Persévérance

Chapitre 7 partie 1 {Ivy} - Turbulences

« On croit que les rêves, c'est fait pour se réaliser. C'est ça le problème des rêves, c'est que c'est fait pour être rêvé. »

Coluche

P.O.V Ivy's

Ses mains caressent mes joues, c'est tellement doux, comme la caresse du vent. Il me sourit et dépose ses lèvres dans mon cou. C'est à la fois chaud et tendre, je ne touche plus terre car il y a tellement longtemps qu'aucun homme ne m'a touché ainsi. Je me sens sensible comme si c'était ma première fois. Mon corps est en ébullition. Kay glisse ses mains sur mon ventre et se fraye un chemin entre mes cuisses avec son petit sourire taquin. Ses doigts s'insèrent entre mes lèvres intimes, faisant sortir un cri étouffé de ma bouche.

BIIP BIIP BIIP BIIP

J'ouvre brusquement les paupières, le regard fou. Je regarde sous la couette, personne. Je tâtonne la place à côté de moi dans le lit, elle est vide. De l'autre main, j'attrape mon téléphone pour éteindre ce foutu réveil que j'ai oublié de désactiver alors que je ne travaille pas aujourd'hui. Depuis quand est-ce que je fais des rêves érotiques ? Bon sang ça ne m'était pas arrivé depuis l'adolescence quand mes hormones ont commencé à me travailler. Ça avait l'air tellement réel que j'ai le cœur qui bat comme un fou, les joues rouges et surtout la sensation que je vais sentir ses doigts à tout moment entre mes cuisses.

Non ! Non stop ! Ça suffit Ivy ! T'es complètement malade ma pauvre fille !

Mais est-ce que j'ai vraiment imaginé cette proximité avec Kay hier soir dans ma chambre après qu'il m'est trouvé par terre dans la douche ? Je ne crois pas. C'était bien réel ça mais après m'avoir mis mon jogging, il n'a rien tenté de plus. En revenant dans ma chambre, il a même fait semblant qu'il ne s'était rien passé. Il a soigné l'écorchure à mon bras en trouvant ça amusant d'y mettre un pansement avec des lapins, il faut dire que je n'avais que des pansements pour enfants dans ma trousse à pharmacie, sans savoir pourquoi.

Et il est parti parce qu'il a compris que j'étais vraiment fatiguée et que j'avais besoin d'être seule. Est-ce que j'aurais aimé qu'il reste ? Je crois mais c'est mieux qu'il soit parti car je ne peux pas lui faire croire des choses qui n'arriveront pas. Kay est très beau, je ne dis pas le contraire et il faudrait être aveugle pour ne pas se laisser séduire par lui, quoi que, quand j'y pense, même aveugle il a des arguments pour nous faire craquer. Il est intelligent, marrant et tout est tellement fluide avec lui.

Non je ne peux pas l'envisager de cette façon, je ne suis pas prête. Je n'accepte pas les changements de mon corps alors il ne peut pas le faire pour moi. Kay est juste mon voisin et un bon ami, rien de plus. Il faut que j'arrive à mettre les choses au clair avant qu'il ne s'imagine des trucs. Pour ma part, je crois que c'est trop tard vu le rêve qui vient de me rendre fiévreuse.

En parlant du loup, mon portable vibre à côté de moi signe que j'ai reçu un message. Il s'agit d'un MMS, je clique pour ouvrir et essaie de comprendre de quoi il s'agit. La photo est prise de près, c'est très lisse avec un petit point marron au milieu mais je n'arrive pas à savoir de quoi il s'agit. Non, j'ai beau tourner mon téléphone dans tous les sens, zoomer dessus, je ne comprends pas. Peut-être ne suis-je pas bien réveillée pour comprendre ce que Kay m'envoie ou peut-être suis-je encore trop perturbée par mon rêve coquin. Je vois qu'il tape son message.

« J'ai vu ton cul, voilà le mien, comme ça on est à égalité. »

Mes yeux menacent de se faire la malle. Je balance mon portable à l'autre bout du lit en portant mes mains à ma bouche. Non il n'a pas fait ça ! Est-ce que Kay vient vraiment de m'envoyer une photo de ses fesses ? Mon Dieu ! Ce type est fou en fait ! Et il me donne un sacré coup de chaud dont je n'avais pas besoin. Mais maintenant que j'y pense, vu l'angle de la photo, elle semble avoir été prise sur le côté et le point marron dessus, ressemble à un grain de beauté. Kay a un grain de beauté sur la fesse. Mon portable vibre à nouveau, je tire sur le drap pour le ramener à moi, c'est encore lui.