Chapitre 45 {Arès/Ivy} Mise à jour des émotions

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« Le cerveau est le pire ennemi de l'être humain. Il est capable de vous convaincre qu'une chose est vraie sans prendre la peine de vérifier sa véracité.  »

Anonyme

P.O.V Arès's

En tombant sur elle dans la rue, j'étais surpris et je ne m'attendais pas à la trouver en train de se faire du mal. Il y avait tellement de colère dans ses gestes, que ça m'en fait encore froid dans le dos. Quand je lui ai demandé ce qu'elle faisait, elle a été incapable de me répondre, prostrée dans son silence comme si elle n'en revenait pas elle-même.

Ça fait des jours qu'on s'appelle, se parle par SMS mais à aucun moment, je n'ai senti qu'elle allait si mal. Bien au contraire, je pensais qu'elle commençait à aller mieux depuis qu'elle connaissait la vérité et qu'elle avait décidé d'avancer dans le chemin du pardon mais comme pour mon frère, j'avais tout faux. Elle non plus, je n'ai pas su voir à quel point elle allait mal et je m'en veux.

Je la ramène chez moi, essayant de ne pas trop attarder mon regard sur ses cuisses en sang que je perçois malgré son pantalon. Jusqu'où serait-elle allée si je ne l'avais pas arrêté dans son acharnement  ? Je ne préfère pas savoir. J'ai vu assez d'horreurs pour une vie entière.

Pas un mot, pas un regard, pas même un clignement de cils lorsque je la dépose sur le tapis moelleux dans ma salle de bain et qu'après lui avoir demandé son accord, je lui retire son pantalon tout en douceur pour voir l'étendue des dégâts. C'est assez impressionnant mais ça reste superficiel. Pourquoi se faire autant de mal  ? Est-ce que c'est à cause de moi  ? De mon frère  ?

En parlant de lui, il ne tarde pas à débarquer dans ma salle de bain en entendant que je suis rentré car il s'est installé chez moi depuis sa sortie de l'hôpital. Ma mère a bien insisté pour qu'il vienne chez eux mais il ne voulait pas voir mon père alors je lui ai proposé de s'installer chez moi car je préfère le savoir ici que seul face à ses démons.

C'est même très plaisant de l'avoir à mes côtés, depuis quelque temps on se rapproche, redevenant presque aussi complices qu'à l'époque. La présence de l'un, fait du bien à l'autre et réciproquement. On avait sans doute besoin d'en passer par là, pour comprendre à quel point être une famille est important. J'apprécie tellement de l'avoir à mes côtés, de pouvoir partager ce que je ressens avec lui, lui raconter mes journées et qu'il en fasse de même.

Kay ne se sent pas encore prêt à revenir au bureau et d'un sens ça me rassure car je le sens encore un peu trop fragile alors je préfère qu'il songe à lui, plutôt qu'à l'entreprise. Ce n'est qu'un travail après tout. Oui, il fut une époque où elle était toute ma vie mais avec tous ces événements j'ai revu le sens de mes priorités.

Mon frère s'approche de nous, sous le choc en découvrant les jambes d'Ivy.

— Ivy  ! Merde mais qu'est-ce qui s'est passé  ? Quelqu'un t'a agressé  ?

Toujours pas la moindre réaction. Elle est là physiquement mais psychologiquement, son cerveau ne semble pas capable de reprendre le contrôle pour nous répondre.

— Kay...pas maintenant s'il te plaît, murmuré-je en posant ma main sur la sienne.

Il comprend à mon regard attristé que ce n'est pas le moment car il n'insiste pas et sort même de la salle de bain pour nous accorder un peu d'intimité. Ivy est assise sur le sol, en petite culotte devant moi mais je n'y prête aucune attention car la seule chose qui me préoccupe, c'est son état. J'attrape ce qu'il faut pour la soigner et la porte jusqu'à mon lit pour lui passer l'un de mes jogging avant de rabattre la couette sur elle, ne tardant pas à la voir sombrer dans le sommeil.

PersévéranceWhere stories live. Discover now