Red Butterfly [Mitsuya x OC]

14 - Renaissance du papillon

Une fois devant la porte de l'usine, Himeko confia la crosse de hockey à Arisa.

– Garde-moi ça tu veux ? Dit-elle. Je peux pas rentrer avec au foyer. Je viendrai te donner mon uniforme aussi dès que j'aurai l'occasion.

– Alors tu reviens vraiment Hime ?

Himeko secoua la tête.

– Non, je vous aide à réparer les conneries de Hôko, c'est tout. J'ai pas l'intention de replonger. Ma vie maintenant, elle n'est plus ici. Je refuse de perdre tout ce que j'ai construit.

Elle jeta un œil à Arisa par-dessus son épaule.

– Mais je suis comme toi Arisa, ajouta-t-elle. Je peux pas regarder des amies s'enfoncer dans la merde sans les aider.

Arisa souriait sous son masque devina Himeko. Elle sortit son téléphone de sa poche et regarda l'heure. Elle s'aperçut que le dernier train était parti.

– Et merde, il y a plus de train !

– Je te ramène ? Dit Arisa.

– Je veux bien, mais dépose-moi assez loin pour pas qu'on te voit.

Assise à l'arrière de Arisa, sur sa CB400, Himeko laissait le vent lui fouetter le visage. Cette sensation aussi lui avait manquée, celle de filer sur la route à moto enveloppée par la nuit.

– Dis Hime, dit Arisa. Ta SR, elle est devenue quoi ?

Himeko ressentit un pincement au cœur. Sa Yamaha SR400 Monocylindre. Si un objet pouvait être votre meilleure amie, pour elle ça aurait été cette moto. Elle, et la crosse de hockey qui l'avait accompagnée des années. Mais plus la moto à dire vrai. Elle repensa à la clé qu'elle avait conservée et qui prenait maintenant la poussière dans sa chambre.

– Je ne sais pas, dit Himeko. Je crois qu'elle a été vendue.

Arisa ne dit pas un mot. C'était elle qui lui avait trouvé le surnom de Papillon Rouge à leurs débuts.

Quand tu slalomes entre les voitures, avait-elle dit, ton feu arrière me fait penser à un papillon rouge !

Le nom lui avait plu et c'était comme ça que tout avait commencé.

Parvenues à Omotesandô, Arisa s'immobilisa près de la gare.

– Ici, c'est bon ? Lui demanda-t-elle en se tournant à demi.

Himeko descendit.

– C'est très bien. Je dirai que je suis allée me dégourdir les jambes si on me pose des questions.

Elle hésita et reprit.

– Ça va aller maintenant tu crois ?

Elle parlait des filles. Arisa la regarda, puis elle détourna les yeux.

– Putain Hime, dit-elle, c'est pas à toi de poser cette question.

Elle resta un moment silencieuse et poursuivit sans la regarder.

– Je suis désolée Hime. C'est de ma faute si toute cette merde est de retour dans ta vie. Au final, c'est toujours toi qui nous sauve le cul. Il y a des choses qui changent pas.

Himeko examina son profil. Arisa, comme Hôko, étaient ses deux plus vieilles amies. Elles avaient fondé le Papillon Rouge ensemble, elles s'étaient toujours battues côte à côte. Elles s'étaient soutenues dans les bons, comme dans les mauvais moments.

– Dit pas de conneries Ari, dit-elle. Je suis là parce que je l'ai décidé. C'est comme ça qu'on fonctionne, tu as oublié ? On est là les unes pour les autres, rien de plus.