Chapitre 13 {Ivy} - Mea Culpa

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« Le pardon est difficile à obtenir car certains maux ne disparaissent jamais totalement mais en trouvant le bon baume, tout est possible. »

Anonyme

P.O.V Ivy's


Est-ce qu'il existe un moment plus gênant que celui-ci ? J'en doute. Ah si, celui où il m'a découvert totalement nue, étalée comme une merde sur le carrelage de ma salle de bain. Je n'ai jamais eu si honte. Heureusement Kay n'insiste pas et m'accorde un peu d'intimité en sortant de la chambre. J'en profite pour enfiler mon short et un sweat vert large aussi vite que mon corps me le permet et je lui indique qu'il peut revenir car j'ai vu dans son regard, qu'il n'avait pas l'intention de me laisser tranquille.

Il revient s'allonger sur mon lit mais sur le côté cette fois, calant son bras sous sa tête, l'autre près de son visage tout en m'observant sans un mot. Peut-être attend-il que je prenne la parole en première, évidemment. J'ai réagi comme une gamine en prenant la fuite donc maintenant je dois assumer mes conneries.

— Comment tu as su où j'étais ?

— Oscar.

— Oscar ? répété-je en fronçant les sourcils.

— Le concierge de l'immeuble.

— Oh, donc cet homme n'a aucune notion de ce qu'est l'intimité des occupants de cet endroit. C'est bon à savoir. J'avais oublié à quel point c'était une commère celui-là.

— Ne lui en veux pas, il a juste voulu m'aider. Ce n'est pas un homme méchant, je t'assure. Pourquoi tu ne me donnes plus de nouvelles depuis un mois, Ivy ?

— Ça ne fait pas un mois...

— Si, ça fait précisément un mois, deux heures et trente-sept secondes, j'ai compté.

— Sérieusement ? m'étranglé-je, les yeux sortant presque de leurs orbites.

— Mais non andouille, je voulais juste que ça fasse hyper sérieux d'avoir fait ce décompte, s'amuse-t-il en riant légèrement.

— Moi je dirais plutôt que ça fait gros psychopathe détraqué ouais, si on ajoute à ça que tu es venu me trouver ici, t'es bon pour la prison ou l'hôpital psychiatrique, mon pauvre vieux, le taquiné-je en lui donnant un petit coup de poing dans le bras.

— Tu m'as manqué...

Sa réponse à peine audible comme si ça lui coûtait de me l'avouer, me prend de court. Lui aussi il m'a manqué mais ce n'est pas aussi simple que ça. Je pourrais lui répondre la même chose mais les mots ne trouvent pas la sortie de ma bouche alors pour toute réponse, je lui adresse un sourire timide et tire sur mes jambes pour adopter la même position que lui, sur le côté mais dos à lui. Ce n'est pas long avant qu'une source de chaleur dans mon dos ne se fasse ressentir, qu'une main se dépose contre mon ventre avec délicatesse et qu'un souffle chaud dans ma nuque, me provoque des frissons. Je ne bouge pas, totalement figée par cette proximité qui me rappelle ce qui s'est passé dans ma chambre, dans mon lit, la dernière fois. Chasse-toi ça de la tête Ivy ! Ça n'arrivera plus jamais.

— Tu vas enfin me dire ce qui se passe Ivy ?

— Où est Charly ?

— Je pense qu'elle est partie, du moins elle était en train de s'apprêter quand je suis arrivé. Ne détourne plus le sujet et dis-moi si la distance que tu as mise entre nous, c'est à cause du baiser.

— Oui et non, c'est compliqué.

— Je trouve ça simple moi, soit c'est oui, soit c'est non.

— Il y a de ça, oui.

PersévéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant