Chapitre 38 {Kay} L'apocalypse des révélations

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« Le mensonge peut sembler être une solution facile mais il ne fait que détruire lentement la relation et l'amour. »

Anonyme

P.O.V Kay's

*** Flash back de la nuit de l'accident ***


— Putain ! Putain ! Putain ! Toi, y'en a toujours que pour toi !

Je hurle en tapant sur le volant alors qu'Arès est en train de cuver sur le siège passager. Moi aussi l'alcool coule dans mon sang mais pas au point de ne plus savoir ce que je fais car je supporte mieux l'alcool que mon crétin de frangin. Je suis furieux et encore c'est un doux euphémisme de pour décrire mon état actuel. Je suis autant en colère que triste.

Il l'a choisi, encore une fois.

Depuis qu'on est enfants, ça a toujours été comme ça. Ça a toujours été Arès la priorité de mon père. Lui, l'enfant prodige à qui on pardonne toutes ses erreurs alors qu'à moi, on ne me passe rien. C'est à lui qu'on donne tout, tout le temps. J'ai l'impression d'être inexistants à leurs yeux et ça, depuis la naissance de mon frère.

Il n'a qu'un an de moins que moi mais quand il est né, j'ai cessé d'exister. Mes parents n'avaient d'yeux que pour lui car il est né grand prématuré et qu'il a passé de nombreux mois à l'hôpital pendant que moi, ce petit garçon d'un an qui avait besoin de ses parents, j'étais tout bonnement abandonné aux bons soins des domestiques comme si je n'étais qu'un animal.

Arès a grandi avec son lot de soucis de santé, monopolisant toute l'attention de nos parents. Il me les a volés. Il m'a volé ma vie et tous ces moments que je ne pourrais plus jamais récupérer. J'ai grandi dans son ombre, sans l'amour de mes parents. Un jour je me suis cassé le bras et la seule chose que mon père à juger bon de me dire, c'est d'arrêter de faire ma chochotte alors que mon frère était un guerrier lui.

Arès, encore et toujours, Arès.

J'ai passé mon enfance, mon adolescence dans son ombre. J'ai construit ma vie seul, sans le soutien de mes parents. J'ai fait des études de droit pour les rendre fiers mais ils ne s'y sont jamais intéressés. J'ai bousillé des années de ma vie pour obtenir leur reconnaissance alors que j'ai détesté étudier le droit. Mais non, ce n'était jamais suffisant pour eux.

— Bordel, ralenti Kay ! Ralenti, on va avoir un accident !

— Ferme la Arès, je te jure ferme la. Tu ne crois pas que tu en as assez fait hein ?

— Mais en quelle langue il faut te le dire ? Je ne savais pas que papa prendrait cette décision ! hurle mon frangin de sa voix trop alcoolisée.

— Non évidemment, toi tu ne demandes rien et tu obtiens tout ce que tu veux. L'amour et la fierté des parents et maintenant, l'entreprise familiale ! C'était à moi, Arès ! Ça devait être à moi !

Mon père me l'avait promis. Les contrats en place chez le notaire. Je devais être celui qui reprendrait la maison d'édition car j'étais le premier enfant né. J'ai donné tout ce que j'avais, pour un jour qu'il me confie ce poste. Il n'a fallu qu'une putain de soirée, une maudite mondanité pour que notre père décide d'envoyer tout ça valser en confiant les rênes de l'entreprise à Arès. J'accélère en dépassant quelques voitures alors que mon abruti de frangin s'agrippe au tableau de bord.

— Je n'y suis pour rien Kay. Je n'ai jamais voulu de ce poste et tu le sais. Ralentis, je t'en supplie.

— Tu n'es qu'un menteur Arès ! Et si tu penses sincèrement ce que tu dis, c'est pire que tout. Tu ne te rends même pas compte qu'il n'y a toujours eu que toi, seulement toi pour eux, pesté-je en tapant à nouveau sur le volant.

PersévéranceWhere stories live. Discover now