Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

Désaccords

En média Linkin Park - Shadow Of The Day

Un mois plus tard

Hayden est un bébé adorable. Déjà quatre semaines qu'il est parmi nous, nous comblant de sa présence. Moi qui avais tellement d'appréhensions en rentrant à la maison, qui avais peur de ne pas y arriver, c'est tout le contraire. Chacun a trouvé son rythme de croisière, et cette nouvelle vie à trois est parfaite. Du moins en l'apparence car depuis deux jours l'ambiance est relativement tendue entre Storm et moi. Il n'approuve pas une décision que je m'apprête à prendre. Et je ne le comprends pas. 

Dans la voiture qui nous emmène chez mon père où nous nous rendons aujourd'hui, le silence est pesant. Hayden dort paisiblement dans son cosy, installé comme il se doit à l'arrière du véhicule. Concentrée sur la route, je jette des coups d'œil furtifs vers Storm de temps en temps. Je l'entends soupirer puis aperçoit sa silhouette se tourner vers moi. Mais il ne dit rien. Ce n'est pas une décision que je prends à la légère, au contraire. J'ai pesé le pour et le contre. Et quand je lui en ai parlé, il était surpris puis, contre toute attente, n'était pas d'accord. Je faisais une grosse bêtise selon lui. Je ne pense pas pourtant.

Exceptionnellement, je conduis. Moment rarissime dont je profite. De toutes façons, je n'ai pas trop le choix vu que Storm a un énorme pansement, immobilisant son index et son majeur droits. Un accident idiot, survenu au moment où je lui faisais part de cette décision à laquelle je réfléchissais depuis quelques jours et qui me semble être la meilleure solution. Malheureusement, mes paroles n'ont pas eu l'effet escompté puisqu'il s'est coincé les doigts en essayant de déplier le transat acheté pour Hayden. Un couinement aigu est sorti de sa gorge et après qu'il ait exprimé sa douleur corporelle à grands coups de noms d'oiseaux tous aussi sympathiques les uns que les autres, j'ai pu m'approcher de lui. Le regard mauvais qu'il m'a lancé à ce moment là m'a confirmé ce que je pressentais : il était en colère. Après moi. 

"Quand tu envisages de m'annoncer des conneries pareilles, évite de le faire lorsque je suis en train de bricoler" grince t'il en se secouant la main

"Fais moi voir" dis je 

Il me tend sa main, visiblement à contrecoeur, que je prends délicatement dans la mienne. Pas de plaie ouverte, ni de fracture. C'est déjà ça. Je le touche à peine, me contentant d'effleurer du bout des doigts les endroits meurtris. 

"Je vais te mettre de l'arnica" proposais-je

"Non! s'écrie t'il. Je vais le faire moi même" dit il en allant vers la salle de bains. Je le regarde s'éloigner et me rassoit sur le canapé. Quand il revient, quelques minutes plus tard, je n'ai toujours pas bougé de ma place. Sans dire un mot, il s'agenouille et tente de reprendre le montage du transat. Je continue de l'observer jusqu'à ce qu'il abandonne. La notice est ramassée et jetée dans le carton d'emballage, tout comme le transat qui en prend le même chemin. La boîte est soulevée puis déposée dans un coin du salon. 

Storm ne parle toujours pas. Il fait des allers retours, range ce qu'il trouve à ranger mais ne prononce pas une parole. Je comprends vraiment pas sa réaction.

"Storm?" 

Je dois lui expliquer pourquoi. Qu'il comprenne ce que ça représente pour moi. Son absence de réponse confirme, une fois de plus, qu'il n'est pas d'accord avec moi. Je me lève du canapé, et viens me planter face à lui, posant mes mains sur son torse pour l'empêcher d'avancer. Le regard fuyant, il ne me regarde pas, se contentant de fixer un point loin devant lui. 

"Il faut qu'on en parle"

"Pour dire quoi? Tu as pris ta décision non? Je ne vois pas ce que tu pourrais dire de plus" grogne t'il