Chapitre 62

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PDV Trinity

Les écouteurs dans les oreilles, les yeux fermés. Je me concentre sur les paroles d'une chanson.

« Time after time I've tried to walk away
But it's not that easy when your soul is torn in two
So I just resign myself to it every day
Now all I can do is to leave it up to you »

Je serre ma mâchoire. Ces paroles me rappellent Clayton. Je veux dire, comment il m'a traité, comment il m'a manipulé.

« Stop if love me
(You will remember)
Now's the time to be sorry
(That day forever)
I won't believe that you'd walk out on me »

Mais comme le dit cette chanson, « arrête si tu m'aimes », il ne peut pas être désolé quand il ne m'aime pas. Et dans toute cette histoire, je m'en veux plus que tout. De lui avoir fait confiance. De l'avoir aimé. Parce que oui, à un moment, je l'ai déjà aimé. Du moins, je le croyais. Et j'étais parti et il n'avait jamais essayé de me recontacter, au moins pour s'excuser. J'ouvre vivement les yeux pour sortir de cette transe.

Je suis sur le lit. J'enlève mes écouteurs, mettant fin à cette musique qui ressemble grandement à mon histoire. Je ne veux pas me demander pourquoi il est revenu et me plaindre. Je n'ai pas le temps. Il faut que je me prépare mentalement à toute éventualité. J'ouvre le rideau et je vois le bus totalement plongé dans le noir. Je soupire. Je ne veux pas dormir. Mes cauchemars me hantent encore.

Je me frotte les yeux pour me ressaisir mentalement et je me lève d'un bon. Je prends la veste que j'ai achetée avec Rem et j'attrape mon paquet de cigarettes et mon briquet. Je m'en fous un peu si c'est dangereux de sortir dehors, à cette heure. Je veux juste réfléchir.

Je prends une clope et je l'allume tout en sortant dehors, quand je sens mes cheveux se faire balayer par le vent. J'inspire une grande bouffée d'air et je descends les marches. Je mets mon paquet dans une poche et je passe une main dans mes cheveux blonds pour essayer de les replacer, ce que je fais, tant bien que mal, en plaçant des mèches en arrière de mes oreilles. C'est tout sauf beau, mais je m'en fiche.

- Bon... Trinity a décidé de vouloir vivre une aventure, donc elle fugue.

Je lève les yeux au ciel, tout en laissant tomber ma main qui tenait ma cigarette, tandis que cette dernière reste dans ma bouche. J'expire un nuage de fumée avant de lui répondre.

- Bonsoir, Rem, je ne savais pas que tu t'amusais à rester dehors la nuit. Et toujours des petites blagues impertinentes.

Je me tourne légèrement sur mon côté droit pour lui faire face. Normalement, ça ne serait pas lui sur qui j'aurais parié à être réveillé à une heure pareil. Peut-être que Rem pourrait entrer dans notre genre de secte de « nous dormons pas la nuit ». Soudain, j'ai une pensée pour Seb, qui dort probablement seul, dans le bus, tout en ayant sûrement aucune idée de nos petites escapades en pleine nuit. Un léger sourire effleure mes lèvres à cette pensée.

- Toujours et je ne pensais pas que ça serait ton genre, de t'exposer au danger.

Je retire ma cigarette pour mieux parler. Mes yeux ne sont pas encore habitués à la noirceur de la nuit, donc je ne vois pas les traits de son visage, mais il est la seule personne que je connaisse qui a une voix comme ça. Je n'ai donc aucun doute sur son identité. J'hausse les épaules.

- Peut-être que tu me connais mal. La meilleure manière de se cacher, c'est devant les yeux de ceux qui te cherche.

-Certaines fois, ces théories peuvent être fausses.

Il a raison, mais je devais quand même sortir dehors. J'en ai besoin. Mes yeux s'habituant un peu à la luminosité inexistante, je vois Rem se tourne vers moi, les mains dans ses poches, pour se protéger de la fraîcheur de la nuit. Ses yeux suivent ma main et il finit par distinguer ma cigarette. Il lève ses yeux vers mon visage et il soupire.

Live like we want to-Palaye Royal-Where stories live. Discover now