mes nuits. Je vous passe les détails.

Après une lutte acharnée contre moi-même, je me suis levée de mon lit ou plutôt, j'ai glissé sur mon fauteuil et j'ai pris une douche. Le glamour de la situation ? C'est que je l'ai prise en étant assise à même le sol, heureusement que j'ai une douche italienne et que je ne sens pas le froid du carrelage sous mes fesses. Note à moi-même : passer commande chez Amazon pour me faire livrer un siège de douche. Ce n'est certes pas très glamour mais ça sera toujours mieux que d'être assise à même le sol. Heureusement que personne ne peut me voir car c'est très humiliant mais l'eau chaude sur ma peau, arrive à chasser en partie, mes tristes pensées. Je suis plutôt matinale, c'est une chance vu le temps monstre qu'il me faut pour me préparer. J'avale une pomme que j'ai achetée hier en faisant un peu de courses sur le trajet du retour et je file m'habiller car je ne pourrais plus rien avaler d'autre, mon estomac est trop noué. Allez Ivy, tu es plus forte que ça. Mon cul ouais.

Je n'ai pas encore eu le temps de défaire ma valise alors j'attrape la première chose qui me tombe sous la main. Une jupe à fleurs jaune, rose et verte. Certes ce n'est pas la saison pour les jupes mais qu'est-ce que ça change ? Je ne sens rien en bas donc je ne vais pas sentir le froid. Je jette un coup d'œil à ma jupe, ouais elle devrait être assez longue pour masquer le fait que je ne suis pas épilée mais pas assez pour masquer la présence du fauteuil dans lequel je suis assise. Je fouille encore, dégote un pull vert large et des sous-vêtements propres. Ça sera suffisant pour un premier jour, tant pis si je n'impressionne personne. Je regarde le ciel, toi   je te jure que tu vas me payer ce sale coup de là-haut ! Je dois avoir le cul bordé de nouilles pour ça car mon patron n'a même pas posé de questions sur ma lettre de motivation et c'est une sacrée veine car s'il l'avait fait, je n'aurais jamais su quoi répondre car je ne l'ai pas écrite ! Je ne sais pas si le temps joue contre ou avec moi mais pourquoi a-t-il fallu un an avant que ma candidature ne tombe entre les mains de cet homme ?

Je me pose trop de questions et je perds un temps qui m'est précieux. J'attrape mon téléphone pour voir que j'ai reçu un nombre important de mails de mes médecins qui disent avoir transmis mon dossier médical au St Thomas Hospital et qu'ils attendent que je prenne contact avec eux pour poursuivre ma rééducation. Et bien ils peuvent toujours attendre car j'ai autre chose en tête après un an passé, à ne faire que ça. Je m'allonge sur mon lit pour enfiler mes vêtements puis mes bottines marrons qui remontent assez haut pour ne pas dévoiler le moindre centimètre de peau. Ce n'est pas vraiment beau avec ma tenue mais je m'en fiche, tant que je m'y sens à l'aise. Je commande sur le site un siège pour ma douche car il n'est pas question que je passe une autre journée à mettre autant de temps à me laver parce que j'ai eu un mal de chien, à retrouver mon deux roues. Une légère touche de maquillage, je laisse mes cheveux bruns ondulés retomber en cascade sur mes épaules, j'enfile mon manteau et me voilà prête à partir.

PersévéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant