50 - Une vieille amie

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Hôko marchait devant, Arisa et Ota derrière elle. Arisa traînait les pieds.

– C'est encore loin, Hôko ?

S'il y avait une chose que Arisa avait en horreur, c'était les surprises, Hôko le savait pourtant.

– C'est bon, dit Hôko par-dessus son épaule. Fais pas la gueule, on y est presque !

Elle avait appelé Arisa à la première heure ce matin-là et Arisa s'était laissée convaincre de la rejoindre sans rien en dire à Himeko. Elle avait quand même emmené Ota avec elle. La gamine la suivait partout ou presque depuis que Hime avait décidé que ce serait elle qui hériterait du Papillon. Arisa se demandait quand Himeko lui en parlerait. Sûrement pas tout de suite, elle attendait certainement que la petite soit prête.

– C'est là ! Dit Hôko.

Elle pressa tout à coup le pas, comme une gosse le matin de Noël, et Arisa et Ota durent accélérer l'allure pour se maintenir à son niveau.

Hôko s'arrêta devant l'entrée d'une casse automobile. Le sol, boueux, était jonché de cadavres de voitures et deux piles plus nettes dessinaient un chemin entre les squelettes désossés.

Arisa grimaça sous son masque.

– Pourquoi on est là Hôko ?

Hôko s'engagea dans l'allée sans un ombre d'hésitation.

– Attends, tu vas voir ! Dit-elle.

Elle avait troqué ses talons contre des rangers et souleva des giclées de boue sur son passage. Ota et Arisa lui emboîtèrent le pas, avec moins d'enthousiasme toutefois.

– Putain, elle fait chier... Grommela Arisa.

– Qu'est-ce qu'on fait ici Arisa senpai ? Demanda Ota.

– J'en ai pas la moindre idée. Cette grosse conne de Hôko a encore eu une idée à la con je parie.

Ota n'insista pas. Elle avait appris avec le temps que quand Arisa Akimoto était de mauvaise humeur, il valait mieux éviter de lui parler.

Hôko se dirigea vers le fond de la casse, contre le mur en tôle qui se dressait entre la rue et les carcasses, et elle tourna sur elle-même.

– C'était par ici, murmura-t-elle, j'en suis sûre...

Arisa et Ota la rejoignirent.

– Hôko, si tu m'as fait venir pour rien je te colle mon poing dans la gueule.

Hôko ne l'entendit pas.

– C'est là ! Dit-elle.

Elle se dirigea vers un tas de carcasses à demi effondré et tira le guidon d'une moto de sous les décombres. Elle se tourna vers Arisa, un sourire aux lèvres.

– Je cherchais des plaquettes de frein pour ma GS, dit-elle, quand je suis tombée dessus par hasard !

Cette fois, Arisa s'avança, les yeux écarquillés. Elle baissa le masque qu'elle portait du doigt, le souffle coupé.

– C'est ce que je crois ? Dit-elle.

Elle s'accroupit devant l'engin presque complètement désossé et tendit la main vers le réservoir sur lequel persistait quelques traces de peinture rouge. On pouvait encore discerner une aile de papillon. Arisa n'osa pas y toucher.

– Ouais, dit Hôko. C'est la bécane de Hime.




Arisa n'arrivait pas à y croire. La Yamaha SR 400 Monocylindre que conduisait Himeko quand elles avaient fondé le gang toutes les trois. Cette moto, c'était une légende à elle toute seule. Une multitude de souvenirs remonta à l'esprit de Arisa et la voix de Hôko la ramena à la réalité.

Red Butterfly [Mitsuya x OC]Where stories live. Discover now