Persévérance

Chapitre 26 {Ivy} Questions - réponses sous tension

« Gardez autour de vous les gens qui ne veulent que vous voir être la meilleure version de vous-même, ce sont les plus rares. »

Tony Gaskins

P.O.V Ivy's

Dire que je suis surprise, serait un doux euphémisme pour décrire mon état en découvrant la présence de mon patron sur ce perron. C'est le dernier endroit où j'aurais pensé le trouver. Combien est-ce qu'il y a de probabilité, vu la distance à laquelle nous sommes de Londres, pour se retrouver au même endroit en même temps ? Très peu. Je sais que le destin est imprévisible et aime nous surprendre mais là j'en reste stoïque.

Pire, j'ai envie de me réfugier dans un coin pour me cacher depuis qu'il a annoncé qu'il allait passer la nuit ici car Kay lui a proposé vu que sa voiture est HS. Merde Kay, pourquoi tu as fait ça aussi ? Je sens le rouge prendre pleine possession de mes joues en repensant à tout ce que j'ai raconté à mon ami au sujet de mon patron, y compris que je l'ai vu nu sous ma douche et que nous avons dîné ensemble.

Qu'est-ce qu'il va s'imaginer maintenant ? Qu'est-ce qu'il va penser de moi ? Pitié, qu'il ne fasse pas de remarques déplacées ou de commentaires gênants ou je ne survivrais pas à cette soirée. On rentre tous dans la maison, Monsieur Cooper découvre les lieux avec un grand enthousiasme. Le temps qu'on en fasse le tour, le livreur arrive pour nous apporter les courses et mon patron se propose de préparer le dîner avec Charly qui se propose en tant que commis.

Il cuisine donc, plus j'en apprends sur lui et plus je suis surprise, dans le bon sens. Il n'est plus le sale connard prétentieux qui ne respecte rien qu'il était quand nous nous sommes rencontrés. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à me décrisper alors ? Pendant toute la visite, j'étais tendue, à l'affût de la moindre parole de Kay qui pourrait trahir mes confessions. J'en profite qu'il soit dans la cuisine avec mon amie pour poser ma main sur l'avant-bras de Kay.

— Est-ce qu'on peut faire comme si je ne t'avais rien raconté sur lui ? m'inquiété-je en me mordant la lèvre.

— Pourquoi ? Tu as peur que je lui balance au détour d'une conversation que c'est un vrai connard ? s'amuse-t-il. Parce qu'il a vraiment l'air d'en être un.

— Arrête, pitié, Kay. C'est déjà assez gênant comme ça ok ? Et puis c'est juste pour une soirée donc tu peux faire un effort, s'il te plaît ? Pour moi, le supplié-je en lui faisant mon regard de chiot.

— Je ne peux rien te refuser quand tu me fais ces yeux-là. Est-ce que j'ai le droit à un bisou en échange de mon silence ?

— Profiteur !

Je lui donne une tape dans le bras avant de rire et de m'approcher pour déposer un baiser chaste sur ses lèvres car la soirée vient de prendre une tout autre tournure, mon patron est de la partie et je ne peux pas avoir l'air d'une dévergondée alcoolique devant lui donc je vais devoir me tenir. De la cuisine, ils nous préviennent que le dîner sera prêt dans une vingtaine de minutes, ce qui me laisse le temps de faire un passage par la salle de bain pour me faire une toilette rapide.

Lorsque je reviens dans le salon, j'interromps visiblement une conversation entre mon patron et mon ami car les deux hommes, tout deux debout à côté du canapé, se toisent du regard  et ont cessé de parler à mon arrivée. J'interroge Kay du regard qui se défend avec des gestes, me promettant qu'il n'a rien dit de mal. Je respire un peu mieux et me sens bien plus à l'aise depuis que j'ai pu me passer un coup de gant et me changer car la maison a beau être super équipée, elle n'a malheureusement pas le nécessaire pour un handicap comme le mien.

Charly revient de l'extérieur où elle était sortie fumer une cigarette alors qu'elle est censée arrêter, elle se défend en levant les mains à son tour pour plaider son innocence. Le dîner est prêt alors nous passons tous les quatre à table. Je place mon fauteuil à côté de Kay alors que Charly se place en face de moi et Arès, en face de mon ami. La situation reste étrange mais les conversations sont assez fluides, surtout entre Charly et Arès, à croire que le contact passe plutôt bien entre eux.