Live like we want to-Palaye Royal-

Chapitre 41

PDV Trinity

Je me réveille peu à peu d'un sommeil qui était mentalement épuisant. C'est compliqué à expliquer, comme si je n'avais pas fait de rêve, mais que j'avais peur de quelque chose ou de quelqu'un en même temps. Je prends une expiration et je me cale dans mon oreiller.

Sauf que ce n'ai pas un oreiller.

Sans faire de mouvement, je me fige et garde les yeux fermés. Je calme les battements de mon coeur qui se font de plus en plus vite et je réfléchis à toute allure. Mais j'ai trop mal à la tête pour réfléchir.

Lentement, une main frôle mes cheveux, ce qui me détend immédiatement, contre mon gré. Une voix chuchote:

- Tu sais, je sais que tu es réveillé.

Je m'écarte avec rapidité et habilité et je me dirige à l'autre bout du lit. Brutalement, tout ce qui c'est passé hier soir me revient en tête comme un éclair. Bon, pas tout. Seulement avant que...

Je replis mes jambes sur moi-même, passe mes bras alentours et pose ma tête dessus en contournant le regard d'Emerson. Je frémis:

- J'ai fais quoi, au juste?

Il y a un temps d'arrêt et Emerson s'assoit de façon à être plus confortable, probablement.

- Relève la tête, Trinity.

Je suis pris d'un sentiment de culpabilité, de gêne, de remords et de craintes. Je ne peux tout simplement pas levé ma tête. J'ai honte. Terriblement honte.

Emerson s'approche de moi et glisse ses mains sur le côté de ma tête pour la relevé vers lui.

- Je vais t'aider, je sais que c'est dur pour toi. Mais tu n'es plus seule maintenant. Tu es avec nous. Nous allons t'aider.

Je secoue la tête.

- On offre jamais rien sans attendre quelque chose en retour.

Il fait un petit sourire en coin qui est destiné à me remonter le moral, je le sais.

- Je ne vois pas ce que tu peux faire pour nous en ce moment. Donc...

- Arrête.

Il ne comprends rien. Donc, je continue.

- Ne fais pas de promesses si tu n'es pas absolument sûr que tu va les tenir.

J'ai le coeur gros. J'aurais pu tout faire foiré...
« Avoir le cœur gros ». J'aime cette expression qui laisse entendre que le chagrin n'est pas un manque, mais au contraire, un trop plein d'émotions, de larmes et de souvenirs.

Je prends doucement ses mains et je les repousse de mon visage. Il soupire.

- Tu ne comprends pas... Nous ne sommes pas là pour te juger ou pour te faire la moral. Du moins, moi, je ne te ferai pas la moral. Nous voulons juste t'aider parce que nous comprenons et parce que...

Il s'arrête subitement et finis sa phrase dans sa tête.

- Parce que quoi?

- Nous avons tous nos propres blessures du passé qui pèsent à chaque jours sur notre présent et qui éclaircit ou obscurcit, dépendant de notre perception, notre futur. Tu n'es pas la seule, tu sais...

Bien attendue que je le sais! Je ne suis pas le centre du monde, tout de même. Cependant, je suis le centre de mon monde et je ne peux être une autre personne. Je ne sais pas comment les autres se sentent, mais ils ne me le disent pas. Moi, je sais que j'ai plusieurs blessures, alors, dès que c'est dernières reviennent, je ne veux plus rien ressentir.