Chapitre 22

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Je lis ces pages depuis trente minutes au moins et des flashs se glissent dans ma lecture. Des moments de joie, de tristesse et de bonheur. C'est en tournant la page que me vient, peut-être, le plus important de mes souvenirs perdus lorsque je vois écrit en grosse lettre « JE L'AIME ».

On est le 8 décembre, je suis en train d'écrire sur mon journal. A peine ai-je écrit que je voulais le voir, que mon vœu est exaucé. J'entends Maxime. Maxime ! Non ! Qu'est-ce que Maxime fait à la maison ? Je vois la poignée de ma porte s'enclencher et je range le plus vite possible mon journal sous mon coussin, en sortant tout aussi rapidement un livre. Andrew et Maxime entrent dans ma chambre.

- Là c'est la chambre de ma sœur ! s'exclame Andrew.

- Dégage Andrew ! C'est ma chambre ! Tu n'as même pas frappé, ce n'est pas poli ! répliqué-je sur la défensive de peur qu'il ait pu voir mon journal.

- En parlant de politesse, tu n'as même pas dit bonjour à notre invité ! Quel manque de convivialité ! ironise mon bien aimé frère. Je te présente Maxime Vanden, il est nouveau dans la ville, ajoute-t-il avec un clin d'œil.

Je regarde mon frère, étonnée. Evidemment que je connais Maxime, à quoi est-ce qu'il joue ? Je les vois rire tous les deux face à ma réaction.

- Qu'est-ce qui vous prend tous les deux ? demandé-je.

- Je t'ai proposé un truc la dernière fois, murmure Andrew. Si vous recommenciez tout à zéro ?

Je réfléchis, il parle de la discussion qu'on a eu après que Maxime soit venu à la maison. Je ne veux pas perdre Maxime. La solution c'est peut-être d'arrêter de le voir comme mon meilleur ami mais comme un potentiel petit ami.

- Bonjour Maxime, ravie de faire ta connaissance, dis-je en le regardant dans les yeux cette fois.

- Moi de même Cathy, Andrew m'a beaucoup parlé de toi, cependant j'ignorais que tu voyais la vie en rose ! ricane-t-il.

Je lui réponds, en oubliant le rôle que je dois jouer.

- Très drôle, très spirituel, quelle maturité... Si c'est pour te moquer de ma chambre et de mes goûts, vous pouvez partir tout de suite. Je croyais que tu étais un gentleman mais j'aurai dû me douter que les amis de mon frère ne pouvaient pas être autre chose qu'exaspérant ! finis-je en les frappant gentiment, comme lorsque nous nous chamaillons.

Je sens le rouge me monter aux joues.

- Ooohhh ! Mais c'est qu'elle rougit ma petite sœur chérie ! se réjouit Andrew.

- C'est complétement stupide comme idée, comme si je pouvais faire semblant de l'avoir oublié.

J'essaie de me défendre du mieux que je peux et détourne le regard pour qu'ils ne me voient plus rougir. Je trouve un intérêt soudain pour mon bureau et tout ce qui s'y trouve. Les deux garçons ne disent plus rien, attendant une réaction de ma part. C'est la première fois que je me retrouve aussi longtemps dans la même pièce que Maxime depuis notre baiser. A ce souvenir, mes joues s'empourprent davantage.

- Je serai dans le salon si jamais vous décidez de redevenir normaux, déclare Andrew.

Nous sommes seuls et le silence qui règne dans la pièce est pesant. Je constate avec effarement à quel point il me manque, à quel point j'ai besoin de lui. Je m'assoie sur mon lit, les yeux brillants de larmes qui ne demandent qu'à sortir. Il me suit à mes côtés et prend d'un geste hésitant ma main. En remarquant mon trouble il s'inquiète, se confond en excuse, comme si on s'était disputé, comme s'il avait commis une faute impardonnable.

- Tu me manques, je murmure.

- Toi aussi tu me manques, je suis tellement désolé, tu peux tout oublier, j'oublierai tout. Je veux juste que ça redevienne comme avant, je n'en peux plus de te voir comme ça. Je veux redevenir ton meilleur ami ! implore-t-il en serrant ma main.

- Non, sangloté-je.

Il parait au bord des larmes, blessé par mes mots. Sa main tente de se détacher de la mienne mais je la rattrape avant. Je serre à mon tour sa main et je le regarde dans les yeux.

- Pas un meilleur ami... je veux plus, admets-je.

Son visage s'illumine et ses yeux reflètent certainement le même bonheur que le mien. Petit à petit nous nous rapprochons l'un de l'autre. Nos visages sont penchés et lorsque nos lèvres s'effleurent, nous nous embrassons.

- Plus de quoi ? demande-t-il taquin.

- Plus de toi.

L'étau qui comprimait mon cœur se volatilise soudainement. Je respire l'air qui m'entoure comme si j'avais retenu mon souffle pendant tout ce temps. Je veux plus de toi, tellement, tellement plus de toi.

Mais tu n'es pas là.


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