Red Butterfly [Mitsuya x OC]

52 - Même pas peur !

À côté de Arisa, Hôko ouvrait et fermait convulsivement les poings.

– Calme-toi débile, lui dit Arisa. C'est du passé tout ça. Le mec a payé, et Hime aussi. De toute façon, elle voulait pas que j'en parle.

Arisa inspira et reprit.

– Mais je m'en veux, dit-elle. J'aurais dû être là. Je l'aurais arrêtée. Je suis sûre que j'aurais pu, quitte à lui mettre mon poing dans la gueule. La vérité, c'est que Hime, elle a toujours été là pour nous sortir de la merde, elle a jamais hésité à se salir les mains pour nous, et nous, on s'est reposée sur elle et on l'a laissé tout faire à notre place. Elle a eu raison de vouloir quitter le gang en sortant de taule. Franchement, si j'avais pu faire autrement, je l'aurais laissé tranquille. Elle mérite une vie normale.

Hôko baissa la tête sans un mot.

– Pourquoi elle est revenue si elle voulait plus de cette vie-là ? Demanda Draken.

Arisa désigna Hôko du pouce.

– Parce que cette grosse conne a fait de la merde ! Dit-elle. Et parce que j'ai pas réussi à l'arrêter seule.

Derrière elle, Mitsuya et Draken les regardaient en silence.

– Mais je ferai pas deux fois la même erreur, dit Arisa. Cette fois, je serai là, je la lâcherai pas. Elle aura plus à tout faire toute seule. Si elle a besoin que je me batte à ses côtés, je répondrai présente, et si il faut que je la cogne pour la ramener à la raison, je serai là aussi.

Elle se tourna vers Mitsuya.

– T'as l'air d'être quelqu'un de bien mec, dit-elle, mais garde bien à l'esprit que je laisserai personne faire du mal à Hime.

– On est deux dans ce cas, lui répliqua-t-il.

Draken éclata de rire et détendit l'atmosphère.

– Mais c'est qu'ils vont se taper tous les deux ! Dit-il.

Ota pouffa de rire et Hôko rigola à son tour.

Devant eux, se profila l'entrée de la casse automobile. Hôko pressa le pas.

– Allez, venez ! Dit-elle.

Draken examina longuement la carcasse de la moto. Les roues avaient disparu depuis longtemps, comme la selle et une partie du cadre. L'échappement, en trop mauvais état, avait été laissé en place. Pareil pour la fourche, complètement tordue. La bonne nouvelle, c'est que le moteur semblait n'avoir pas trop souffert, mais il aurait quand même besoin de réparations.

Il soupira et se passa la main sur le crâne. Derrière lui, Mitsuya, Arisa, Hôko et Ota attendaient son verdict.

– Vous voulez que je sois franc ? Dit-il.

– Vas-y, dit Arisa.

Draken lui jeta un regard par-dessus son épaule.

– Ça vous coûterait moins cher d'en dégoter une nouvelle que de remettre cette épave en état.

Il ramena les yeux sur la moto.

– Je sais pas pourquoi vous voulez à tout prix retaper cette bécane et pas une autre, mais je pense que ça vaut pas le coup. Oubliez-la et changez vos plans.

– C'était la moto de Himeko, intervint Mitsuya.

Draken le regarda, puis il regarda les filles derrière lui. Enfin il revint à l'engin, ou à ce qu'il en restait.