Chapitre 33

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PDV Emerson

Je l'observe avec émerveillement quand elle joue sa musique. Une musique, comme mon grand-père me le disait toujours, reflète l'âme d'une personne qui la crée. C'est quelque chose que nous avons bien perdus, au fil des ans. Elle, elle ne l'as pas perdue. C'est un début de mélodie profondément triste qui s'accompagne à quelques notes d'espoir.

Je lui dit de s'arrêter à un endroit et continue:

-Là. Joue la même note 2 fois à cet endroit. Tu finiras avec le do que t'as mis à la fin et tu peux commencer une nouvelle mesure.( Je prends un pause) Tu sais, parfois le problème, il n'est pas à la fin d'une mesure, mais en plein milieu.

Elle hoche la tête et se prépare à glisser ses longs et délicats doigts sur l'instrument. Elle recommence les 3 dernières mesures et enchaîne, comme je lui ai proposé. Elle arrive à la fin. Je vois un délicat sourire se former sur son visage.

- Oui, ça sonne mieux.

J'acquiesce, un peu dans mes pensées. C'est fou comment à la base, je suis venue la chercher et je me retrouve à prendre le temps de l'aider! Elle me lance rapidement, sans me regarder, comme si elle était gênée:

-Tu es venu pour quoi, à la base?

Je ne peux m'empêcher de sourire devant cette maladresse. Un peu plutôt, elle était remplie d'assurance et blaguait sur un sujet qui la mettait mal-à-l'aise. Et elle devient réservée d'un coup. Je ne la comprends plus beaucoup, mais je me dis que je n'ai pas besoin de la comprendre en ce moment. Je préfère éviter nos moments de malaise par apport à ses secrets. Je lui lance donc joyeusement:

-On va mangé, tu viens?

- Non, c'est bon, je n'ai pas faim.

Je fronce les sourcils devant son refus catégorique. Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Elle n'as jamais faim... Je la vois rarement manger, et quand ces le cas, très peu. J'ai peur pour elle, que... qu'elle me dise pas tout ce qu'elle a vécu. En même temps, ne sommes-nous pas des pures inconnus? J'aime mieux éviter ce détail -est-ce seulement un détail?- maintenant. Ce n'ai clairement pas le bon moment, et si il se passe quelque chose, je veux qu'elle me fasse confiance et qu'elle vienne elle-même me le dire.

- Viens. Ça va être cool. N'es-tu pas venue exprès pour voir tes idoles de près?

Elle grimace à ma phrase et prend une attitude un peu supérieure qui me fait à chaque fois bien marrer.

- Ne te fais pas trop d'idées...

-Trop tard, aller, viens!

Une demi seconde plus tard, je la tire par la main, laissant ses feuilles en désordre et un gros bordel dans la « salle ». Elle lâche un cris de mécontentement et je rigole.

- Allez! Tu ne vas pas passer tout ton voyage avec ce piano quand il y a plein de ville américaine à visiter!

Je jète un petit regard en arrière pour observer son expression et elle esquisse un sourire:

- Ouais, mais moi je suis qu'une fille francophone timide et qui aime être dans sa bulle.

Je me secoue la tête pour ne pas éclater de rire:

- Tu es la plus belle francophone que je connaisses et pour ta timidité, on va revoir ça... Je crois que Remington se souvient encore de l'énorme baffe que tu lui a donné, un matin, pour le réveiller.

Elle hausse les épaules et réponds le plus simplement du monde:

- « I mostly woke him up from his stupidity, yes! » (NDA pour ceux qui ne comprennent pas: Je l'ai surtout réveillé de sa stupidité, oui!) (Elle prend une pause et continue) Et puis, je ne crois pas que tu connais personnellement beaucoup de francophones.

Live like we want to-Palaye Royal-Where stories live. Discover now