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/// PDV KILARI

Plus de trois semaines après mon entrée en hospitalisation, la fin me tendait les bras. En effet, durant ma chute, ma tête avait été touchée brutalement, il fallut alors de nombreux soins en plus.

Akari venait me voir plus de trois fois par semaines, m'apportant devoirs, leçons et nouveaux ragots. Cette demi-heure m'était devenue indispensable, sa présence éclairant en un instant ma journée.
Elle n'était souvent pas seule, Riyu l'accompagnant la grande majorité du temps. Il était de très bonne compagnie mais avait la sale manie de m'oublier et de seulement parler d'événements où je n'étais pas présente. Ainsi, je n'éprouvais pour lui que quelques sentiments doux-amer et une peur qu'il me vole mon amie.

Nous n'avions jamais reparlé de notre discussion le jour de mon arrivée à l'hôpital, ceci créant dans mon coeur un sentiment de malaise insupportable.

Aujourd'hui était le jour tant attendu de la sortie. Mon envie de m'en aller était toutefois mitigée, rentrer chez moi et le revoir m'angoissait depuis que j'étais arrivée à l'hôpital, mais revoir les gens que j'aime était suffisant pour me motiver.
Personne n'était au courant, mon seul but étant de leur faire la surprise.
Je pourrai enfin sortir avec mes amis à nouveau et ne plus connaître ce sentiment d'être coupée du monde.
Je me débarrassais de ma robe blanche d'hôpital pour retrouver mes vêtements normaux. Ma mère m'avait rapporté une tenue à utiliser le jour de la sortie afin que je ne sois pas gênée. Plus d'une heure plus tard passée devant le miroir, j'étais satisfaite de tout et prête à m'en aller.

L'ascenseur arriva enfin au rez-de-chaussée, ma liberté m'attendant dehors. D'un pas décidé, je me pressais de retrouver la sortie en prenant soin de saluer le personnel qui avait prit soin de moi.

Arrivée quelques mètres devant la porte, une vision me stoppa net, à travers la vitre deux silhouettes familières, ignorant le monde autour d'eux s'embrassaient à pleine bouche. La figure plus féminine semblait tendue tandis que son partenaire, étonnamment à l'aise, lui caressait les cheveux.

Akari et Riyusaki.

Ne voulant pas les déranger, je fis le tour du bâtiment et utilisais la seconde sortie.

Mon sang semblait être devenu glacé, parcourant douloureusement mon corps entier, l'immobilisant encore plus chaque battement de coeur.
Un sentiment de trahison, de vide, de colère et de tristesse, faut-il que ma douleur aussi soit égoïste ? L'ignorance était convenable, elle n'aurait pu que prolonger mon bonheur. Je reprenais ma route.


***

« Je suis rentrée, annonçais-je avec nonchalance en poussant la porte d'un coup sec.

- Ma chérie, c'est bien toi ? S'écria-t-elle, laissant tomber son linge sous l'effet de la surprise.

- Surprise.

Sans même me laisser le temps de répondre, elle me tira par la manche pour m'attirer dans ses bras. Son étreinte laissait échapper sa grande bienveillance, créant sur mon visage un sourire timide.

- Tu as l'air contrariée, tu n'es pas aussi vive que d'habitude.

- Oh ce n'est rien.

- Tu es sûre ? Je suis là si tu as besoin de parler, je ne te jugerait pas, tu le sais.

- C'est assez bête, bredouillais-je honteusement.

- Et alors ? Il n'y a pas que les gros problèmes qui ont de l'importance.

- C'est à propos d'Akari.

- Une dispute ?

- Non, j'ai simplement découvert certaines choses qui me font mal.

- Tu veux bien me dire ce que c'est ?

- Elle sort avec quelqu'un et ne m'en a aucunement parlé.

- Elle attendait peut-être le bon moment, ce genre de nouvelles ne s'apprend pas en pleine conversation à l'hôpital. Tu devrais lui demander de parler seule à seule.

- Il n'y a pas que ça en réalité.

- Que veux-tu dire ? Répondit ma mère, légèrement intriguée.

- J'ai peur, peur d'avoir perdu mon amie.

- Ce n'est pas parce qu'elle sort avec quelqu'un qu'elle ne t'accordera plus de temps, tu sais. Vous êtes meilleures amies, un lien si fort peut difficilement être brisé.

- Sans doute, j'espère que tu auras raison.»

𝑆𝑒𝑢𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑖... [TERMINÉE]Where stories live. Discover now