Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

Aimer ou haïr?

En média The Police - Every Breathe You Take

Six mois plus tard.

Aujourd'hui

Hier j'étais heureuse. Hier tout allait bien. Mais hier n'existe plus. Il a laissé sa place à un aujourd'hui qui ne veut plus rien dire et à un demain incertain.

Pourquoi?

L'oreiller est trempé des larmes qui ont coulé sans cesser une seule seconde. Que s'est il passé? Comment en est on arrivés là? Qu'ai-je fait? Autant de questions qui pour le moment ne trouvent aucune réponse plausible. J'ai mal. Intérieurement. Et physiquement. La douleur est telle qu'elle me plie en deux et me coupe la respiration. Je le déteste. De toutes mes forces.

Je n'arrive pas à dormir. A quoi bon d'ailleurs puisque mes rêves seront peuplés de lui. Encore et toujours. Lui qui vient de me blesser. Lui qui vient de me trahir de la pire des façons.

L'année écoulée me revient en mémoire et je cherche un indice, un tout petit rien qui m'aurait mis la puce à l'oreille. Qui m'aurait fait comprendre quelque chose que je ne voyais peut être pas. Mais rien. Aucun grain de sable n'est venu enrayer ce paisible vie que nous avions. Aucun obstacle n'était venu se mettre en travers de notre chemin. Tout allait bien. Enfin je le croyais. 

J'avais repris mes cours, après mon congé maternité et pour la première fois, j'allais devoir laisser Hayden à des étrangers. Des personnes qu'il ne connaissait pas. Je mentirai en disant que je n'étais pas angoissée. Ce n'était pas la même chose quand il était avec sa famille, c'était différent. Là, il partait dans l'inconnu et j'avais beau me rassurer intérieurement, c'était difficile. 

Le premier matin, j'ai eu du mal à partir. Je ne sais plus si c'est Hayden qui était en position koala ou moi, sa maman, mais il  a fallu que Storm joue l'homme des cavernes pour me faire sortir de la crèche. Le deuxième matin, j'étais arrivée avec une valise, persuadée qu'Hayden manquait de tout. Valise qui m'a gentiment été redonnée le soir même par la puéricultrice qui m'a affirmé qu'ils avaient tout ce qu'il fallait pour s'occuper des enfants. Sans compter sur mon portable qui m'a été confisqué par Storm sous prétexte que mes appels intempestifs perturbaient le sommeil des enfants à force. Une vraie mère poule j'étais devenue. Je n'oublie pas les larmes. Celles-là bien présentes le premier jour, puis le deuxième, le troisième aussi. Oui j'ai pleuré tous les matins, la porte de la crèche à peine passée. C'était difficile malgré tout. 

Le temps a passé vite. La fin d'année universitaire se profilait à l'horizon, avec ses habituelles révisions pour les examens de seconde année. Quelques jours plus tard, nous étions en vacances. Bien méritées et avons profité d'Hayden au maximum. Que ce soit chez nous, ailleurs, ou chez mon père. On était bien. Et les résultats sont arrivés : nous avions réussis. Encore une fois. Et passions en troisième année. Pas tout à fait la dernière ligne droite mais on y était presque. Moi qui voulais faire une pause, ce n'était plus à l'ordre du jour. J'aimais ce que je faisais. Et si j'avais eu peur de ne pas réussir à concilier le tout au départ, ce n'était plus qu'un mauvais souvenir. Je passais du temps avec Hayden, et j'avais enfin compris que je ne l'abandonnais pas, comme j'avais pu l'imaginer auparavant.

Le mois d'août est caniculaire cette année. Les températures très élevées nous obligent à quitter l'appartement très tôt pour aller profiter du peu d'air frais qu'on puisse trouver. Et comme l'année dernière, nous prenons nos quartiers au plan d'eau. Les grands arbres qui bordent le petit sentier près de l'eau nous permettent de profiter de l'ombre notamment pour Hayden. Puis les autres nous rejoignent, et c'est une joyeuse bande bien bruyante qui trouble agréablement le calme environnant. L'avantage, dans ce genre de situation, c'est qu'il y a toujours quelqu'un pour surveiller Hayden, ce qui nous permet d'en profiter un peu. Pas longtemps bien évidemment mais juste assez pour faire une courte pause.