Black Angels Tome 2 (Version n°2 suite)

Vivre sans lui (partie 1)

En média Pink - Beautiful Trauma

Premier jour sans lui

Le réveil est douloureux. J'ai mal. Mon corps me fait mal. Et puis ces machines, ces appareils, tous ces fils. Je ne comprends rien. C'est le visage de mon père et d'un homme inconnu que j'aperçois en premier, dès que j'ouvre les yeux. Je ne me souviens plus de rien sauf de...Storm. Mon mari. Qui est mort. MORT. Ce mot m'effraie tellement que je lutte pour ne pas y penser. Mort. Non ce n'est pas possible. Il est là, quelque part et d'un instant à l'autre va venir me voir, en se marrant comme il fait à chaque fois. Ce n'est qu'une blague, une mauvaise blague.

Mon père est là, me surplombant, le visage grave.

— Ma chérie, je ....

— Je sais ce que tu vas me dire, chuchotais-je. Storm est mort. Je le sais. Maintenant, si tu veux bien, je voudrais voir mes enfants.

Il semble surpris mais hoche la tête, sans rien dire. Il quitte la chambre non sans m'avoir jeté un dernier regard interloqué. Quand il revient au bout d'un temps que je ne saurai déterminer, il soulève une chaise puis la dépose sans bruits près du lit. Il est fatigué. Soucieux. Et j'imagine que tout ce qui s'est déroulé depuis l'accident l'a fortement ébranlé.

— Les enfants ?

— Damon va passer les chercher dans leurs écoles respectives puis il les amènera ici. J'acquiesce en fermant brièvement les paupières. J'ai mal partout. Ma chérie, écoute, dit-il en posant sa main sur la mienne, comment es-tu au courant pour Storm ? Est-ce que tu as entendu quelqu'un en parler ici ?

Je déglutis puis ravale les sanglots qui menacent. Tout comme les larmes que je tente de chasser en clignant plusieurs fois des paupières, mais qui s'avère être totalement inutile puisqu'elles coulent quand même le long de mes joues. Je lâche un long souffle puis lui répond :

— C'est lui qui me l'a dit.

— Lui ? C'est qui ce Lui ? marmonne t-il. Un infirmier ? Je secoue la tête. Un médecin ? Je répète mon geste. Bon sang, il grogne en se grattant l'arrière de la tête, je ne comprends rien du tout.

— Papa, dis-je d'une voix faible, Lui c'est Storm. C'est Storm qui me l'a dit.

— Ce n'est pas possible ! Tu étais plongée dans le coma, et Storm, lui, était... il s'arrête de parler en croisant mon regard larmoyant.

— Je l'ai vu. On était ensemble. Tu vas me prendre pour une folle mais je te jure que c'est la vérité. Il m'a emmené dans des tas d'endroits où nous avions des souvenirs ensemble, c'est tellement bien. Il me disait au-revoir en fait. Et moi je ne le comprenais pas jusqu'à ce qu'on se retrouve sur les lieux de l'accident. C'est un camion qui nous a percuté. J'ai tout vu. Le choc, l'état de la voiture, tout. Et puis une lumière est apparue et il est parti. Il est parti. Il est mort. Mon mari est mort, pleurais-je doucement.

— Je suis tellement, tellement désolé, si tu savais, lâche t-il avant d'étouffer un sanglot en mettant son poing devant sa bouche.

— Et mes bébés ?

— Ils sont courageux. Vraiment courageux. Toi et Storm pouvez être fiers d'eux, vous leur avez transmis de vraies valeurs.

— Comment ils vont ?

— Aussi bien que possible, malgré que cela soit difficile, comme tu dois t'en douter. J'ai demandé leur garde temporaire le temps que tu te remettes et que tu rentres, explique t-il.