Chapitre 27 {Ivy} Instant de doutes

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« Écoute toujours ta première intuition. Si tu sens dans ton cœur et dans ton âme que quelque chose ne va pas, c'est que c'est le cas. »

Anonyme

P.O.V Ivy's

J'ouvre les yeux, constatant avec une pointe de tristesse que Kay ne m'a pas rejoint dans la nuit comme il avait sous-entendu le faire. Le jour est levé, je le vois percer à travers les rideaux et même si je ne me suis pas réveillée de la nuit, quelque part j'espérais trouver Kay tout contre moi, en ouvrant les yeux.

Ce n'est pas grave, je ne peux pas non plus le forcer à faire ce qu'il ne veut pas faire. Je m'extirpe des draps en regardant la place vide à côté de moi depuis que Charly est partie la veille. Un rapide passage dans la salle de bain pour me débarbouiller et dompter ma tignasse dans un chignon un peu fou sur la tête et je navigue dans les couloirs de la maison.

C'est très calme, j'imagine que tout le monde dort encore et ça m'arrange, comme ça je vais pouvoir profiter un peu plus de ce lieu incroyable où on n'entend pas le moindre bruit durant la nuit. Pas de klaxons, pas d'ambulance, pas de gens qui parlent, le silence absolu.

Alors que j'arrive à proximité du salon, je suis surprise de trouver quelqu'un assis sur le canapé. Il faut que je regarde en deux fois car j'ai l'impression d'avoir mal vu. L'homme assis sur le long canapé ressemble beaucoup à mon patron mais il porte des lunettes, ainsi qu'un simple polo gris et un bermuda de la même couleur.

C'est à s'y méprendre, son sosie et je dois avoir l'air d'une psychopathe à l'observer comme ça avec insistance car il finit par se rendre compte de ma présence en relevant la tête, dirigeant vers moi son regard avec un sourire innocent.

— Oh, bonjour Ivy, bien dormi ?

Bon sang ! Nom d'un canard à trois pattes ! C'est bien mon patron. Cet homme incroyablement beau, une tasse en main, un livre ou plutôt un manuscrit dans l'autre, dans une position totalement relax. Il faut dire aussi que je ne l'ai encore jamais vu dans une tenue aussi décontractée, il m'a habitué aux costumes élégants et sans lunettes alors j'ai de quoi avoir un léger beug dans mon système.

Je me sens incroyablement bête de débarquer en pyjama hideux dans la pièce alors que lui, il est beau quoi qu'il porte, comme s'il sortait d'un magazine de mode pour homme. Est-ce qu'il est trop tard pour faire demi-tour ? Oui car il m'a vu. Il porte sa tasse à ses lèvres avant de la reposer sur la table basse.

— Tout va bien, Ivy ? s'inquiète-t-il face à mon manque de réaction.

— Ah euh oui oui, excusez-moi. J'étais encore dans une phase de sommeil je crois.

— Qu'est-ce qu'on avait dit sur le vouvoiement ? Uniquement au bureau. Ici nous ne sommes qu'Ivy et Arès, pas une employée et son patron. Café ?

— Excusez...excuse-moi, me reprends-je en sentant le rouge me monter aux joues. Je prendrais plutôt un thé, s'il vous...te plaît.

C'est plus difficile qu'il n'y paraît de passer du vouvoiement au tutoiement, surtout quand la personne en face de vous, vous impressionne. Je n'ai pas peur d'Arès mais il dégage tellement d'assurance qu'en face de lui, je me sens minuscule. Il se lève pour partir dans la cuisine, je l'entends faire chauffer de l'eau dans la bouilloire et préparer une tasse où il glisse un sachet de thé à l'intérieur.

Et comme une idiote, je le mate pendant qu'il s'active à faire des choses aussi simples que ça. Son corps de dos, est encore plus beau que de face. Je ne pensais pas ça possible mais c'est le cas. Une importante musculature sans que ça ne soit de trop, des fesses rebondies et des cuisses tout comme des mollets de cycliste. Fait-il beaucoup de sport ? Oula stop, qu'est-ce qui me prend de mater cet homme ? C'est mon patron, il n'y a pas moyen que je m'aventure sur ce terrain.

PersévéranceWhere stories live. Discover now