Chapitre 35 {Ivy} Libérée, délivrée

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« Rien ne vous emprisonne, excepté vos pensées. »

Marianne Williamson

P.O.V Ivy's

Ce qu'Arès et moi avons fait dans cette chambre, c'était de la folie. En temps normal, j'aurais laissé tout le négatif ressurgir et mes peurs m'empêchaient de vivre ce moment mais là j'ai plongé la tête la première dans cette folie car bon sang, ce que ça peut faire du bien de débrancher son cerveau un peu et de juste profiter ! Je me sens plus forte, plus belle aussi, plus femme.

C'est incroyable la façon dont il arrive à me faire sentir, rien qu'avec des mots, des regards et quelques caresses. J'imagine bien qu'il ne perçoit pas les choses de la même façon que moi, peut-être parce que je suis encore inexpérimentée dans ce domaine et pas consciente de mes atouts alors que lui, il a de l'expérience et il assume son corps parfaitement mais j'ai cru sentir qu'il avait aimé autant que moi, ce qu'on avait fait.

Certes, ce n'était sans doute que des préliminaires, voir des caresses d'adolescents qui découvrent le sexe mais ce que j'ai ressenti, c'était bien réel ça. Je ne sais pas si j'ai vraiment ressenti tout ce que je devais ressentir mais ça m'est égal car je peux le dire, non sans rougir, que j'ai pris du plaisir. C'était fort, intense, bouleversant. Comme une vague qui arrive à toute vitesse sur moi et qui m'emporte avec elle. Je veux connaître d'autres vagues avec lui parce que malgré son mensonge, et le fait que je sois toujours en colère et triste, j'aime être avec lui.

Arès est une sorte de mystère de la vie. Il a ce pouvoir merveilleux de changer les choses rien qu'en étant lui-même. Pendant qu'il me touchait, je ne me sentais plus comme l'handicapée que je suis, non je me sentais réellement femme, voir même désirable et ça, c'est la première fois que ça m'arrive. Ce qu'on a vécu ça m'a toute chamboulée alors qu'est-ce que ça sera le jour où on fera l'amour ? Non, ce n'est pas le bon moment pour y penser car même si Arès et moi avons pu nous retrouver un peu durant cette parenthèse enchantée, je suis ici pour une raison bien plus importante et je ne dois pas me laisser distraire.

Nous retournons sur les lieux de l'accident, le ventre vide pour ma part car je n'ai rien pu avaler au petit-déjeuner. C'est aussi difficile qu'hier et ça le sera autant de fois que je reviendrais ici, je crois parce que cet endroit représente là où ma vie s'est brisée, comme une sorte de lieu maudit. Nous avons beau chercher partout, il n'y a rien, rien de nouveau du moins, ni de mon côté, ni du côté du brun qui m'accompagne, c'est normal après pas loin de deux ans depuis l'accident.

Il a sans doute raison et c'est sans doute morbide de revenir ici mais j'en ai ressenti le besoin et j'ai décidé de ne plus m'empêcher de ressentir les choses. Je l'ai fait pendant bien trop longtemps et on voit le résultat, ça m'a fait plus de mal que de bien. Aujourd'hui je veux pouvoir faire face à tout, pas laisser les épreuves me marcher dessus sans pouvoir réagir.

En fin de journée, nous nous rendons au poste de police mais comme je m'y attendais, les policiers ne veulent pas communiquer sur l'affaire car soi-disant elle est classée. Est-ce une raison pour être aussi agressif ? Je ne sais pas, il y a quand même un peu de diplomatie à avoir dans ce genre de cas. Leur attitude est étrange, comme s'ils avaient peur de quelque chose ou plutôt de quelqu'un. Est-ce qu'on fait pression sur eux ? Qui ? Pourquoi ?

Sans réponses à mes questions, pas plus avancer qu'en arrivant ici mais mon estomac criant famine de ne rien avoir avalé de la journée, mon patron, amant ? Je ne sais même pas comment je dois l'appeler en fait, m'emmène dans un petit restaurant où on nous sort deux énormes hamburgers avec double ration de frites, que je sais d'avance, que je ne mangerais pas entier. J'y touche à peine, passant plus de temps dans mes pensées à jouer avec mes frites qu'à manger réellement, jusqu'à ce qu'une main se pose en douceur sur la mienne.

PersévéranceWhere stories live. Discover now