Chapitre 65

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PDV Trinity

J'entends un bruit dans le bus qui ressemble à des pas. Je me redresse légèrement grâce à mes coudes, sur le lit. J'ai l'impression d'être défoncée. J'en connais quelque chose... Cependant, cette impression n'a aucunement rapport avec la drogue ou l'alcool, seulement avec la fatigue. En vérité, je n'ai pas dormi de la nuit.

Je replace un peu mes cheveux probablement en pagaille tout en écoutant d'une oreille attentive le son de la pluie sur le toit. Je souris. J'adore la pluie. Les seules marches que j'adore vraiment faire, c'est quand je tiens un parapluie au-dessus de ma tête, les écouteurs dans mes oreilles. Cela va peut-être paraître bizarre, mais je me suis fait une playlist complète pour ces genres de marche. J'ai l'impression que la pluie apporte quelque chose de nouveau, que beaucoup méprisent, mais que j'adore.

Je me décide finalement à me lever, puisque je doute de réussir à faire une chose que je tente de faire depuis sept longues heures: dormir. J'ouvre le rideau qui permet à ma vue d'accéder au reste du bus et je me lève tranquillement. Pendant que ma vue s'habitue à la seule source de lumière présente qui illumine tout l'endroit, c'est-à-dire un mini-lustre posé dans la cuisine qui ne produit pas beaucoup de luminosité, je cache un petit bâillement avec ma main qui me semble molle. Effectivement, j'arrive à peine à faire fonctionner mes muscles. Je lève les yeux au ciel.

- Super.

- Tout va bien?

Mon regard se dirige vers Seb, une tasse de café à la main, installé sur un tabouret comme si sa vie dépendait de sa petite dose de caféine. Je ne peux m'empêcher de sourire, sourire qui est bien court, vu ma fatigue. On dirait qu'il fait chaques gestes, plus que concentré, pour mentalement se remettre de quelque chose. Après un moment, je comprends de quoi, quand il prend un médicament.

- Oui. Ne t'inquiète pas. Ce n'est rien.

Il dépose le contenant du médoc qu'il vient de prendre sur le comptoir.

- T'en veux?

Je secoue lentement la tête.

- Non, je vais bien.

- Tu es sûr? Tu avais l'air sacrément saoule, hier.

Je me retourne et je fais face à Remington, qui aborde une expression soupçonneuse. Je soutiens son regard.

- Je vais très bien. Je n'en ai pas besoin. Juste un peu fatiguée, mais avec raison! Je n'arrivais pas à dormir.

Il lève un sourcil, comme si ces explications n'étaient pas suffisantes, mais redirige son regard sur son cell, tandis que moi, je prends place auprès de Sebastian.

- Tu as faim?

Je secoue la tête. Il se pince les lèvres, mais ne dit rien. Je ne peux tout simplement pas faire comme si j'avais faim quand Clayton et sa sœur m'ont coupé l'appétit. Je dirige mon regard vers l'extérieur, observant la pluie s'abattre sur l'asphalte noir. La porte s'ouvre, laissant parvenir le bruit de l'averse parvenir à mes oreilles. Je me retourne, imité par Sebastian et je vois un Emerson tout tremper faire son apparition, l'eau dégoulinant de son éternel chapeau. J'éclate de rire devant son air de petit enfant qui revient d'une balade, et encore plus avec ses cheveux en bataille et mouillés. Il referme la porte et je secoue de droite à gauche ma tête pour essayer d'arrêter mon rire.

- Arrête, c'était hyper cool!

Je pouffe de rire à nouveau. Sebastian retourne à son café.

- Tu ne t'es pas vu!

Il hausse les épaules, avec une expression enfantine. Je continue.

- Un peu plus et tu aurais sauté dans une flaque d'eau.

Live like we want to-Palaye Royal-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant