Résultat thème La Note

44 4 7
                                    

Bonjour à tous !

Voici le texte gagnant ! Encore bravo à tous les participants, choisir un gagnant devient de plus en plus compliqué !

@colderkiss 

Les adolescents étaient armés d'une excitation folle aujourd'hui. Ils se trouvaient bien au musée du Commencement ! Leur professeur, Mme Tahabes, peinait à les calmer quand elle-même sautillait comme une puce. Le guide, vêtu d'une toge rouge, leur montrèrent enfin comment le règne de Zoth, leur dieu, commença, ainsi que la naissance d'une civilisation nouvelle : Menor Ham. Le guide déclara en montrant des notes usés mise sous coffre transparent :

⦁ Voici les notes sacrées. Elles établirent la communication entre le professeur Damien Harmon, égyptologue et Cécile Ngolo, journaliste. Elle ne vous dit rien comme ça mais vous la connaissez mieux sous le nom Nesiris 1ère notre déesse mère, femme de Zoth. Ils échangeaient par note tout simplement parce qu'au vu de la dangerosité de leur mission, les notes étaient plus faciles à échanger de mains en mains, avec des personnes de confiance bien sûr, et aussi plus rapide.

Les élèves purent ensuite lire pleinement ces notes. Leur connaissance était avide en la matière. Et être un bon citoyen de Menor Ham, cela passait obligatoirement par une visite au musée du Commencement à Alexy. Quand ils finirent de lire, ils s'assirent en tailleur sur le parquet, face au guide.

⦁ Savez vous que leur système de note eut pour effet d'inventer les nota benes, totalement démocratisé de nos jours ?

S'il y avait quelqu'un qui le savait très bien, c'était Monshūr. Ses deux parents l'étaient. Ils ont forgé une grande réputation dans le milieu, notamment pour le système de traçabilité magique. Ils rêvaient de voir leur fils l'être aussi plus tard ! Il faut savoir qu'être nota bene, c'est en quelque sorte être le passeur de mots, celui à qui de multiples notes passent entre les mains pour le donner à d'autres, pour enfin le donner au destinataire. Pour vulgariser un peu, c'était notre système de sms, mais sans technologie électronique. Cela n'existait pas à Menor Ham, malgré qu'ils étaient bien en 2021.

⦁ Oui, on le sait. Cracha t-il sans détours.

Tout le monde lui lança alors un regard rageur et réprobateur. Dans la classe, le comportement rebelle du jeune homme à la peau cendré n'était pas inconnu. C'est d'ailleurs pour ça que sa popularité stagnait. Cela expliquait aussi son manque de relation – amicale et amoureuse. Le guide, loin d'être perturbé, continua.

⦁ Oh, et bien si tu le sais jeune homme tu peux sans doute nous faire un petit résumé de ce que tu as lu et comprit de ces notes sacrées ?

Il était au centre de l'attention. Il détestait être au centre de l'attention. Mais conscient que l'énorme projecteur fixé sur lui ne s'en irait pas, il se résigna, non sans souffler.

⦁ OK, alors, c'est l'histoire d'un professeur assassiné à cause de la naïveté d'une petite conne, et de la folie d'un groupe d'illuminé prêt à tout pour faire revenir un salopard.

Pas la peine de vous décrire les regards choqués voir terrifiés qu'il reçu. Monshūr avait clamé son blasphème si fort que les touristes autours, qui ne souhaitaient que contempler dans le calme, se sentirent soudain agresser jusqu'à l'os. Leur bouche en cœur ne faisait qu'un immense O, plutôt drôle à voir pour le jeune homme. Le guide ne put passer l'éponge sur ces intolérables propos. Il ordonna à la professeur de faire quelque chose. À la hâte, elle prit Monshūr par le col et le traîna en dehors du musée. Sa colère explosa :

⦁ Shūr, es tu tombé sur la tête ? Qu'est ce qui ne va pas chez toi ? J'ai beau essayer de d'apprendre la gratitude et la fidélité envers notre dieu et notre déesse mais tu t'obstines à... oh sacrilège... ne pas croire !

Elle prononça cette phrase comme si, à sa fin, elle allait avoir le ciel lui tombant sur la tête. Absurde, pensait Monshūr. Puis sa professeur exécuta le signe religieux : les deux mains croisées sur la poitrine, puis coulissantes jusqu'à que le bout des doigts se touchent et enfin les deux mains aplaties et ouvertes, complètement ouvertes à l'Autre, comme pour dire « je te donne ». Et c'est exactement ce que cela voulait dire.

⦁ C'est bon ? Vous avez fini ? Ces histoires de notes m'énervent et je ne comprends pas pourquoi je suis le seul ! On vénère ses putains de bouts de papiers comme si un type n'avait pas été assassiné de manière barbare ! Comme si une femme intègre n'avait pas retourner sa veste par amour du pouvoir ! On devrait les brûler ces putains de notes, comme ça on pourrait enfin ouvrir les yeux !

Alors dans sa rage dantesque, une gifle, énorme, et brûlante porté à sa joue le calma immédiatement. Madame Tahabes n'avait même pas vu sa main se lever, ni le geste s'accomplir. Cela avait été si... instinctif. La colère la rougissait et sortait carrément ses yeux de leurs orbites. Aussi inconcevable que soit ce geste pour nous – et aussi pour Shūr –, il était totalement admis pour les professeurs de le faire à Menor Ham, si besoin en était.Elle s'éloigna de lui et s'approcha d'un homme portant sur les cheveux une couronne en fleur d'olivier dorée. C'était le signe distinctif des nota benes. Shūr eut peur de deviner la suite mais le vit de ses propres yeux. La prof écrivit un mot dans une feuille immaculé puis la plia en deux et nota le destinataire dessus. C'était une note adressée à ses parents. Une note qui ferait qu'encore une fois, il se ferait disputer. Le nota bene prit une poudre ocre attaché à sa ceinture. Il en mit un peu sur sa main puis le souffla vers la note. Cela l'a rendait inviolable jusqu'à ce qu'à ce que la note atterrisse dans les mains de ses parents. Le nota bene s'en alla.

Il était fini. 





Bonne journée à tous !

Lauwern

Concours D'écritureWhere stories live. Discover now