Epilogue

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« Le bonheur ne s'achète pas, il se mérite à la force de nos efforts. »

Anonyme

1 an plus tard


P.O.V Ivy's


Le bruit des vagues qui percutent les rochers à l'aube, m'offre une sensation délicieuse de délivrance. Depuis plus d'un an, ma vie n'est plus la même, non elle est bien plus belle et agréable. Je ne survie plus, je vis, tout simplement.

Lorsque je me suis réveillée ce matin qui a suivi l'accident, que j'ai appris pour ma paralysie, j'ai pensé à tort que plus jamais je ne pourrais être heureuse. C'était faux. Les seules barrières en travers de mon chemin, c'était celles que je créais dans ma tête. Il est vrai que le monde n'est pas bien équipé pour faire se sentir à l'aise les personnes dans ma situation mais je m'étais fait une raison, décidant d'accepter ma nouvelle vie, mon nouveau moi et ce corps que je devais apprivoiser.

Plus d'une fois j'ai baissé les bras car dans la vie, il y a des hauts et des bas. Dans la mienne, j'ai connu une longue période avec des bas infernaux mais quand on est entouré des bonnes personnes, tout est possible, j'en ai fait l'expérience. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'être handicapé était une chance mais ça m'a appris une chose, notre apparence ne nous définit pas. On peut être aussi heureux avec un handicap, il suffit de le vouloir et de ne pas s'ajouter des charges mentales supplémentaires sur les épaules. Oh oui, ça je suis bien placée pour le savoir.

Ne jugez jamais quelqu'un à son physique, qu'il soit en fauteuil, amputé, aveugle, sourd, gros, mince, petit, grand. Personne n'a besoin qu'on lui apporte une touche de jugement en plus sur ce qu'il considère comme des défauts car on se détruit suffisamment seuls en étant un juge intransigeant.

Cette dernière année fut mouvementée, surtout depuis que j'ai accepté la proposition totalement folle de Arès, de faire le tour du monde mais comme le disait souvent ma grand-mère « les voyages forment la jeunesse et il faut bien qu'elle se fasse. » J'aimerais qu'elle soit encore là pour voir à quel point je suis heureuse aujourd'hui et combien je me suis battue pour l'avoir ce bonheur.

Bon le tour du monde promis par Arès ne s'est pas fait exactement comme prévu car d'abord nous avons dû faire face aux conséquences de ses révélations concernant son père. Comme c'était prévisible, la maison d'édition a fait face à de grandes difficultés avec des professionnels qui ont foutu leur nez partout, épluchant le moindre dossier pour chercher une autre bête noire. Les journalistes aussi, s'en sont donné à cœur joie dans cette affaire.

Monsieur Cooper aurait dû répondre de ses actes devant la justice mais quand on a une richesse comme la sienne et un très bon avocat, on s'en tire avec une bonne grosse amende et une assignation à résidence. J'ai trouvé ça injuste et puis j'ai compris que le pire pour lui, c'était de perdre l'image parfaite qu'il renvoyait. Qu'il perde son prestige mais aussi sa famille, ça l'a anéanti car Madame Cooper a bien demandé le divorce et elle a quitté le domicile familial.

C'était une période assez difficile mais ses fils et moi, avons été présents pour elle car même si je ne la connais pas vraiment, cette femme est extraordinaire. Elle m'a accueilli dans sa vie, dans sa famille et dans son cœur sans poser de questions. Ça m'a fait tellement de bien.

Quelques semaines après, nous avons passé noël tous ensemble chez mes parents, avec Madame Cooper, ses fils, Charly, Prune et Joy. Une belle famille recomposée. Ce dîner n'était pas gagné mais j'ai vraiment eu beaucoup de reconnaissance envers mes parents de faire cet effort pour moi et qu'ils fassent enfin les bons choix car nos deux familles ont assez souffert comme ça. C'était un réveillon particulier où même si Jonas n'était pas présent physiquement, il l'était dans notre cœur et notre tête. Le deuxième sans lui. Maman lui laisse toujours son assiette au bout de la table comme pour appeler son esprit à se joindre à nous.

PersévéranceWhere stories live. Discover now