Chapitre 70

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PDV Lucy

Mes yeux s'ouvrent, et papillonnent à de nombreuses reprises, tentant de s'acclimater à la clarté de la pièce. Je ressens une légère douleur à l'entrejambe, qui me rappelle ce qu'il s'est passé hier soir. Mes joues rougissent, et je sens la chaleur monter en moi quand je me rappelle de la sensation ressentie. Ou plutôt, des sensations.

Je mentirais en disant que j'ai ressentit ce qu'on appelle du plaisir. Au fond je le savais. La réalité n'est pas comme dans tout ces livres, où l'on nous fait croire qu'il n'est pas difficile de prendre son pied en perdant sa virginité. Non, il faut le dire. La première fois fait mal. Elle n'apporte pas le plaisir que l'on attends. Mais elle peut être agréable. Je n'ai pas ressentit ce que les livres décrivent, mais je l'ai trouvé parfaite telle qu'elle était. Elle était douce. Elle était avec la personne que j'aime. Et ça, ça la rends parfaite. Parce que c'est comme ça que ce doit être.

Mon cœur rate un battement quand je me rends compte de ce que j'ai dis. Mais à quoi bon nier. J'aime Matthews Done, le chef de gang, le criminel. Celui qui a parié qu'il aurait toutes mes premières fois, et qu'il me détruirait. Mais aussi celui qui m'a sauvé, autant des autres, que de moi même. Il n'a pas gâché ma vie. Il l'a égayée. Il ne m'a pas détruite, il m'a réparée.

Je me tourne dans le lit, pour le regarder.

Mais il n'y a personne. Je relève la tête, le cherchant dans la pièce. Je tends l'oreille, mais n'entends pas le bruit de la douche. Ma main trouve les draps, mais ils sont froids. Il est parti, et depuis longtemps. Les jambes tremblantes, sentant l'angoisse et la peur me gagner, je me lève. Je descends les escaliers, presque en courant. Le salon, la cuisine, même le sous-sol, tout est vide. Je vais dans le garage. Sa voiture n'est plus là. Comme sa veste n'était pas sur le porte manteaux. Et ses chaussures n'étaient pas dans l'entrée.

Comme un automate, je remonte dans notre chambre. Ou devrais-je dire dans sa chambre ?

Je m'assois sur le lit, touchant une nouvelle fois du bout des doigts ces draps froids où je me suis laissée aller. Alors que penser maintenant ? Que signifie son absence ? Il m'abandonne, maintenant qu'il m'a eu. Il me brise le cœur, comme c'était prévu ? Tout ça n'était réellement qu'un pari alors...

Je dois être stupide. Je dois aimer souffrir. Qui se donnerait à l'homme qui a juré de la détruire. Qui aimerait cet homme. Qui lui aurait donné son cœur et son corps sur un plateau, polissant la lame du couteau pour qu'il lui plante. Même pas dans le dos. De face, en te regardant droit dans les yeux. Te rappelant à quel point tu as été conne de croire que tout ça était réel. Que ça durerait éternellement.

Les larmes ne coulent même pas. Je ne lui en veux pas non plus. Je m'en veux à moi. De ma faiblesse. J'aurai du savoir, dès l'instant où nous avons passer ce pari, que je perdrais. Que je ne devais pas m'attacher à lui. Il n'est pas une personne à laquelle on s'attache. Il n'est pas une personne que l'on attache. Il sera toujours libre. Un solitaire. Un amant. Un joueur.

C'est un homme. Ce n'est pas mon homme. Et toute la différence est dans ce tout petit mot. Pas grand-chose. Mais un pas grand-chose qui fait mal.

PDV Matthews

Appuyé contre ma voiture, je regarde l'horizon devant moi. Seul au monde, mon cerveau tourne à mille à l'heure, cherchant en vain les réponses à de trop nombreuses questions. Mais il y en a une qui revient en boucle. Pourquoi suis-je parti ?

Comme un lâche, je me suis rhabillé. Sans un bruit, ni un regard, surtout pas un au revoir. Je mis mes baskets, enfilé ma veste en cuir, attrapé mes clés de voiture. Et j'ai conduit. Jusqu'ici. Trop vite sûrement, mais je ne vais pas dire que je m'en souviens. Ou bien que j'en ai quelque chose à faire.

Je n'arrive pas à penser. Ou peut-être qu'au contraire, je pense trop. Je ne sais pas. Je ne sais plus.

Je la revois, je revois ses lèvres, je revois son corps. Je ressens les mêmes choses que j'ai ressentit il y a quelques heures. Mais est-ce que tout ça a de l'importance ?

Je l'aime. Putain je l'aime, et ça, c'était pas prévu dans le contrat.

C'est beau l'amour. Ça, c'est ce que dise les gens normaux. Dans mon monde, l'amour ça tue. Au sens propre. Aimer c'est condamner l'autre à mourir. C'est se tuer soi-même. Je ne le sais que trop bien. Il est mort pour avoir aimer. Et il l'a tuée aussi. Suis-je prêt à courir ce risque ? Ma vie, la sienne, cela en vaut-il la peine ?

Sûrement pas. Alors je dois la laisser partir. En suis-je capable ? De la savoir loin ? De la savoir, avec un autre ? Non. Jamais. Alors que faire ?

Je voudrais être un autre. Ne pas être ce chef de gang. L'avoir rencontré différemment. Mais au fond j'aime ma vie. Et j'aime l'avoir rencontré de cette façon, l'avoir aimé de cette façon.

Je suis rempli de paradoxe. J'aime ce que je déteste, je déteste ce que j'aime. Je veux le blanc et le noir, le ying et le yang. Je la veux elle sans la vouloir.

Je ne peux pas dire que je nage dans un océan de question. En réalité, je suis en train de sombrer. Et j'ai peur de l'entraîner avec moi.  

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Nos protagonistes sont en plein doute ! Comment cela va-t-il se finir ? 

Ils s'aiment mais n'ose se le dire, c'est rageant n'est-ce pas ? 

En tout cas, il ne reste plus que quelques chapitres avant la fin, 3 ou 4 peut-être, plus l'épilogue ! 

Pour ceux qui lisent JS, du coup vu l'heure, le chapitre sera là demain. 

Prochain chapitre dans la semaine ! Sur ceux, 

Kiss :*

On parie bad boy ? - Bad Boy Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant