Chapitre 44

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PDV Lucy

Je ne réalise pas. C'est une blague n'est-ce pas ? C'est juste mon frère qui s'amuse, il va débarquer derrière moi, me faire peur et je l'engueulerai. Puis on ira acheter des glaces au marchand ambulant tout en se racontant nos dernières semaines. Je prendrai nutella/chocolat blanc, ma préférée tandis qu'il choisira menthe et fraise. Je me fouterai de lui parce que ces deux parfums ne vont pas ensemble mais comme d'habitude il ne m'écoutera pas me répétant que c'est trop bon. Il finira par me mettre sa glace dans le nez en riant comme un gamin. Il me tirera la langue avant de m'aider à m'essuyer et plaquera un gros bisou sur ma joue pendant que je ferai genre de bouder. Sa bouille trop mignonne viendra à bout de moi et on continuera à marcher tandis qu'il m'énumérera le nombre de fille avec qui il a couché, comment ce sont passées ses dernières soirées. Je lui ferai un mini sermon sur le fait qu'il devrait prendre sa vie en main, et on rira parce que je ne suis pas du tout crédible. Je m'inventerais une vie parce que même si je l'aime plus que tout je ne veux pas le mettre au courant de tout ça, le mettre en danger. On finira par se quitter, il me ferra un gros câlin en me répétant à quel point il me déteste.

Mais je reviens sur terre en entendant encore la voix au téléphone. Elle doit bien essayer de m'appeler depuis 10 minutes sans que je ne répondes. Ce n'est pas sa voix.

- Mademoiselle Hollers ? Vous êtes la ? Vous m'entendez ?

Je réalise que ce n'est pas une blague. Ma main tremble.

- Oui ?

- Ah, j'ai cru vous avoir perdu. Votre frère a été admis dans notre hôpital, pouvez-vous s'il-vous-plaît venir au plus vite ?

- Que se passe-t-il, qu'est-ce qu'il a ?

- Je ne peux rien vous dire au téléphone.

- J'arrive.

Je raccroche aussitôt. L'hôpital est à 30 minutes à pieds, et je n'ai pas de bus. Mais je ne réfléchis pas, et je cours, aussi vite que je le peux. J'arrive rapidement contrairement à ce que je pensais. Dans le hall, je tremble. Pas de fatigue, mais de peur. C'est peut-être pas grand-chose non ? Peut-être juste un malaise, rien de grave. Je fonce dans les couloirs et là je la vois. Je vois son visage, ses larmes. Ma mère. Et je comprends. C'est pas juste un malaise. Elle ne serait pas là et dans cet état pour si peu.

Je fonce vers elle et je m'accroche à ses épaules. Son regard trempé entre en contact avec le mien et me vrille le cœur. Alors que je lui demande des explications, affolée, elle n'arrive pas à me répondre et ré-éclate en sanglots en se laissant tomber sur une chaise du couloir. J'ai peur.

Un médecin vient vers nous, et je m'empresse de lui demander ce à quoi ma mère ne peut pas me répondre. Il aborde un air peiné et mon cœur se serre un peu plus. Il semble chercher les bons mots.

- Votre frère à été renversé par une voiture il y a environ une heure. Il est arrivé dans un état critique ici.

- Mais... mais maintenant il va bien n'est-ce-pas ?

Je redoute sa réponse et les longues secondes qu'il met à me répondre ne me rassurent pas plus.

- Nous avons fait tout notre possible... malheureusement, l'état de votre frère était trop grave. Je suis désolé.

La vérité s'impose en moi comme un coup de massue.

Mort. 

Mon frère est mort.

PDV Matt

Je regarde l'heure, pour la énième fois de la journée. 19h. Je sais qu'elle est partie voir son frère et qu'elle avait besoin de le retrouver et tout ça, mais bon ça fait longtemps là, et ça commence à m'inquiéter. J'essaye de ne pas trop y penser, elle va surement pas tarder hein ?

Je sursaute quand un bruit de verre qui se brise retentit vers la cuisine. Moi et les gars, qui étions au salon, nous dirigeons vers la pièce où se trouve normalement Marie et Zoé. Cette dernière est devant le poste de télévision de la cuisine, la main sur la bouche, les yeux écarquillés qui menace de déborder de larmes et un verre brisé au sol. Marie tente de comprendre ce qu'il se passe. Mon regard se tourne sur la télévision, où il raconte aux infos qu'un gars est mort renversé en début d'aprem.

Marie : Zoé, il se passe quoi là ? Tu as quoi ?

Elle ne répond pas et reste fixée sur la télé. Elle connaissait peut-être ce gars ? Je décide de lui demander directement, au moins, on sera fixés.

- Tu connais ce gars ?

Elle tourne instantanément le visage vers moi, comme sortie de sa transe.

- Matthews...

Son ton m'interpelle, et le fait qu'elle utilise mon prénom en entier encore plus. Je le sens pas bien là. Pas bien du tout.

- C'est son frère.

Jack : C'est le frère à qui ? Soit plus précise chou s'il-te-plaît.

Mais moi je n'ai pas besoin de plus pour comprendre.

- Putain Lucy...

Tous se retournent vers moi, choqués.

Josh : C'est une blague ?

Je ne répond pas et me dirige vers mon téléphone au pas de course. Une sonnerie puis deux, mais pas de réponse. Je retente, mais toujours rien. Je commence à m'inquiéter de plus en plus. Son frère est très important pour elle, même si elle ne le voit pas souvent, je le sais. Je n'imagine pas l'état dans lequel elle doit être et ne pas pouvoir être avec elle dans ce moment ne me rassure absolument pas.

PDV Lucy

Je suis chez moi. Mon vrai chez moi. Ma mère pleure encore toutes les larmes de son corps dans sa chambre. Pas moi. Je n'en ai pas versée une seule. En faite, j'ai l'impression de ne rien ressentir, d'être une coquille vide de toutes émotions. Je me suis enfermée dans la chambre. Sa chambre.

Il n'y a pas grand-chose à l'intérieur. Faut dire qu'il y passait pas beaucoup de temps. Je regarde un peu partout et tombe sur une photo. Il n'y en a qu'une seule dans sa chambre. C'est nous. Juste nous deux. On la prise l'année dernière, à la plage. Il venait de me jeter dans l'eau après que je lui ai lancé du sable pendant qu'il bronzait. Il m'avait couru après sur un bon 100 mètres avant d'enfin m'attraper. Ma mère nous a pris à ce moment-là. Je suis dans ses bras, et il s'apprête à me jeter. Mes yeux sont fermés tandis que je ris aux éclats. Lui me regarde avec malice et amour fraternel, un grand sourire sur le visage. Cette photo est magnifique. Je me dirige vers ma chambre et attrape son t-shirt de basket, qui me servait autre fois de pyjama. C'était son préféré. Il avait fini par me laisser devant mon insistance. De toute façon je lui piquais toujours discrètement. Je le met sur moi et respire son odeur. Son parfum est encore là, et pourtant, cela fait longtemps qu'il ne l'a pas porté, et il a été lavé depuis. Pourtant elle semble incrustée dans les fibres du tissus. Ou bien c'est juste mon imagination. Je reviens dans sa chambre, attrape le cadre et me glisse dans son lit en le serrant contre mon cœur. Je devrai être en bas, dans les bras de ma mère, mais je ne peux pas. Je veux juste être seule avec mon frère, son souvenir. J'ai abandonné mon téléphone. Les gens doivent s'inquiéter, Matt péter un câble. Mais je m'en fous. Rien ne m'atteint. Et quand je m'endors, il n'y a toujours aucunes larmes sur mes joues.


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Voilà ! Bon honnêtement, il devait sortir mercredi, mais vu que je suis extrêmement douée, j'ai oublié. Oui je sais, bravo moi ;) 

Des avis ? Vous aviez deviné ce qu'il allait se passer ? La réaction de Lucy ? Quelle va être la suite ? ;) 

J'espère qu'il n'y a pas trop de fautes, je suis passée en coup de vent pour le publier histoire de pas vous faire attendre trop longtemps, du coup j'ai pas vraiment eu le temps de relire désolé :)

Kiss :*

On parie bad boy ? - Bad Boy Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant