Chapitre 67

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PDV Trinity

Nous revenons du concert, mais cette fois-ci, il n'y a pas de fête. Je crois qu'ils voulaient en faire une à la toute fin, après le gala, pour souligner la fin de la tournée. Personnellement, je crois que c'est bien. Je n'ai pas vraiment la tête à m'amuser. Du moins, pas aujourd'hui. Nous sommes tous devant la maison et nous marchons jusqu'à l'entrée. Sebastian, Remington, Emerson, Daniel et moi. Andrew est rentré directement à l'hôtel, je crois qu'il était vraiment fatigué. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais ça avait plutôt l'air d'une urgence. Je me demande bien ce qui l'a fait partir aussi vite.

J'enlève ma veste en cuir puisque j'ai chaud et je réajuste un peu ma chemise blanche. Quelqu'un mets gentiment sa main sur mon épaule et je sursaute un peu. Je retourne ma tête vers la droite et je vois Daniel avec un petit sourire. Ça me surprend un peu parce que nous sommes pas du tout proches, mais j'imagine qu'il a quelque chose d'important à me dire. Je veux dire, nous sommes passionnés par un seul sujet commun: la musique. J'imagine qu'il vient me parler de ça.

Je lui adresse un petit sourire tout en redirigeant mon regard vers l'avant, regardant d'un air distrait Rem qui monte un mauvais coup avec Emerson contre Sebastian. Ça va sûrement se terminer avec Remington qui se fait remettre à sa place par Seb et qui ne suspecte pas une seule seconde que Emerson est dans le coup. Je suis un peu fatigué, tellement que mes yeux se ferment tout seuls -probablement une accumulation de mes insomnies- et que ma voix à l'air mille fois plus calme que d'habitude.

-Tout va bien, Daniel?

Il enlève sa main de mon épaule tout en rigolant légèrement.

-La façon dont tu prononces mon nom me fera toujours marrer. Tu parles parfaitement anglais, mais les noms des endroits ou des autres tu les prononces toujours en français.

Je secoue la tête en riant.

-Pas tous les noms. Juste ceux que je sais que c'est beau en français. Imagine (Je prononce en français) Remington ou Emerson.

Il grimace.

-Oui, je vois...

Je ralentis le pas, puisqu'on est bientôt arrivés.

-Tu voulais me parler?

Il passe une main dans ses cheveux en bataille, comme s'il était gêné. J'attends un peu, et il me lance.

-Bon, je ne vais pas passer par quatre chemins, je sais que tu détestes ça. Du moins, ça se voit que tu n'aimes pas ça. Andrew m'a parlé pour ce qu'il t'a proposé.

Je ferme quelques secondes les yeux. Bien sûr qu'il l'a fait. Oh! Je sens qu'il ne va pas lâcher le sujet, lui. Je me mets à le regarder à nouveau. On s'arrête devant la porte ouverte. Je lance d'une voix qui se veut amusante:

-Et tu m'en parles pour ne pas que j'oublie?

Il roule ses yeux.

-Je t'en parles parce que je crois que tu as beaucoup de potentiel. Je t'ai entendu chanter! Et jouer du piano! Et je t'ai même vue jouer de la batterie!

Je le regarde dans les yeux.

-Écoute-moi bien, Daniel. Être dans un groupe ça serait comme un rêve d'enfant pour moi. Le problème, vois-tu, c'est que je ne peux pas. Je dois continuer mes études. Et que je n'ai plus le temps pour des rêves d'enfants. Du moins, je ne vais plus avoir de temps.

-Alors tu devrais commencer par comprendre pourquoi tu ne veux plus vivre pour tes « rêves d'enfants », Trinity.

J'ouvre la bouche, mais je ne sais pas trop quoi dire. Je n'ai pas la tête à chercher une réplique et encore moins à réfléchir à une question qui me semble existentielle. Nous restons un moment en silence, à se regarder. Pas un regard noir ou suspect, mais seulement un regard déçu de sa part et le mien qui semble soutenir le sien. Je n'ai rien contre Daniel, vraiment. Mais il ne semble pas comprendre pourquoi je ne peux pas. La même chose pour Andrew, même si je l'adore. Sebastian finit par arriver à nos côtés.

Live like we want to-Palaye Royal-Where stories live. Discover now