Karaoké

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En média U2 - Pride (In The Name Of Love)

Le bruissement des feuilles dans les arbres m'apaise. Cette légère brise qui apporte un petit air de fraicheur est la bienvenue par la fenêtre ouverte de ma chambre. Les volets sont entrefermés et, allongée sur mon lit, je me repose. Indifférente aux bruits du dehors qui me parviennent. Des moteurs, des rires. Je les entends à peine.

Le déjeuner s'est déroulé à l'ombre des arbres, animé comme d'habitude. Storm m'avait expliqué que dans certains clubs, les hommes étaient d'un côté, les femmes et enfants de l'autre. Ici, ce n'est pas le cas. Tout le monde se mélange. Les familles, les gens seuls, les anciens, les plus jeunes. Il n'y a pas de codes spécifiques pour les repas. Sauf quand c'est quelque chose d'officiel. Comme une réunion du club par exemple. Là chacun reste à sa place.

Storm me court après dès qu'il me voit sans mon chapeau. Sans parler de la crème solaire dont le tube diminue à vue d'œil. Mon père, ce midi, n'a pas vraiment compris pourquoi je mangeais autant. Seuls Christie, Damon et Storm ont sourit, le nez dans leur assiette. Oui j'ai faim. Un peu plus que d'habitude mais j'ai faim. Je ne me gave pas non plus mais j'ai bon appétit. Plus que d'ordinaire il est vrai. Donc mon papa, en voyant ce que j'ingurgitais, n'a pas pu s'empêcher d'apostropher Storm. En l'accusant de ne pas me nourrir correctement. Ce dernier a roulé des yeux, secoué la tête, marmonné quelque chose que je n'ai pas compris puis a continué de manger comme si de rien n'était.

Je n'avais qu'une envie : éclater de rire et annoncer la bonne nouvelle. Mais non. Je ne l'ai pas fait. Je dois trouver une autre façon de le faire. Quelque chose d'amusant si possible. Un truc qui marque l'évènement. C'est sur ces réflexions propres à moi même que le repas s'est terminé. J'ai abandonné tout le monde en prétextant un coup de chaud et le besoin de me reposer au frais une heure ou deux. C'était un peu vrai sauf que c'était plus un coup de fatigue.

Allongée sur mon lit, j'écoute la brise dans les arbres comme une berceuse et m'endors doucement ainsi. C'est une douce caresse qui me réveille. Un effleurement sur mon ventre au départ, puis qui s'immisce à l'intérieur de mon short. Je bouge un peu mais mes membres sont comme engourdis, ensommeillés. Un souffle chaud contre la peau de mon cou tout d'abord puis quelque chose d'humide derrière mon oreille, qui me fait gémir. Je rêve tout simplement.

Mais cette délicieuse sensation continue. Un peu plus dans mon short. Sur le tissu de ma culotte pour commencer, puis doucement sous le tissu. Je bouge de nouveau, et le contact s'arrête. Je remue un peu pour le retrouver, et il revient. Plus longuement cette fois ci.

Mes yeux sont toujours fermés. J'ai peur de les ouvrir. Peur de découvrir que je ne fais qu'un rêve. Pourtant le souffle chaud dans mon cou est toujours là. J'ose remonter mon bras et mes doigts croisent ses cheveux. J'incline légèrement la tête et nos lèvres se frôlent. Je le sens sourire puis les effleurer doucement. Juste une fois. Comme pour me montrer qu'il est bien là. Juste derrière moi.

Taquin, il continue sa délicieuse torture avec ses doigts alors que je me colle à son torse plus fermement. Un gémissement m'échappe et il me gronde gentiment, d'une voix à peine audible :

"Chut! On est au chalet mon cœur, pas chez nous"

Je souris à mon tour et me laisse aller, contre la paume de sa main, cherchant à accentuer le contact de ses doigts à l'intérieur de moi. La vague approche, dangereusement. Il le sait. Il le sent.

"Laisse toi aller, bébé, murmure t'il. Jouis pour moi"

Et elle m'emporte. Dévastant tout sur son passage. Comme des millions d'étoiles qui explosent en même temps. Mes doigts accrochés à son bras, ma bouche contre la sienne, je tente de reprendre mes esprits mais je n'en ai pas envie. J'ai encore envie de rester là où j'étais. D'y retourner. D'y rester plus longtemps. De ne jamais en repartir.

Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora