42 - Châtiment

678 68 1
                                    

Les deux types se pressèrent dans la ruelle en jetant des coups d'œil derrière eux.

– Traîne pas ! Je te dis que c'est pas norm...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Une batte de baseball l'atteignit en pleine mâchoire et il s'effondra, les yeux révulsés.

– Aaah, mince, dit une voix en sortant de l'ombre. Je l'ai assommé.

Hôko s'accroupit et elle essaya de soulever une paupière de sa victime pour voir s'il allait reprendre connaissance. Trois autres filles parurent derrière elle.

– S'il est KO, dit l'une, je te préviens : c'est toi qui le porte, je m'en occupe pas.

– Ouais, ouais, dit Hôko en se relevant, je sais.

Elle se tourna vers le second garçon.

– Et l'autre ? Dit-elle. Il va nous suivre gentiment où il va falloir le convaincre lui aussi ?




Le chantier, désert pour la nuit, regroupait tous les membres du Papillon rouge. Himeko était assise au centre, sur un engin éteint, les coudes sur les genoux, devant cinq garçons ligotés avec du ruban adhésif.

– Les revoilà, dit une fille.

Le cercle des sukeban s'ouvrit et Hôko parut avec ses trois camarades. Elle portait un corps inconscient sur l'épaule et les autres poussaient devant elle le dernier membre de la bande de Osanaï qu'elles cherchaient.

Hôko laissa tomber son chargement sans précaution et le type reprit connaissance en toussant sous le choc.

– Hey, Hôko, dit Arisa. On avait dit en un seul morceau.

Hôko le regarda.

– Il est en un seul morceau.

– Te fais pas plus bête que tu l'es, soupira Arisa.

Au milieu de la foule des filles, un des garçons se mit à pleurer.

– Pourquoi je suis là ? Pleurnicha-t-il. J'ai rien fait moi... Pourquoi je suis là ?

Celui qui était évanoui un instant plus tôt, reprit ses esprits. Il se mit à genoux et s'aperçut qu'il avait les mains attachées dans le dos. Autour de lui, ses camarades regardaient tous dans la même direction. Il vit alors Himeko installée à quelques pas, le manteau au papillon rouge posé sur les épaules et sa crosse de hockey appuyé contre l'engin de chantier sur lequel elle était assise.

– Vous êtes là, dit-elle, pour payer pour ce que vous avez fait à Chioki et à son petit ami.

Elle n'avait pas élevé la voix, mais ça n'était pas nécessaire. Autour d'eux, le silence régnait.

L'un des types se redressa tant bien que mal sur ses pieds.

– C'est qui ça, Chioki ? Dit-il.

Himeko le dévisagea et il continua.

– Je sais pas qui c'est, mais je sais que si vous nous relâchez pas, c'est tout le Toman que vous allez avoir sur le dos !

Plusieurs filles rirent dans l'assemblée.

– Le Toman, dit Himeko, vous a déjà lâché. Comment pensez-vous qu'on vous a trouvés ?

Le voyou blêmit.

– Tu mens...

– Je m'en fous de ce que tu penses, répondit-elle.

Red Butterfly [Mitsuya x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant