Chapitre 39

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PDV Trinity

Je donnes un coup de coude, énervée, mais l'homme est déjà disparu dans la foule. Je tente de me calmer et respire lentement, comme au ralenti.

***

1 seule seconde.

Cet homme n'a laissé sa main sur moi qu'une minuscule seconde. Et pourtant, je n'arrive pas à me sortir ce moment de la tête. Les battements de mon coeur se mettent à battre de plus en plus fort dans mes oreilles et tout devient lointain. Je suis prise dans cet instant depuis une demi-heure.

L'endroit où il m'as touché me brûle. Je suis incapable de me concentré sur autre chose, choquée, mais pourtant muette.

J'essaye de revoir ce moment, de comprendre. Ce n'ai pas comme si c'était moi qui avait perdue l'équilibre et qu'il avait posé sa main accidentellement là pour me retenir.

Non, TT, arrête de culpabiliser. Tu n'a rien fais. Rien de rien.

Ce. N'est. Pas. Ma. Faute.

Le fil des événements se déroule à nouveau dans ma tête. Cette fois, j'ai l'impression de voir le reflet de l'homme dans la vitre. De le voir... sourire.

Fuck! Ce n'ai pas possible!

Je cours jusqu'au bus du groupe, parce que je ne veux pas que les gens me voient pleurer. Je monte la rue à toute vitesse et j'ai l'impression que mon coeur va me sortir de la poitrine.

La lumière qui filtre par les rideaux du bus me m'indique que les garçons sont là.

Je m'arrête devant la porte.

Reprend-toi, Trinity.

Je prends une grande inspiration, puis une autre. J'essuie mes yeux du revers de ma main. Je retrouve lentement mon sang-froid. Je regarde ma montre qui m'affiche l'heure: 23h56. Je soupire pour me donner une contenance.

1...

2...

3...

Go?

J'ouvre la porte et la referme doucement derrière moi, espérant pouvoir me rendre directement à la salle de bain sans croisé un des 3 frères, même si je sais que cela est totalement impossible.

Effectivement, Sebastian sort de la cuisine et vient à ma rencontre. Je cache mes mains qui tremblent derrière mon dos.

Il me parles de choses banales, mais je ne fais pas trop attention à ce qu'il dit. Je crois que ça rapport avec le spectacle de demain soir. Il veut savoir si je vais être là. Je hoche la tête, sans vraiment l'écouter. Je n'ai pas la force de parler de la situation.

Il me sourit gentiment.

- Ça te dis, une collation? Ce que tu veux! C'est moi qui prépare.

En essayant d'agir aussi naturellement que possible, je me retourne pour accrocher ma veste et me défilé de son geste, pourtant si adorable. « Excuse-moi, Seb. Je ne veux juste pas... »

- Est-ce que ça va?

Je réponds presque non, mais ce mot si simple ne veut tout simplement pas sortir de ma bouche. Alors, je joue mon atout:

- Oui, oui, juste une bonne nouvelle qu'Etham vient de m'annoncer, c'est tout.

Je retiens un sanglot et poursuit.

- Une crêpe?

Je suis une bonne menteuse. Il n'y voit que du feu. Je finis par m'éclipser dans la salle de bain et prends bien soin de verrouiller la porte et d'actionner le ventilateur. Je me regarde dans le miroir avec une expression suspecte. Tout a l'air normal, ou presque. Le problème est à l'intérieur. J'ai une boule dans la gorge et un noeud dans l'estomac. Cette blessure est invisible. Je me sens comme une vitre, fracassée en mille morceaux par un marteau. Un sanglot silencieux m'étrangle et mes larmes coulent. Je recule un peu, prise de panique en voyant mon reflet. Mon chandail est trempé, complètement mouillé à cause de mes sueurs froides.

Live like we want to-Palaye Royal-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant