Red Butterfly [Mitsuya x OC]

20 - Aveux

– On les laisse partir comme ça ? S'écria Baji. Je suis encore chaud moi !

– Lâche l'affaire Baji, dit Mitsuya.

Peyan vint à son niveau.

– Dis Mitsuya c'était pas ta...

Mitsuya l'arrêta d'un geste.

– C'est bon Peyan.

Toutes les informations tournaient dans sa tête et elles s'emboîtaient comme les pièces d'un puzzle.

Oniroku Himeko, Oni Hime.

Elle était en maison de correction et elle vient de sortir.

Derrière Arisa, sur sa CB400, Himeko avait l'impression qu'elle était à deux doigts de vomir. Elle avait la sensation de vivre un cauchemar.

Qu'est-ce que Takashi faisait là ?

Elle serra la crosse de hockey qu'elle n'avait pas lâchée et, pour un peu, elle l'aurait balancée sur le bord de la route pour se débarrasser de l'objet en même temps que de sa frustration. Les lèvres pincées, elle avait envie de hurler. Le visage stupéfait de Taka ne cessait de revenir devant ses yeux, elle avait beau le chasser, il était toujours là.

Himeko ferma les yeux, laissant le vent lui fouetter le visage. Devant elle, Arisa ne dit pas un mot.

Lorsqu'elles atteignirent la planque des Papillons Rouges, Himeko jeta sa crosse dans un coin de l'entrepôt.

– Merde ! Dit-elle. Merde ! MERDE !

Elle donna un coup de pied dans un des barils qui bascula à terre, répandant son contenu de braises sur le sol et roula un instant avant de s'immobiliser.

– MERDE ! Répéta Himeko sous le regard des membres de son gang qui l'avaient accompagnée.

La seule qui connaissait la raison de sa colère préféra garder le silence. Himeko ressentait une fureur comme elle en avait rarement connue. Elle avait envie de frapper, de mordre, de hurler.

Mais surtout, elle avait envie de pleurer.

Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Finalement, elle retira son manteau et elle le jeta à la suite de la crosse avant de se tourner vers Arisa.

– Je rentre, dit-elle, ramène-moi.

Arisa ne se le fit pas répéter et toutes les deux quittèrent les lieux.

Arrivées non loin du foyer, Arisa coupa le moteur. Elle sembla sur le point de parler, mais un œil au visage du Himeko la persuada de garder le silence. Jamais elle ne l'avait vue aussi bouleversée.

Himeko rejoignit sa chambre et elle se roula en boule près de la fenêtre. Les larmes qu'elle avait retenues depuis qu'elle avait croisé son regard débordèrent et elle serra le poing contre sa bouche pour étouffer ses sanglots.

Pourquoi est-ce qu'il était là ? Se répéta-t-elle à nouveau. Tout allait si bien, alors pourquoi avait-il fallu qu'il la voit ?

La lueur d'incrédulité stupéfaite qu'elle avait lue dans son regard ne cessait de revenir la hanter. Himeko serra les paupières pour faire disparaître cette image qui semblait s'être imprimée sur sa rétine.

Le bourdonnement de son téléphone lui fit rouvrir les yeux. C'était un message de Takashi.

Je suis dehors