Chapitre 17 {Kay} Comme un air de confiance

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« Les confidences sous l'oreiller ne sont pas toujours les plus sincères mais elles ont le mérite d'exister. »

Anonyme

P.O.V Kay's

_ Le lendemain _


La soirée fut particulièrement bonne alors que la journée n'avait pas commencé sur une note très positive.

C'est la présence d'Ivy qui a fait toute la différence. Elle ne s'en rend pas compte mais elle est rayonnante, drôle et intelligente. J'adore l'écouter me parler de manuscrits qu'elle lit, pendant des heures, parce qu'on sent à quel point elle fait ça avec amour. Elle est tellement passionnée que ça ravive une chaleur douce dans ma cage thoracique.

Quand elle m'a proposé de finir la soirée chez moi, j'étais aussi excité que terrifié. Ça fait plus d'un an que je n'ai pas touché une femme et durant cette année, beaucoup de choses ont changé. J'ai peur de ne plus être à la hauteur, j'ai peur de décevoir et du regard de l'autre. Finalement sur ça, je ne vaux pas mieux qu'Ivy avec mon manque de confiance en moi.

Pourtant quand on me voit, on pense aussitôt que j'assume qui je suis et que je suis sûr de moi mais ce n'est qu'un rôle que je me force à jouer pour qu'il colle à mon image de play-boy.

Nous avons bien fini la soirée chez moi, même dans mon lit mais pas de la façon qu'on pourrait le croire. Après un rapide passage chacun notre tour dans la salle de bain, on s'est installé dans mon lit avec nos vêtements. L'un en face de l'autre, on s'est regardé pendant de longues minutes tout en s'embrassant de temps à autre et même si j'avais terriblement envie d'elle, j'ai pris sur moi car j'ai compris que ce n'était pas pour ça qu'elle se sentait prête.

Beaucoup de larmes ont coulaient sur ses joues quand elle a commencé à se confier à moi au sujet de son frère et de l'accident. J'ai pris ça comme une grande marque de confiance car c'est un sujet lourd pour elle et qu'elle se décide à m'en parler enfin, c'est une plus belle preuve de ce que nous sommes en train de construire que si nous avions couché ensemble.

Ivy m'a raconté un tas d'anecdotes sur son frère, à tel point que j'ai la sensation de le connaître sans jamais l'avoir rencontré, maintenant. Ça avait l'air d'être un garçon fantastique et tellement attentionné envers elle. Leur relation était spéciale, tellement belle. Ça m'a fait mal, très très mal comme un couteau qu'on remue dans une plaie à vif. C'était atroce de la voir souffrir à ce point, de voir les larmes couler sans pouvoir rien faire de plus que d'être présent pour elle, de l'écouter et de la soutenir.

Je ne pourrais jamais lui rendre son frère ni ses jambes mais j'ai su être là pour elle. Une épaule sur laquelle pleurer, une oreille à qui se confier et des bras dans lesquels trouver du réconfort. J'ai moi aussi eu envie de me confier mais ça aurait fait bien trop en une soirée et je ne voulais pas gâcher ce moment important. Après ces intenses confidences, ma belle voisine s'est endormie contre moi en reniflant dans mon t-shirt.

C'était la première fois de ma vie que j'étais si heureux de m'endormir avec quelqu'un dans mes bras. En la voyant la première fois, j'ai aussitôt su qu'elle serait spéciale, différente des autres. Ivy est douce, pleine de cicatrices à l'extérieur comme à l'intérieur mais c'est aussi ce qui la rend si authentique.

Je remercie chaque jour qui passe, le livreur de s'être encore une fois, trompé d'adresse car s'il ne l'avait pas fait, jamais je n'aurais eu l'occasion de frapper à la porte de son appartement pour lui rendre son colis.

Allongé sur le dos, un bras derrière la tête, je sors progressivement de mon sommeil en sentant comme un effleurement par-dessus mon t-shirt. C'est à peine perceptible mais la sensation que j'éprouve, m'indique que c'est bien réel. J'ouvre une paupière, puis la seconde et baisse la tête sur les responsables. Les doigts d'Ivy dessinent des petites arabesques sur mon torse jusqu'à mon ventre, d'une façon parfaitement innocente.

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