Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

Premiers instants

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Il est né depuis à peine quelques minutes mais cela ne m'empêche pas de pleurer comme une madeleine. Une vraie fontaine. Et Storm est dans le même état que moi. Comment un si petit être peut il autant chambouler le cœur des gens.

Je n'ai aperçu que quelques secondes sa frimousse mais je suis tombée amoureuse de lui. Mon petit bonhomme. Mon petit garçon. Je trouve Storm calme, très calme. Trop calme même. Inhabituel chez lui. Je suis même surprise de l'avoir vu dans cet état. Mise à part les larmes qu'il a versé lui aussi, il ne fait pas le pitre ou ne râle pas. Bizarre!

Storm a quitté le bloc opératoire. Il le fallait. Le personnel médical termine de s'occuper de moi et sa présence n'était vraiment pas indispensable. J'apprends que je vais avoir des agrafes, ce qui ne me ravit pas réellement. J'ai cette image en tête d'une agrafeuse géante qui planterait ses morceaux métalliques dans ma peau, sans omettre le bruit que cela ferait. Beurk! Je grimace et aussitôt, l'infirmière près de moi me demande si ça va. Je hoche la tête et ferme les yeux un instant avant de les ouvrir de nouveau.

"Est ce que vous pouvez me donner des nouvelles de mon bébé?" demandais-je

Elle sourit et d'une voix rassurante, me répond :

"Il va très bien. Il est actuellement avec la puéricultrice pour les premiers soins. Je suppose que le papa est avec lui"

"D'accord" soufflais-je.

"Vous allez bientôt le voir, ne vous inquiétez pas" me dit elle comme si elle sentait mon impatience

Elle m'explique ensuite que je vais devoir aller en salle de réveil, pour s'assurer que tout va bien par rapport à l'anesthésie que j'ai eu et qu'ensuite, je pourrais remonter dans ma chambre.

J'ai du m'assoupir puisque c'est le mouvement du lit qui me réveille. On m'emmène en salle de réveil. Je regarde sans les voir les longs couloirs du service, puis les parois métalliques de l'ascenseur. Je me laisse bercer par le bruit, pas trop désagréable, puis me retrouve dans une grande salle, où sont disposés de nombreux lits. Les patients qui s'y trouvent, dorment, ou commencent à s'éveiller, des suites d'opérations plus ou moins longues. Pleurs, gémissements, plaintes, râles en tous genres, me parviennent.

J'aimerai quitter cet endroit au plus vite et retrouver ma famille. Celle que je viens de construire. Je n'ai pas encore pu le prendre dans mes bras. Je n'ai pas ressenti ce que toute maman ressent quand on lui pose son enfant sur elle. Non je ne sais pas ce que c'est. Je sais qu'il ressemble à son papa. Pour le peu que j'en ai vu. Qu'il avait ses petits poings serrés comme moi, sa maman. C'est une émotion indescriptible que de se dire que j'ai mis au monde un enfant. Mon enfant.

Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête. Tellement de merveilleux sentiments qui m'assaillent. Je suis encore perdue dans mes pensées quand un infirmier anesthésiste m'informe, après avoir vérifié mes constantes, que je peux remonter dans ma chambre. Enfin!

J'ai hâte. J'aimerai leur dire d'aller plus vite. De prendre leur élan pour que le lit roule à une vitesse au dessus de la normale. J'aimerai arriver tout de suite dans ma chambre et les voir. Le voir.

Les voix que j'entends dans le couloir, au fur et à mesure que nous approchons, m'indique que je ne suis plus très loin. Je les aperçois enfin. Mon père, Damon et Grincheux. Debout dans le couloir. Ils attendent et se précipitent vers moi lorsqu'ils voient le lit arriver dans leur direction.

Je suis assaillie de toute part. Recevant les félicitations d'usage. Sentant des mains ébouriffer mes cheveux, ou des lèvres se poser sur mon front. Le tout dans un brouillard indescriptible. Les effets de l'anesthésie sont encore présents et j'ai un peu de mal à réaliser tout cet empressement de leur part. C'est à peine si mon lit peut accéder dans la chambre. Il faut que l'infirmière hausse un peu la voix pour qu'ils s'écartent et nous laisse passer. Puis c'est la voix de Storm qui résonne ensuite, au moment où l'infirmière se retire.