65 - Fureur

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Quelques jours plus tard, Himeko réussit à trouver un peu de temps pour parler à Takashi seul à seul. Enfin essayer de lui parler. Pas un instant, les mains de Taka ne cessèrent de s'agiter. Il dessinait, découpait, déchirait et recommençait inlassablement.

– Je vais bientôt déménager du foyer, dit-elle. Ils ont besoin d'une chambre là-bas et je me suis dit qu'il était temps pour moi.

– Hmm... Répondit-il.

– Je pense aussi laisser tomber le lycée, reprit Himeko. Je vais avoir besoin d'un vrai travail pour payer mes factures, même si je continuerai à toucher des aides pendant encore un moment. Le patron du restaurant a proposé de m'embaucher à temps plein. Il dit qu'il est content de mon travail, ça fait plaisir !

Takashi tourna rapidement les pages d'un classeur qui contenait des échantillons de tissus de toutes sortes. Il en sélectionna plusieurs et recommença à prendre des notes.

Himeko se pencha en avant et elle le prit dans ses bras, son front appuyé contre son épaule. Takashi s'immobilisa un instant. Il passa sa main dans son dos comme il l'avait fait avec Mana, puis il se remit au travail.

Himeko se leva, les membres lourds.

– Je vais préparer le dîner, dit-elle.

Même elle, entendit la note de désespoir qui avait percé dans sa voix.

Une fois en cuisine, elle se sermonna.

Il a besoin de temps, arrête de l'embêter avec tes histoires. Vous en parlerez plus tard, quand il ira mieux.

Sauf qu'elle commençait à se demander si Takashi irait un jour mieux.




Grâce à l'aide de madame Kanami, Himeko trouva un petit appartement dans le quartier de Azabujûban, dans le sud de Roppongi. Le lotissement ne faisait que deux étages et les logements étaient un peu vieillots, mais le quartier était calme et les environs plutôt sûrs. En plus, elle n'était qu'à quinze minutes en train de son travail.

Hôko et Arisa vinrent l'aider à transporter ses affaires et, en une demi-journée, Himeko était dans ses murs.

Toutes les trois avaient quitté le gang désormais et le Papillon Rouge ne leur appartenait plus, même si elles restaient des espèces de légendes vivantes aux yeux des membres. Arisa avait trouvé un travail dans un konbini non loin de chez elle et Hôko partageait ses journées entre un travail dans une usine de la zone industrielle et la société de déménagement de ses parents pour laquelle elle travaillait tous les week-end.

– Comment il va ton mec ? Demanda Arisa.

Elle s'était appuyée contre la rambarde de la fenêtre pour regarder la rue en contrebas. Hôko tourna la tête pour les regarder, mais elle ne dit pas un mot.

– C'est pas joyeux, reconnut Himeko. Cette histoire, avec Draken, ça l'a vraiment brisé.

– Je vois, répondit Arisa. Tu crois qu'il va réussir à remonter la pente ?

Himeko ne sut que répondre. Si on lui avait posé cette question un mois plus tôt, elle aurait répondu oui sans hésiter, mais maintenant elle n'était plus sûre de rien.

– Je ne sais pas, dit-elle finalement. Avec le temps, j'imagine que oui.

– Vous n'allez pas rompre, si ?

La question n'était jamais venue à l'esprit de Himeko.

– Non, dit-elle. En tout cas moi, je n'ai aucune intention de le quitter et sûrement pas maintenant. J'attendrai qu'il aille mieux, peu importe le temps que ça lui prendra.

Red Butterfly [Mitsuya x OC]Where stories live. Discover now