Chapitre 49 {Ivy} Vengeance

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« C'est quelques fois dans la vengeance que l'on trouve la justice et la plus belle délivrance qu'il soit. »

Anonyme

P.O.V Ivy's


Seule, allongée sur mon lit, entortillée dans ma couette moelleuse, je pleure toutes les larmes de mon corps comme l'idiote que je suis car oui j'en suis une pour avoir pris la mouche de la sorte en m'emportant après Arès. Il est maladroit, c'est certain mais je sais que dans le fond, s'il fait tout ça c'est parce qu'il tient à moi mais je lui donne tellement de fil à retordre qu'il marche constamment sur des œufs avec moi. Un coup ça va, l'instant d'après je suis prise d'une immense tristesse ou d'une colère incontrôlable.

Il est quand même pénible de me répéter ce que les médecins ont dit car j'étais là moi aussi, j'ai tout entendu sans avoir besoin qu'il joue au perroquet. Je suis paralysée, pas sourde. Oui ça m'agace et je sais pour quelle raison, parce que ça m'effraie. Arès a l'air d'y croire bien plus que moi. Prune, Charly et Kay semblent du même avis que lui mais moi je ne veux pas espérer au risque d'être déçue. C'est mon corps et depuis des jours j'essaie de le faire m'obéir mais il n'en fait qu'à sa tête. Ce qui s'est produit, je ne sais pas comment faire en sorte que ça recommence, le bas de mon corps refuse de m'obéir.

Oui je suis en colère après lui mais je me sens surtout conne et triste d'avoir passé la nuit seule dans mon lit alors que son étreinte chaleureuse et sa façon de caresser mes mains du bout de ses doigts, sont les seules choses sur cette planète qui me font me sentir bien. Comment puis-je être aussi stupide pour me fâcher avec cet homme qui veut de moi dans sa vie ? Ça a l'air tellement plus facile pour lui. Arès souhaite qu'on s'affiche aux yeux de tous, s'en fichant pas mal de l'avis des employés sur notre couple mais moi je préfère qu'on reste cacher. Non pas que j'ai honte, c'est juste que c'est récent et que j'ai envie que ces moments n'appartiennent qu'à nous avant que les gens émettent des jugements dessus.

Et comme si ce n'était pas suffisant, j'ai oublié mon téléphone chez lui. Il me manque, bon sang !

Pourquoi n'est-il pas venu me chercher hier soir, me suppliant de revenir ? Oui c'est parfaitement idiot, je suis celle qui est partie en claquant la porte alors il n'avait pas à me courir après mais je ne sais pas, une partie de moi, l'espérer au fond. Ce n'est peut-être pas plus mal qu'il ne l'est pas fait. On s'est peut-être précipité, nos personnalités, nos modes de vie sont trop différents l'un de l'autre. Arès est quelqu'un de solaire, de vivant, là où je suis la plupart du temps triste et éteinte.

Mais ne dit-on pas que les opposés s'attirent ?

Le seul point en commun que nous possédons, c'est notre amour des livres. J'adore passer des heures a parler avec lui des livres que nous avons lu, partager nos avis et nos critiques dessus. On sent la passion qui l'anime quand il se lance dans un monologue explicatif, ses yeux qui brillent d'amour et de légèreté. Je pourrais passer ma vie à le regarder parler de livres sans jamais m'en lasser car il est tellement magnifique quand il le fait. Une nouvelle larme m'échappe mais de joie, cette fois-ci.

Allez Ivy, bouge-toi de ce lit ma vieille, hurle ma conscience.

Elle a raison. Il est presque 15h et j'ai passé la journée au lit à cogiter et me morfondre sur moi-même alors que je m'étais promis de ne plus le faire car ça ne sert qu'à me faire un peu plus de mal. M'éloigner de mes parents est une chose, j'ai appris à vivre avec mais vivre sans Arès, je ne suis plus certaine d'en être capable. Encore faut-il que je mette ma fierté de côté pour aller m'excuser de mon comportement et ça, c'est pas gagner.

Je m'extirpe de mon lit pour aller me rendre un peu plus présentable et profite d'être dans mon immeuble pour aller toquer chez Charly car nos discussions un peu farfelues, me manquent. Deux coups dans la porte. Pas de réponse. Je toque à nouveau. Des bruits de pas se font entendre à l'intérieur, la porte s'ouvre sur une Charly dans une nuisette noire très sexy, les cheveux ébouriffés et le souffle court. Elle s'appuie au chambranle de la porte en remettant en ordre sa crinière.

PersévéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant