Chapitre 48 {Arès} Rédemption

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« Plus la patience est grande et plus belle est la vengeance. »

Massa Makan Diabaté

P.O.V Arès's


— Princesse, s'il te plaît écoute-moi.

— Non j'en ai pas envie, Arès. Quand est-ce que tu arriveras à intégrer qu'il ne suffit pas de le vouloir pour que ça se fasse ? Je ne suis pas une machine alors arrête d'insister.

— Je sais bien que tu n'es pas une machine et je ne prétends pas que c'est simple mais tu as entendu les médecins comme moi, il n'y a rien d'anormal dans tes examens alors peut-être que...

— Que quoi, Arès ? Que je suis folle ? Merci, j'avais saisi l'idée. J'ai besoin d'être seule, ne m'attends pas pour dîner, je préfère rentrer chez moi.

— Ivy, s'il te plaît...

Sans me laisser le temps de la retenir, elle récupère son sac à main et quitte mon appartement. Je me laisse tomber sur mon canapé en prenant ma tête entre mes mains, totalement désemparé. Ça fait une semaine qu'Ivy se tenait debout devant ses parents et moi, pendant une seconde je me suis dit que j'étais en train de rêver car ça m'arrive souvent de l'imaginer comme elle était avant que nous ne débarquions dans sa vie avec mon frère, pour tout envoyer valser. Ça m'a rendu fou de joie pour elle, j'avais espoir que tout s'arrange mais il faut croire que les miracles peuvent se produire une fois et mettre bien plus de temps pour recommencer.

Suite à cet événement, nous nous sommes rendu à l'hôpital pour qu'elle y fasse des examens, nous avons parlé avec ses médecins et selon eux, il n'y a plus la moindre trace de lésion, comme la dernière fois où elle en a fait. D'après les spécialistes, même si médicalement il n'y a rien pour expliquer qu'elle soit toujours en fauteuil, ça ne veut pas dire qu'il n'y a rien. Ça peut être invisible ou le problème peut-être ailleurs mais Ivy se braque dès qu'on aborde le sujet. Elle se referme sur elle-même, gardant en elle ses angoisses, ses doutes et ses incertitudes.

Ça me tue qu'elle se retienne de se confier à moi car je suis là pour ça. Nous sommes un couple et c'est le genre de choses qu'on peut partager avec sa moitié, alors pourquoi ne le fait-elle pas ? Est-ce qu'elle manque de confiance en moi ? Je le comprendrais si c'était le cas mais il n'y a pas qu'avec moi qu'elle se braque, avec Charly, Kay et Prune aussi. Ses parents, je n'en parle même pas. Depuis que son père m'a collé son poing sur la figure en débarquant chez moi, elle a coupé les ponts avec eux, encore une fois et je m'en sais responsable.

Je déteste cette situation. Je déteste savoir qu'elle va mal, qu'elle a mal et qu'elle ne me dit rien. Je pensais que les choses étaient en train de s'arranger mais ce que je considère comme un miracle, Ivy semble le percevoir comme une nouvelle épreuve insurmontable. Moi, j'ai envie d'y croire. J'y vois comme une évidence, un signe du destin. D'après ses dires, c'est la deuxième fois qu'elle se retrouve debout sans savoir comment c'est possible et elle m'a aussi raconter que quelques fois, il lui arrive de ressentir des petites sensations dans les cuisses sans savoir si elle les imagine ou si elles sont réelles. Dans les deux cas où ça s'est produit, son corps a réagi parce qu'elle a eu peur pour quelqu'un à qui elle tenait, et si c'était ça la clé pour tout déverrouiller dans son esprit ? À  condition que ça ne soit pas au détriment de sa santé psychique car je ne veux pas qu'elle recommence à se faire du mal, comme la dernière fois dans le parc.

J'aimerais pouvoir faire tellement plus pour elle, être d'un soutien sans faille mais elle dresse des barrières entre nous dès que j'aborde le sujet alors j'évite de le faire parce que la dernière chose que je veux, c'est la perdre. Je suis devenu totalement amoureux de la relation que nous avons. C'est tendre mais passionné à la fois. Ce n'est pas la première fois que je tombe amoureux mais c'est la première fois que c'est aussi intense. Ivy est différente, je crois que c'est la bonne, que c'est la femme de ma vie.

PersévéranceWhere stories live. Discover now