Chapitre 58

64 6 17
                                    

PDV Trinity

Je ne m'attendais certainement pas à avoir une réponse. Je ne sais pas qui m'a écrit et m'a prêté le mentaux, la dernière fois. Pour moi, tout était fini de ce côté, mais me revoilà à me poser des questions sur qui était cette personne.

Logiquement, je penserai à Emerson. Il vient 
-venait- toujours me voir pendant mes nuits d'insomnie et ce serait plutôt plausible qu'il m'ait déjà trouvé endormi. Sebastian avait l'air surpris et je suis certaine que ce n'est pas lui, puisqu'il avait mentionné « son frère ». Mais lequel? Ça, je ne le sais pas...

Je ne pense pas que c'est Emerson. Il n'aurait pas remis sur le tapis cette histoire d'une manière aussi... théâtral? Je veux dire, comme si on était dans un film. Je souris à cette remarque. Non, Emerson serait plus du genre à ne rien dire sur cette histoire -et je ne l'aurais jamais su- ou bien de me le dire franchement si je lui aurais demandé une réponse. À moins que je ne le connaisse pas si bien que ça.

La dernière option reste Remington. Oui, ça serait plausible que, comme par hasard, cela le fasse marrer de me laisser chercher sans rien dire, bien qu'il sait que c'est lui. Me laisser me débrouiller, me soutenir dans mes recherches et me laisser trouver seule, sans rien dire. Mais de toute façon, il ne pouvait pas me « supporter », puisque j'en ai parler à personne. Je me rappelle soudainement qu'il est juste à côté de moi, je veux dire, devant moi. Je lève les yeux vers ce dernier, sans d'émotion particulière. À vrai dire, je ne sais clairement pas comment réagir. Devrais-je lui en parler ou rester sous silence?

Juste en le regardant, je sais qu'il a compris que j'ai vu son message. Et que j'ai aussi peut-être trouvé que c'est lui qui l'a écrit et là placé là. Facile de le savoir, vu son air triomphant. Il me répond, à mon regard:

- Enfin, c'était long, tout de même! Je pensais que tu allais trouver plus vite, tu joues toujours du piano!

J'ai un rire que je n'arrive pas à retenir. C'est une phrase typique de Remington Leith, ça, je ne peux pas le réfuter!

- Je n'utilise pas de partition quand j'improvise au piano, je n'avais pas vu avant... arrête de te moquer de moi!

Je me lève du banc et le pousse sous le piano, puis je me redresse. Je m'avance vers la mini-table où Remington a les bras accotés et lance le papier dessus. Je dis simplement:

- Pourquoi?

- Pourquoi quoi?

- Pourquoi tu m'as...

- Prêté le mentaux?

Je rigole à l'air certain dont il fait preuve en me coupant la parole.

- Non, je pensais plus à « pourquoi tu ne m'as pas réveillé? »

Il secoue la tête en fermant les yeux, comme s'il était exaspéré. Et un petit peu frustré de ne pas avoir eu la bonne réponse, alors, il se défend.

- C'est la question la plus illogique que tu as posé.

Je m'assois sur un tabouret.

- De quoi tu parles? Qui es-tu pour affirmer ce qui est illogique ou non?

Je ne retiens pas un sourire de fierté qui se forme sur mon visage. Il me fixe un moment, comme s'il cherchait ses mots, mais il se ravise et croise ses bras contre son torse. Je le regarde, amusée, puisque je sais qu'il ne se laissera pas taire aussi facilement. Il s'esclaffe.

- Tu aurais pu me demander qu'est-ce que je fessais là ou bien pourquoi je t'ai « écris » dix ans après, mais non. Toi tu me demandes pourquoi je ne t'ai pas réveillé.

Live like we want to-Palaye Royal-Where stories live. Discover now