Red Butterfly [Mitsuya x OC]

75 - Épreuve

Commença alors pour le jeune couple la période la plus difficile qu'ils aient connue. Dès le lendemain, Himeko alla trouver le gérant du restaurant pour lui demander de lui confier les horaires de nuit en plus de ses heures de travail habituelles.

– Ça fait beaucoup trop Mitsuya san, lui dit-il en se grattant le front. Même pour toi.

– Je vous assure que tout ira bien, répondit-elle. J'ai de la réserve et puis c'est important.

– Tu te rends compte de la charge de travail que cela représente ?

Himeko s'en rendait compte, mais la perspective qui s'était offerte à Takashi l'exaltait tellement qu'elle savait qu'elle pouvait en venir à bout.

– Laissez-moi essayer un mois, dit-elle. Si passé ce délai vous pensez toujours que c'est une mauvaise idée, alors je reprendrais mes horaires habituels et nous chercherons quelqu'un pour faire le service en soirée !

Tomiyoku Nobu réfléchit et il se laissa fléchir.

– Un mois, dit-il. Si dans un mois je me rends compte que la fatigue nuit à ton travail, on arrête.

– Marché conclu !

De son côté, Takashi se mit à l'ouvrage comme un acharné. Il avait la chance de pouvoir à nouveau faire ses preuves et, cette fois, il ne s'agissait pas d'un concours où les participants devaient présenter deux modèles, mais bien d'un défilé qui réunirait tous les grands noms de la couture mondiale ! S'il surmontait cette épreuve, c'en serait fini de leurs difficultés ! Il pourrait enfin avoir une véritable carrière et offrir à Himeko la vie dont il avait rêvé pour eux.

Toutefois la tâche était immense et il se demandait plusieurs fois par jour s'il parviendrait à en venir à bout.

La tête dans les mains, Takashi reprit pour la millième fois les croquis qu'il avait commencés. Il les étala devant lui et les examina. Tout cela, c'était bon, mais pas assez à ses yeux. Il manquait quelque chose. Quelque chose qui ferait passer ses créations de belles à inoubliables.

Irrité, il chiffonna les esquisses et les jeta d'un geste rageur.

C'est le moment que choisirent Hakkai, Yuzuha et Arisa pour sonner à la porte.

Depuis qu'ils avaient appris la nouvelle, les Shiba, le plus souvent accompagnés de Arisa, passaient à l'appartement dès qu'ils avaient un moment de libre. Hakkai avait déjà déclaré que c'étaient eux qui défileraient en priorité pour Takashi et Arisa n'avait rien objecté.

– T'as une sale gueule, le salua Yuzuha lorsqu'il vint leur ouvrir la porte.

Contrarié, Takashi préféra ne pas répondre. Il retourna à sa table de travail.

– Alors, ça avance Taka ? Demanda Hakkai.

Trois mois s'étaient dejà écoulés et Takashi n'arrivait toujours pas à choisir le thème à aborder. Où plutôt, il avait trop d'idées en tête et aucune ne lui semblait à la hauteur de ce qu'il voulait réaliser.

Yuzuha s'installa sur le canapé et elle tendit la main.

– Fais un peu voir tes derniers croquis, dit-elle.

Takashi piocha quelques dessins dans la poubelle où il venait de les jeter et il les déplia pour les lui montrer. Yuzuha était de bons conseils, depuis le temps qu'elle traînait dans le monde de la mode, elle avait vu assez de créations pour juger d'un coup d'œil la qualité de ce qu'elle avait sous les yeux.