Chapitre 18 {Arès/Ivy} Pour te dire adieu

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*** TW : Ce chapitre contient une scène abordant la difficulté à faire le deuil et elle peut heurter la sensibilité de certaines personnes. ***

« Dans un adieu déchirant peut se cacher un bonjour nécessaire à la guérison. »

Anonyme

P.O.V Arès's


Kay débarque dans mon bureau comme une taupe à qui on a piqué le cul avec une épingle à nourrice, à peine quelques minutes après, l'air furieux sans même avoir ouvert la bouche encore.

C'est bête mais je recule instinctivement derrière mon bureau car je n'ai aucune envie de tester à nouveau, son crochet du droit, qui je peux l'attester en connaissance de cause, est très bon. L'autre soir, je l'ai mérité à cause des mots que j'ai pu avoir, même si je le reconnais j'y suis allé fort mais il avait besoin d'un électrochoc.

Nos paroles ont été aussi rudes que ses coups dans mon visage mais pas une seule seconde, je n'ai pensé à répliquer car c'était un moindre geste que d'accepter de recevoir sa colère.

Il avance vers mon bureau d'un pas décidé et tape ses paumes avec puissance sur le bois. Mon palpitant loupe plusieurs battements car je ne l'ai jamais vu autant en colère, même il y a de ça encore quelques mois quand notre vie était vraiment à chier et qu'on traversait une période difficile.

C'est un autre visage de mon frère que je découvre là et ça ne me rassure pas du tout, j'ai peur mais pas de lui, j'ai peur pour lui car je sais où peuvent le conduire ses accès de colère et ça ne doit plus jamais se reproduire.

— Tu m'expliques pourquoi tu as dit à Ivy que tu allais la virer ?

— Pour commencer, bonjour Kay et ensuite, je n'ai jamais dû que j'allais la virer. D'où est-ce que tu tiens ça ? C'est elle qui te l'a dit ?

— Elle m'a dit que tu lui avais dit que bientôt elle n'aurait plus à te supporter et elle en a déduit qu'elle allait se faire virer, t'es fier de toi, j'espère ? peste-t-il en cognant sur le bois.

— Je n'y peux rien si elle se monte la tête toute seule sans avoir tous les éléments mais si tu veux, on peut aller la voir et lui expliquer tout ça, Kay, le mis-je au défi en sachant pertinemment que ce n'est pas très malin.

— Ne t'engage pas sur ce terrain Arès, c'est un conseil. Regarde-toi, t'es vraiment pitoyable.

— C'est toi qui oses me dire ça, Kay ? Je te signale que si je suis dans un état aussi déplorable, c'est à cause de toi et si on en est là aujourd'hui, c'est à cause de tes putains d'accès de colère ! m'énervé-je à mon tour en me mettant debout. Alors ne remets pas toute la faute sur mes épaules car tu as toute une part de responsabilité, toi aussi. Ne l'oublie pas.

— Oh Arès, le grand saint Arès qui ne fait jamais rien de mal hein. Je ne sais pas ce qui me retient de t'en coller un autre.

— Le bon sens, peut-être ?

— Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent, Arès ? soupire-t-il.

J'ouvre la bouche pour lui répondre mais je n'ai pas le temps de formuler ma réponse que la porte de mon bureau s'ouvre et notre père apparaît, toujours aussi élégant dans son polo gris foncé et son pantalon de la même couleur, sur mesure. Kay se tourne pour lui faire face et sa colère monte encore d'un cran, je le sens comme si j'étais un thermomètre et c'est moche mais je me sens soulagé de ne plus être le seul contre qui il est furieux.

— Qu'est-ce que tu fais là, papa ? l'interroge mon frère qui bouillonne.

— Bonjour fils, ça fait longtemps. J'ai demandé à ton frère de te faire venir car nous avons à discuter tous les trois, répond posément notre père en venant prendre place sur un fauteuil dans mon espace détente. Venez vous asseoir.

PersévéranceWhere stories live. Discover now