Red Butterfly [Mitsuya x OC]

56 - Tenjiku

Le soleil se levait sur les tours de Yokohama et il faisait scintiller la surface de la mer. Sur le toit du building, le vent froid de janvier était tranchant comme une lame, mais Izana Kurokawa ne semblait pas le sentir. Il leva la tête vers Kisaki et Hanma, debout derrière lui.

– L'uniforme du Tenjiku te plaît Kisaki ? Demanda-t-il.

Ce dernier ne répondit pas.

Ils allaient le payer. Tous. Les membres du Toman et Hanagaki Takemichi le premier. Par leur faute, tous ses rêves avaient volé en éclat et Mikey l'avait expulsé du clan. Son plan minutieusement préparé était parti en fumée à cause de ce petit bâtard et de ses amis.

Mais Kisaki n'avait pas dit son dernier mot. Cette fois, Hanagaki ne pourrait rien faire. Le Toman serait à lui, Mikey serait à lui. Et Hinata Tachibana aussi.

– Tu es sûr de toi ? Reprit Izana. Tu ne pourras plus revenir en arrière ensuite.

Autour d'eux, les hauts gradés du clan, tous membres de la génération brutale, suivirent la direction du regard de leur chef. Le visage de Kisaki n'exprimait pas la moindre hésitation. À côté de lui, Hanma paraissait beaucoup s'amuser.

– Je pourrais te poser la même question Izana, répondit Kisaki. Ça te convient ? Tu ne vas pas faire marche arrière au moins ?

Izana sourit. Un sourire qui faisait froid dans le dos.

– Tu sais Kisaki, dit-il en ramenant les yeux sur l'horizon, durant les dix années que j'ai passé en foyer, une seule personne s'est souciée de moi. Les autres, ma propre sœur y compris, ont juste fait comme si je n'existais pas. Alors, à mes yeux, ils n'existent plus non plus et ils peuvent bien mourir.

Hanma pouffa de rire.

– Ce type est cinglé, souffla-t-il.

Kisaki n'avait pas de doute à ce sujet, Izana Kurokawa était cinglé. Mais c'était exactement pour cela qu'il s'était tourné vers lui. Izana était la personne qui lui permettrait de mener à bien sa vengeance et de reprendre son projet là où il l'avait laissé.

– Dans ce cas, reprit Kisaki, je m'en chargerai personnellement.

Izana leva un œil surpris vers lui.

– Vraiment ? Dit-il. Tu n'es pas obligé tu sais.

– Cette fois je veux être sûr que rien ne viendra perturber mes plans, répondit Kisaki. Et pour cela, le meilleur moyen c'est que je fasse le boulot moi-même.

– Je vois, dit Izana.

– En échange, reprit Kisaki, je voudrais que tu fasses quelque chose pour moi.

– Hmm ?

Izana le regarda par-dessus son épaule et Kisaki poursuivit.

– Je veux que tu butes une petite salope qui croit qu'elle peut me menacer devant tous les capitaines du Toman. Je veux que Onihime crève.

Deux semaines plus tard, trois cents membres du Tenjiku débarquaient en plein centre de Shibuya. Leurs uniformes rouges, comme une marée sanglante, submergèrent les quartiers de Tokyo appartenant au Toman et tous ceux qui croisèrent leur chemin furent passés à tabac. Comme le dit Ran Haitani, si on veut détruire le Toman, on doit frapper vite et fort pendant que leur garde est baissée et ne pas hésiter à employer tous les moyens, même les plus traîtres.

En l'espace de seulement quelques jours, quantité de membres du Toman finirent à l'hôpital, gravement blessés.